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IRIN
Des organisations israéliennes
appellent à intervenir d'urgence à Gaza
Un Palestinien
regarde les locaux gouvernementaux du Hamas,
détruits au cours d’une frappe aérienne menée par Israël dans la
ville de Gaza
Photo: Amir Farshad Ebrahimi/Flickr
JERUSALEM, 15 janvier 2009 (IRIN)
Neuf
organisations humanitaires et associations de défense des droits
humains israéliennes ont publié leurs conclusions sur la
situation à Gaza et appelé le gouvernement israélien à prendre
des mesures d’urgence pour soulager la situation alarmante des
populations de la région.
Au cours d’une conférence de presse organisée à Jérusalem le 14
janvier, les organismes ont annoncé que l’ensemble de la
population de Gaza se trouvait dans une situation de détresse
humanitaire extrême, piégée au beau milieu d’une incursion
terrestre de grande envergure menée par l’armée israélienne et
des bombardements aériens.
Les organisations non-gouvernementales (ONG) ont évoqué des
préjudices « sans précédent » causés aux populations civiles et
accusé les forces armées israéliennes de « recourir gratuitement
à une force mortelle qui a, à ce jour, provoqué la mort de
plusieurs centaines de civils innocents et détruit des
infrastructures et des biens à une échelle colossale ».
Leurs conclusions et leurs allégations reposent sur les
témoignages recueillis auprès des habitants de la bande de Gaza,
notamment des équipes médicales et des experts. De graves
violations du droit humanitaire international auraient notamment
été commises par les forces militaires israéliennes.
« A la fin des hostilités, il sera temps d’enquêter sur cette
affaire, et les responsables de ces violations devront rendre
compte de leurs actes », ont averti les organismes dans une
déclaration commune adressée au Premier ministre Ehoud Olmert,
au ministre de la Défense Ehoud Barak, au chef d’Etat-major, le
lieutenant général Gaby Ashkenazi, au chef du commandement sud,
le major général Yoav Galant, et au procureur général, Menachem
Mazuz.
Dans leurs conclusions, les ONG ont notamment signalé qu’à six
occasions, l’armée israélienne avait tiré sur des équipes
médicales. L’armée aurait ainsi fait 12 morts et 17 blessés au
sein du corps médical.
Des attaques directes ont été recensées à l’hôpital européen et
à l’hôpital de Dura, une structure de l’UNRWA (agence des
Nations Unies pour les réfugiés palestiniens), ainsi qu’à la
clinique Safha Al-Harazin, à Shuja’iya.
L’attaque menée le 6 janvier dans une école dirigée par l’UNWRA
a également fait plus de 30 morts au sein de la population
civile, selon les ONG.
Un traitement hors de Gaza
Selon les Physicians for Human Rights (PHR), une ONG
israélienne, quelque 850 patients atteints de maladies
chroniques, ainsi que des centaines d’autres personnes, blessées
au cours d’attaques menées par Israël, doivent être transférés
d’urgence hors de Gaza pour pouvoir recevoir un traitement
médical.
Seuls trois blessés et quelques dizaines de patients ont été
autorisés à entrer en Israël depuis le début des attaques, le 27
décembre, et 250 blessés ont été évacués vers l’Egypte via le
point de passage frontalier de Rafah.
Des familles
palestiniennes quittent Rafah, leur ville d’origine,
située près de la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte,
le 8 janvier
Photo: Iyad El Baba/UNICEF-oPt
« Il ne fait aucun doute qu’en n’autorisant pas
ces patients à entrer immédiatement sur le territoire israélien
pour recevoir un traitement médical spécialisé, nous avons
décidé de leur sort. Ils ont besoin de spécialistes de la
neurochirurgie et de la chirurgie vasculaire, et il n’y en a pas
à Gaza », a déclaré à IRIN le professeur Zvi Bentwich des PHR,
ajoutant que plusieurs hôpitaux israéliens étaient prêts à
accueillir les blessés et à les soigner.
« Nous avons encore des contacts et des travailleurs de terrain
à Gaza ; nous pouvons [les contacter pour obtenir] des
informations malgré les complications et les difficultés, et
obtenir ainsi tous les détails de la situation », a déclaré à
IRIN Sarit Michaeli, porte-parole de l’association B'tselem.
Absence de coordination dans le domaine de la sécurité
Selon la déclaration des ONG, les lignes électriques, les pompes
d’eau et d’assainissement, et les structures de collecte et de
traitement des déchets ont été endommagées par les
bombardements. Les batailles qui continuent de se dérouler
chaque jour interdisent la plupart des travaux de réparation en
l’absence d’une coordination avec l’armée israélienne sur les
questions de sécurité.
L’absence de coordination avec l’armée en matière de sécurité
empêche également l’acheminement de carburants et d’équipement.
Sans électricité, il est en outre impossible de pomper l’eau et
de traiter les eaux usées.
Plus d’un demi-million de personnes n’ont pas accès à l’eau
salubre, essentiellement dans la ville de Gaza et dans le nord
de l’enclave. Certains habitants de Gaza n’ont pas l’eau
courante depuis plus de 10 jours. Les ONG ont indiqué qu’Israël
empêchait les techniciens du service des eaux d’accéder à la
structure de traitement des déchets de la ville de Gaza.
Le 11 janvier, des hauts représentants du Comité international
de la Croix-Rouge (CICR) et de l’UNWRA ont rencontré les
responsables du ministère israélien de la Défense pour renforcer
leur coopération et permettre un acheminement régulier de l’aide
humanitaire dans Gaza.
L’armée israélienne a déclaré avoir autorisé le passage dans
Gaza de plus de 900 camions chargés de matériel médical et de
vivres depuis le début de l’opération, et avoir mis en place un
« couloir humanitaire » de trois à quatre heures par jour, pour
permettre aux habitants d’obtenir de la nourriture. Les
bombardements aériens sont interrompus pendant cette brève
période.
Malgré cela, les ONG israéliennes ont indiqué qu’une partie de
la population de Gaza n’avait toujours pas accès aux vivres et à
l’aide médicale en raison de la situation de sécurité actuelle
et de la brièveté des périodes de cessez-le-feu.
Environ 111 camions attendaient au point de passage de Kerem
Shalom, le 14 janvier. La plupart des biens acheminés sont des
dons consentis par des pays étrangers, dont le Qatar, la
Jordanie et la Turquie.
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