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IRIN
ISRAËL-TPO:
Les enfants de Gaza dans la ligne de tir
Environ un million
de personnes, dont 560 000 enfants, se retrouvent sans eau ni
électricité à Gaza
Photo: Life
RAMALLAH, 8 janvier 2009 (IRIN)
Les enfants de Gaza – soit environ 56 pour cent
des 1,5 million d’habitants que compte la Bande de Gaza
- luttent pour survivre à l’offensive israélienne, menée depuis
le 27 décembre.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), entre le 27
décembre et le 8 janvier, 660 Palestiniens ont été tués, dont
176 enfants et 86 femmes ; 2 950 ont été blessés, dont 40 pour
cent d’enfants et 18 pour cent de femmes.
Interrogé sur le nombre élevé de victimes chez les enfants, le
major Peter Lerner, porte-parole du ministère israélien de la
Défense a déclaré à IRIN : « Le Hamas profite de la population
civile, dont elle se sert comme d’un bouclier ».
« Israël fait tout ce qui est en son pouvoir pour éviter de
porter préjudice aux non-combattants ; tout dommage collatéral
qui pourrait leur être causé relève de la responsabilité du
Hamas », pouvait-on lire dans un communiqué publié par le
ministère israélien des Affaires étrangères, le 6 janvier.
Mais les enfants sont vulnérables pour d’autres raisons : 50 000
d’entre eux étaient atteints de malnutrition à Gaza avant
l’offensive, et la moitié des enfants de moins de deux ans
souffraient d’anémie, selon Save the Children.
En outre, aucun service de santé primaire (y compris les
services de vaccination) n’est plus assuré auprès de la
population, d’après l’OMS, et les enfants sont ainsi exposés au
risque de contracter des maladies telles que l’hépatite ou la
rougeole.
Selon l’OMS, le 8
janvier, 176 enfants avaient été tués et 1 180 blessés par
l’armée israélienne
Photo: Life
Environ un million de personnes, dont 560 000
enfants, vivent sans eau ni électricité, d’après Save the
Children. Parce que les populations manquent d’électricité pour
se chauffer pendant la nuit, les enfants risquent également
l’hypothermie, et notamment les bébés et les nouveau-nés,
toujours selon l’organisme.
Traumatisés
« Aujourd’hui, les enfants sont traumatisés et très anxieux ;
ils sont constamment en alerte à cause des bombardements
continuels », a expliqué Eyad al-Sarraj, psychiatre directeur du
Programme communautaire de santé mentale de Gaza, qui dirige
neuf cabinets de psychiatrie à Gaza. « Les enfants sont agités,
n’arrivent pas à dormir, ils sont agressifs et urinent souvent
au lit ».
« De l’intérieur de chez moi, j’entends les bombardements.
Toutes les fenêtres de la maison ont volé en éclats », a raconté
une fillette de 13 ans, qui habite la ville de Gaza.
Cela fait neuf jours qu’elle est bloquée chez elle, sans
électricité, avec sa mère et ses deux frères. « Je suis
terrifiée, je n’arrive pas à manger, ni à dormir, ni à boire ».
Sa famille n’a assez d’eau potable chez elle que pour un jour.
Dans une autre famille, toujours dans la ville de Gaza, Lana
Shaheen, 36 ans, mère de deux enfants, a déclaré : « Nous sommes
tétanisés par la peur ; mes enfants ont des crises de pleurs
incontrôlables à cause des frappes aériennes et du bruit des
bombardements ».
Les enfants risquent de subir un préjudice psychologique à long
terme, selon le docteur al-Sarraj : « les enfants ont perdu la
figure du père en tant que protecteur et vont chercher à
rejoindre les rangs de groupes militants pour la remplacer ».
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