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IRIN
Israël-Afrique
: Des demandeurs d'asile africains détenus dans des «conditions
très difficiles»
Activités récréatives pour des jeunes réfugiés
soudanais dans la prison de Ktsiot,
dans le désert du Negev, en Israël
Photo:
Tamar Dressler/IRIN
TEL AVIV, 3 janvier 2008 (IRIN)
Un millier de demandeurs d’asile, dont plus de
200 femmes et enfants, sont actuellement détenus dans la prison
de Ktsiyot, dans le désert du Negev, en Israël, et certains y séjournent
depuis près de six mois.
Fin septembre 2007, tous les nouveaux demandeurs d’asile
africains ont été transférés sous des tentes dressées dans
l’enceinte de la prison. Des militants d’associations israéliennes
de défense des droits humains qui se sont rendus dans la prison
pour s’enquérir des conditions de détention se sont dits choqués
par les « conditions très difficiles » dans lesquelles les détenus
vivaient dans le camp.
Yonatan Berman, avocat du service d’assistance téléphonique
aux travailleurs migrants à Tel Aviv, a raconté sa récente
visite au camp.
« Les nuits sont extrêmes froides dans le désert, mais il n’y
a pas de chauffage dans les tentes. Le vent s’engouffre dans ces
tentes. Il n’y a pas d’eau chaude pour laver les enfants, dont
l’âge varie entre trois semaines et 18 ans. Au moins 16
d’entre eux ont moins de deux ans », a-t-il dit.
« Les femmes et leurs enfants sont encore séparés des maris,
malgré les affirmations des autorités pénitentiaires selon
lesquelles le transfert des demandeurs d’asile sous les tentes
visaient à réunir les familles. Il n’y a aucune assistante
sociale pour prendre en charge ou assister les enfants qui ont
subi de graves traumatismes », a expliqué M. Berman.
« Nous pensons que si [les demandeurs d’asile] sont détenus
dans des conditions aussi déplorables, c’est pour dissuader
d’autres de traverser la frontière égyptienne et d’entrer en
Israël », a affirmé un travailleur d’une organisation
non-gouvernementale (ONG), sous le couvert de l’anonymat.
Une femme soudanaise détenue dans l’enceinte de la prison a récemment
accouché. Elle a été conduite à l’hôpital puis ramenée
sous la tente avec son bébé. De même, un patient souffrant
d’un cancer passe ses nuits sous la tente, exposé aux éléments.
« Nous essayons actuellement d’acheter des radiateurs pour
fournir le chauffage et nous distribuons plus de couvertures et de
vêtements chauds », a expliqué à IRIN un porte-parole des
services pénitentiaires israéliens (IPS), reconnaissant
toutefois qu’il « fait très froid » dans le camp.
En juin 2007, Israël a repris sa politique d’incarcération des
demandeurs d’asile qui traversent illégalement la frontière
poreuse avec l’Egypte. En juillet, l’IPS a ouvert un bâtiment
distinct dans la prison de Ktsiyot pour les demandeurs d’asile.
Selon les Nations Unies et des ONG, quelque 4 000 demandeurs
d’asile, originaires du Soudan et de l’Erythrée pour la
plupart, sont entrés en Israël au cours des deux dernières années.
Education
Le porte-parole du ministère de l’Education a informé la
presse que deux salles de classe avaient été ouvertes dans
l’enceinte de la prison pour dispenser des cours aux enfants. En
effet, selon la loi israélienne, tout enfant de moins de cinq ans
résidant en Israël depuis au moins trois mois a droit à une éducation
gratuite.
Mais pour M. Berman et l’avocat Oded Feller de l’Association
pour les droits civils en Israël, cette disposition n’est pas
appliquée correctement.
« Une enseignante dispense 10 heures de cours par semaine à une
centaine d’enfants. Elle réunit certains enfants, elle les fait
dessiner, puis s’en va. Ce n’est pas un enseignement
convenable », ont affirmé les avocats.
Les enfants détenus « ne sortent jamais de la prison. Ils ne
voient que les gardiens et les clôtures de la prison », a indiqué
un travailleur bénévole à IRIN.
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