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IRIN
TPO:
Des dons de pays arabes pour relancer les programmes humanitaires
d'urgence
L’UNRWA a supprimé
environ 200 000 Gazaouis de sa liste des 850 000 bénéficiaires
de l’aide alimentaire
Photo: UNRWA
JERUSALEM, 9 avril 2008 (IRIN)
Relativement optimiste, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés
de Palestine (UNRWA) pense que les bailleurs de fonds
internationaux qui financent les opérations humanitaires
d’urgence dans les Territoires palestiniens occupés (TPO) se
montreront plus généreux cette année.
« Nous sommes légèrement en avance par rapport à l’appel
d’urgence lancé l’année dernière pour les TPO. Ceci
s’explique en grande partie par l’augmentation des dons des
pays arabes, en particulier ceux destinés à Gaza », a indiqué
Peter Ford, un représentant de l’UNRWA, chargé des questions
de financement, ajoutant que cela était « encourageant ».
Selon les représentants de l’UNRWA, l’appel d’urgence de
l’agence onusienne pour les TPO en 2007 n’a été financé
qu’à hauteur de 55 pour cent, aggravant le problème lié à
la hausse des coûts. En 2008, l’organisation aura besoin
d’environ 68 millions de dollars américains, rien que pour
nourrir les réfugiés de Gaza.
Toutefois, il y a des chances que l’UNRWA parvienne cette année
à couvrir plus de besoins, a confié M. Ford à IRIN.
La contribution des EAU
Les Emirats arabes unis (EAU) ont fait un don de quatre millions
de dollars pour aider les Nations Unies à nourrir les quelque
650 000 réfugiés de la bande de Gaza, à l’heure où le coût
élevé de la livraison des vivres commence à affecter une
population gazaouie vulnérable.
La contribution des EAU, prévue pour financer l’achat de
produits alimentaires considérés comme « urgents » par
l’UNRWA, a été divisée en deux parties, trois millions de
dollars offerts par le gouvernement émirati, et un million de
dollars provenant de la fondation Khalifa Ben Zayed.
Karen Abou Zayd, Commissaire général de l’UNRWA, a remercié
le cheikh Khalifa Ben Zayed, président des EAU et indiqué que
cette contribution « permettrait de nourrir des milliers de
familles de réfugiés de la bande de Gaza qui souffrent de
l’exil, de la pauvreté et du blocus ».
Des coûts de plus en plus élevés
En 2004, l’UNRWA dépensait tous les deux mois environ huit
dollars pour chaque réfugié de Gaza, mais actuellement, il lui
faut débourser 19 dollars pour couvrir les mêmes 60 pour cent
de leurs besoins caloriques.
Cette augmentation est liée à la hausse mondiale du prix des
produits alimentaires et au problème d’accès, qui oblige
l’agence onusienne à payer plus cher le transport et la mise
sur palette des produits pour faire acheminer le même volume
d’aide dans l’enclave.
En conséquence, l’UNRWA a supprimé environ 200 000 Gazaouis
de sa liste des 850 000 bénéficiaires de l’aide alimentaire,
bien qu’il s’agisse de réfugiés qui perçoivent des
revenus de l’Autorité palestinienne (AP), a indiqué
Christopher Gunness, un des porte-parole de l’UNRWA. Selon
lui, ce sont des réfugiés qui ont récemment commencé à
percevoir des revenus complets de l’AP, après être restés
18 mois sans ces subventions, période pendant laquelle le Hamas
dirigeait le gouvernement de l’AP.
La bande de Gaza compte un peu moins de 1,5 million
d’habitants, dont 1,1 million sont inscrits sur les listes de
réfugiés de l’UNWRA.
D’après M. Gunness, l’agence onusienne a dû privilégier
les familles (environ 650 000 personnes) dont aucun membre ne
perçoit de salaire régulier, ainsi que les programmes de
cantines scolaires qui ont lieu dans les écoles de l’UNRWA.
Les Palestiniens de la bande de Gaza reçoivent
une aide alimentaire de l'UNRWA
grâce aux précédentes contributions financières versées par
les Emirats arabes unis
Photo: UNRWA
Flux de marchandises
Le volume des marchandises entrant à Gaza reste inférieur aux
besoins. « Un peu plus de convois de camions de marchandises
ont été autorisés à entrer dans Gaza, mais cela reste bien
insuffisant au regard des besoins de l’enclave », a confié
à IRIN M. Gunness. « La situation à Gaza continue de se détériorer
et nous n’avons pas assez d’argent pour faire face aux
besoins humanitaires les plus élémentaires », a-t-il ajouté.
Selon un porte-parole de l’armée israélienne, pendant la
plupart des jours ouvrables, sauf quand des incidents de sécurité
particuliers se produisent, des dizaines de convois humanitaires
ou de camions commerciaux transportant des produits de base
entrent dans la bande de Gaza. Par exemple, le 6 avril, 76
camions transportant des vivres et d’autres articles, tels que
des livres et des fauteuils roulants, ont été autorisés à pénétrer
dans l’enclave et 100 autres y étaient déjà entrés le 3
avril.
Selon des travailleurs humanitaires, le flux actuel des
marchandises importées dans la bande de Gaza représente
environ un quart du volume de marchandises autorisé avant la
prise de contrôle de l’enclave par le Hamas, en juin 2007 ;
à l’époque, le volume autorisé à l’importation était déjà
insuffisant, la réduction du flux des marchandises livrées à
Gaza ayant commencé au début de l’année 2006, après la
victoire du mouvement islamiste aux élections législatives.
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