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Rapport
Les
Palestiniens renoncent à construire légalement
Bilal Jaber devant sa
maison à Beqaa. Il est à l'inquiet à l'idée que sa maison puisse
être démolie,
car il n'aura pas les moyens d'en construire une autre
Photo: Shabtai Gold/IRIN
JERUSALEM, 4 juin 2008 (IRIN)
Les Palestiniens
qui vivent dans la Zone C, une région de Cisjordanie placée sous
autorité israélienne, construisent sans permission, ayant
renoncé à obtenir des permis de construire auprès des autorités,
et de ce fait, 3 000 constructions sont constamment menacées de
démolition sur ce territoire, selon un rapport des Nations
Unies.
« Plus de 94 pour cent des demandes de permis de construire
déposées auprès des autorités israéliennes par des Palestiniens
de la Zone C entre janvier 2000 et septembre 2007 ont été
rejetées », d’après le rapport (en
anglais), publié par le Bureau des Nations Unies pour la
coordination des affaires humanitaires (OCHA) et intitulé « Les
démolitions faute de permis et les déplacements qui en résultent
dans la Zone C ».
Au cours du premier trimestre de 2008, 124 constructions
palestiniennes, construites sans permis, ont été détruites par
les autorités israéliennes ; sur l’ensemble de l’année 2007,
environ 208 bâtiments ont été démolis. Enfin, entre 2000 et
septembre 2007, quelque 1 600 structures ont été rasées, selon
le rapport.
« Ces deux dernières années, nous avons validé les plans
directeurs de 13 villages dans la Zone C et 14 autres sont en
cours », a néanmoins indiqué le major Peter Lerner, représentant
du Bureau israélien de coordination des activités du
gouvernement dans les territoires -une division du ministère de
la Défense-, expliquant que, de cette façon, moins de
démolitions auraient lieu et davantage de bâtiments pourraient
être construits.
En vertu des Accords d’Oslo signés entre Israël et
l’Organisation de libération de la Palestine dans les années
1990, les Territoires palestiniens occupés ont été divisés en
trois catégories : la Zone A devait être entièrement placée sous
autorité palestinienne, la Zone B a été divisée entre les deux,
et la Zone C, qui couvre plus de la moitié de la Cisjordanie,
est restée aux mains des Israéliens.
« La Zone C est sous la responsabilité d’Israël, étant donné que
la majorité de la population [palestinienne] n’habite pas là »,
a expliqué le major Lerner.
Salem Jabar, 85 ans, a
reçu l'ordre de cesser la construction de sa maison
Photo Shabtai Gold/IRIN
La majorité des Palestiniens vivent en effet
dans les Zones A et B. Et dans la Zone C, où vivent plus de 400
communautés palestiniennes, les démolitions se poursuivent
aujourd’hui encore. Ainsi, selon OCHA, plus de 200 000 personnes
sont pénalisées par les politiques en vigueur dans la Zone C.
Les enfants, victimes des démolitions
Les enfants souffrent particulièrement de ces démolitions. Selon
une enquête, bientôt disponible, menée par le Centre palestinien
d’aide psychosociale, ces démolitions créent des lacunes chez
les enfants en matière d’accès à l’éducation, aux services de
santé et à l’eau salubre.
Leur scolarité en souffre et certains enfants arrêtent l’école,
selon le rapport d’OCHA.
« Même si la démolition est un événement unique, son impact est
semblable à celui de traumatismes multiples et continus »,
peut-on lire dans le rapport.
Au cours d’une conférence de presse organisée dernièrement à
Jérusalem, Tony Blair, l’envoyé du Quartet pour le Moyen-Orient
–un organe international formé par les Etats-Unis, l’Union
européenne, la Russie et les Nations Unies- a indiqué qu’il
travaillait avec les autorités israéliennes sur diverses
questions, telles que les démolitions des habitations dans la
Zone C.
D’une manière générale, M. Blair a souligné qu’il était
important de développer la Zone C en vue de la création d’un
futur Etat palestinien, soutenue par le Quartet.
Non seulement la Zone C relie les principaux centres
démographiques des deux autres zones, mais elle pourrait
également accueillir de nombreux projets nécessaires, notamment
dans le domaine du traitement des eaux usées.
Cependant, la Zone C abrite aussi une majorité des colonies
israéliennes. « Tandis qu’on empêche le développement
palestinien dans la Zone C, les colonies et autres
infrastructures israéliennes connaissent une expansion et un
développement florissants [...] alors même que ces colonies sont
illégales en vertu du droit humanitaire international », selon
OCHA.
« Les quartiers résidentiels palestiniens sont déjà deux fois
plus densément peuplés que les colonies israéliennes »,
pouvait-on également lire dans le rapport.
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