|
IRIN
Liban:
Les réfugiés irakiens risquent la prison et l'expulsion
Photo:
Afif Sarhan/IRIN BEYROUTH, 7
novembre 2007 (IRIN) Selon le Haut Commissariat des
Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Liban compte 50 000 réfugiés
irakiens, dont seuls 8 476 sont déclarés. Quelque 500 autres ont
été incarcérés, explique l’agence, simplement pour avoir
enfreint la réglementation en matière d’immigration.
« C’est une question de droits humains », a indiqué Stéphane
Jaquemet, représentant régional du HCR.
N’ayant pas signé la Convention des Nations Unies relative au
statut des réfugiés, adoptée en 1951, le Liban n’accorde pas
l’asile aux réfugiés, malgré la présence sur son territoire
de plus de 400 000 Palestiniens.
L’écrasante majorité des réfugiés et des demandeurs
d’asile irakiens – 95 pour cent selon les statistiques du HCR
– entre sur le territoire libanais clandestinement, par la
frontière poreuse qui sépare le Liban de la Syrie.
Une fois sur place, ces Irakiens n’ont aucun statut juridique
et, leur protection n’étant pas assurée par le droit
international, ils risquent d’être placés en détention et
expulsés.
« Plus de 500 demandeurs d’asile et réfugiés irakiens sont
incarcérés dans les prisons libanaises », a expliqué M.
Jaquemet.
Bien que le Liban n’ait pas signé la convention de 1951, les
autorités ont un devoir de diligence envers les demandeurs
d’asile irakiens, a-t-il ajouté.
Un accord a été conclu entre le HCR et le gouvernement, qui rend
plus difficile l’expulsion des réfugiés irakiens.
M. Jaquemet a néanmoins expliqué qu’en contrepartie, les
autorités faisaient en sorte que les Irakiens arrêtés pour
violation de la loi sur l’immigration restent en prison bien après
avoir purgé leurs peines.
Détention arbitraire
« Nous ne demandons en aucun cas l’intégration des réfugiés
irakiens, mais les garder en détention après qu’ils ont purgé
leurs peines, juste parce qu’ils ne peuvent pas être expulsés,
c’est de la détention arbitraire », a estimé M. Jaquemet.
Selon le HCR, le rapatriement volontaire est la meilleure solution
pour les réfugiés irakiens du Liban, toutefois l’agence
reconnaît que cela ne se produira pas de sitôt.
« Les réfugiés irakiens seront-ils sortis du pays dans trois
mois ? Je n’en crois rien », a estimé M. Jaquemet. « Mais ils
ne resteront pas pour trois générations. Je ne crois ni au scénario
catastrophe ni à la perspective la plus optimiste ».
Début octobre, 8 476 réfugiés étaient déclarés auprès du
HCR, contre 3 000 en janvier. Près de 1 800 d’entre eux sont
des enfants.
Les enfants irakiens sont d’ailleurs peu susceptibles d’aller
à l’école : leurs parents, pensant qu’ils risquent moins que
les adultes d’être arrêtés sans documents officiels, les
envoient travailler comme employés domestiques, selon M. Jaquemet.
Comme pour les Palestiniens, il est presque impossible pour les réfugiés
irakiens du Liban d’être embauchés en toute légalité.
Il leur faudrait pour cela trouver un parrain libanais qui accepte
de se porter garant d’eux devant la loi et de verser quelque 2
000 dollars par an de frais administratifs. Copyright © IRIN
2007
Les informations contenues dans ce site web vous sont parvenues
via IRIN, un département d'informations humanitaires des Nations
Unies, mais ne reflètent pas nécessairement les vues des Nations
Unies ou de ses agences. Si vous réimprimez, copiez, archivez ou
renvoyez ce bulletin, merci de tenir compte de cette réserve.
Toute citation ou extrait devrait inclure une référence aux
sources originales. Toute utilisation par des sites web
commerciaux nécessite l'autorisation écrite d'IRIN. UN Office
for the Coordination of Humanitarian Affairs 2007.
|