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IRIN
ISRAËL-TPO: « Effondrement »
des systèmes d'eau et d'assainissement à Gaza
Eaux usées non
traitées à Wadi Gaza, près de la ville de Gaza
Photo: ICRC
GENÈVE, 6 janvier 2009 (IRIN)
Les Nations Unies ont prévenu que les réseaux
électriques étaient hors d’usage le 4 janvier dans de larges
secteurs de la bande de Gaza et que les hôpitaux ne
fonctionnaient plus que grâce à des groupes électrogènes. Les
pompes n’étant plus alimentées, 70 pour cent des habitants de
Gaza, selon les estimations, sont privés d’eau courante.
D’après le dernier rapport (daté du 4 janvier) du coordinateur
humanitaire des Nations Unies dans Territoires palestiniens
occupés, Israël bloque l'approvisionnement en carburant, et les
stocks s’amenuisent.
L’organisation non gouvernementale israélienne Gisha a déclaré
que sept des 12 lignes électriques de l’enclave (les 12 lignes
fournissent normalement quelque 70 pour cent de l’électricité de
Gaza) étaient à l'arrêt, et averti que l'absence d’alimentation
électrique provoquait des montées d’eaux usées dans les zones
habitées et les terres agricoles. Le risque d’inondation
soutenue persiste.
« Le système d’approvisionnement en eau et le réseau
d’assainissement de Gaza se dégradent, privant les habitants
d’eau et provoquant des inondations dans les rues », a déploré
Maher al-Najjar, directeur adjoint de la société de gestion de
l’approvisionnement en eau (CMWU) de Gaza.
Ce dernier a ajouté que 48 des 130 puits de Gaza étaient
totalement à l’arrêt en raison de la coupure d'électricité et de
tuyaux endommagés. « Au minimum 45 puits supplémentaires ne
fonctionnent que partiellement, et sont susceptibles de cesser
de fonctionner au cours des prochains jours à défaut
d’approvisionnement en carburant et en électricité », a affirmé
M. al-Najjar.
Les sanctions imposées sur Gaza par Israël, qui incluent de
sévères restrictions sur les importations, ont provoqué durant
quelques temps une pénurie de pièces détachées, qui est venue
aggraver les problèmes actuels.
Les chirurgiens du CICR bloqués
Un patient est transféré
par une équipe du Croissant-Rouge palestinien.
Le CICR n’a pu envoyer son équipe de chirurgiens à Gaza en
raison
de la fermeture du point de passage d’Erez par Israël
Photo: ICRC
Dans l'intervalle, le Comité international de
la Croix-Rouge (CICR), à Genève, a déclaré qu’un
approvisionnement en matériel médical, notamment en sang, en
médicaments et en produits tels que des sacs mortuaires, était
nécessaire. Le CICR n’a pu envoyer son équipe de chirurgiens à
Gaza, en raison de la fermeture du point de passage d’Erez par
Israël. L’équipe du CICR essayait d’y pénétrer depuis la semaine
précédente, avant le lancement d’une invasion terrestre par
Israël, mais s’est retrouvée bloquée.
Au terme d’une semaine de frappes aériennes sur l’enclave
côtière, les Israéliens ont lancé le 3 janvier une offensive
terrestre : des obus ont été tirés, puis des troupes dépêchées à
Gaza.
Depuis le début de l'offensive, le 27 décembre, on recense plus
de 515 victimes côté palestinien, dont un quart de civils
d'après les estimations de l'ONU, et quatre victimes côté
israélien, dont trois civils. Les Israéliens ont été tués par
des tirs de roquette palestiniens.
Israël a expliqué que l’opération avait été lancée pour contenir
les tirs de roquette et de mortier provenant de l’enclave.
Depuis le début de l’offensive terrestre, les déplacements au
sein de l’enclave sont devenus plus difficiles. Les citoyens ont
peur de s’aventurer à l’extérieur. Un travailleur humanitaire a
expliqué que certaines personnes avaient peur de faire la queue
pour obtenir du pain, de crainte de se faire surprendre par des
tirs aériens.
Selon le CICR, dans le nord de Gaza, une femme n'ayant pu se
rendre à l'hôpital a mis au monde un enfant mort-né et souffert
d’une rupture de l’utérus.
Un auxiliaire médical a été tué le 4 janvier lorsque son
ambulance a été frappée par un obus israélien, selon Oxfam.
L’incident a blessé deux autres personnes, dont une a perdu un
pied.
Un porte-parole du CICR à Genève a souligné la nécessité de
protéger les installations sanitaires et le personnel médical et
de laisser ces derniers faire leur travail librement.
Selon les organisations humanitaires, un grand nombre de
personnes décédées et blessées arrivent dans des hôpitaux
incapables de faire face, notamment à cause des pénuries dans
l'enclave découlant de la fermeture par Israël des points de
passage vers Gaza. Dans le sud, le point de passage de Rafah
séparant la bande de Gaza de l’Égypte est également totalement
fermé.
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