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Des écologistes lancent un cri d'alarme pour le fleuve Jourdain
Le fleuve Jourdain - Photo
Wikimedia Commons
AMMAN, 7 mai 2010 (IRIN)
Deux récents rapports rédigés par une coalition
d’écologistes israéliens, jordaniens et palestiniens brossent un
tableau bien sombre de l’état du fleuve Jourdain et exhortent à
agir sans délai.
« Si des actions immédiates ne sont pas entreprises, le fleuve
Jourdain sera asséché d’ici 2011 », a dit Baha Afaneh,
coordinateur jordanien du Projet fleuve Jourdain de Friends of
the earth au Moyen-Orient (FOEME), lors d’une conférence à Amman
les 3 et 4 mai.
Selon un
rapport de FOEME, ce fleuve autrefois majeur n’est plus
aujourd’hui qu’un maigre cours d’eau, alimenté par des eaux
salines et usées provenant d’Israël, de Jordanie et de
l’Autorité palestinienne (AP).
« Israël a dévié des eaux salines issues de sources vers le
fleuve. Aujourd’hui, quelque 20 000 millions de mètres cubes
[d’eau saline] se jettent dans le fleuve chaque année », a dit
Gideon Bromberg, directeur israélien de FOEME.
Environ trois millions de mètres cube d’eaux usées non traitées
se déversent également dans le fleuve chaque année en provenance
de la municipalité de Beit Shea’an en Israël, en dépit du fait
qu’Israël soit considéré comme un pays phare de la région dans
le domaine du traitement des eaux usées, a dit M. Bromberg.
D’après FOEME, si 400 millions de mètres cube d’eau douce (soit
un tiers du débit historique du fleuve) ne sont pas injectés
chaque année dans le fleuve, les jours de ce dernier sont
comptés.
Israël détourne la plus grosse partie du fleuve, soit 46,47 pour
cent, la Syrie 25,24 pour cent, la Jordanie 23,24 pour cent et
l’AP seulement 5,05 pour cent. Le rapport souligne que l’AP
devrait recevoir une part plus équitable.
Israël doit laisser l’eau douce alimenter le fleuve, tandis que
la Jordanie et l’AP doivent développer des plans directeurs
permettant aux habitants de la vallée du Jourdain d’utiliser à
nouveau le fleuve à des fins de tourisme et d’agriculture, a dit
le rapport.
Au cours des 50 dernières années, le débit du fleuve Jourdain a
chuté de 1,3 milliards de mètres cube par an à moins de 100
millions. Alors qu’Israël, la Jordanie et la Syrie extraient du
fleuve autant d’eau potable qu’ils le peuvent, ce sont
aujourd’hui, ironiquement, les eaux usées qui maintiennent le
fleuve en vie, selon FOEME.
Le deuxième rapport de FOEME identifie plus d’un milliard de
mètres cube d’eau qui pourraient être récupérés si des économies
appropriées étaient introduites en Israël, en Jordanie et même
dans l’AP.
« Au milieu du désert, on continue à tirer la chasse d’eau avec
de l’eau douce plutôt que d’utiliser des eaux usées ménagères ou
même encore mieux – des toilettes sèches ; et on cultive des
fruits tropicaux pour l’exportation. On peut faire beaucoup
mieux pour réduire les pertes d’eau, et il faut que nous
traitions et réutilisions toutes les eaux usées que nous
produisons », a dit M. Bromberg dans un communiqué.
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