BAGDAD, 2 janvier 2008 (IRIN)
Sur instruction du Premier
ministre irakien Nouri al-Maliki une aide financière va être
accordée à toutes les familles kurdes ayant abandonné leurs
habitations dans la région semi-autonome du Kurdistan, dans le
nord de l’Irak, avant le bombardement par l’armée turque des
repères des rebelles, a indiqué son cabinet le 30 décembre.
« Le Premier ministre a donné des instructions pour mettre sur
pied une commission chargée de rendre visite à ces familles et
de verser un million de dinars irakiens (environ 830 dollars) à
chaque famille kurde déplacée par les bombardements de l’armée
turque », selon le communiqué publié par le cabinet de M.
al-Maliki.
Le communiqué, qui ne précise pas combien de familles ont été
déplacées, indique toutefois que la distribution de l’aide se
fera en collaboration avec les autorités kurdes locales.
Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan – dont
l’acronyme en turc est PKK – se battent depuis le milieu des
années 1980 pour l’autonomie de la région du sud-est de la
Turquie, une rébellion qui a fait des milliers de morts.
Le 26 décembre, des avions de l’armée turque ont bombardé
pour la troisième fois des cachettes présumées de rebelles
kurdes dans les montagnes neigeuses. Après les premières frappes
aériennes du 16 décembre, l’armée turque avait également
lancé des raids transfrontaliers et bombardé à l’artillerie
des positions des rebelles kurdes.
Selon Hamza Hamid Mohammed, porte-parole du gouvernement régional
kurde à Arbil, sur les 700 familles déplacées qui ont fui les
villages frontaliers depuis le 16 décembre, seules 450 d’entre
elles ont reçu une aide financière. Les autres familles en
recevront une dans les prochains jours.
« Plusieurs familles ont regagné leurs domiciles non sans une
certaine appréhension, craignant que le calme des derniers jours
ne soit que de courte durée », a indiqué à IRIN M. Mohammed
lors d’un entretien téléphonique depuis Arbil.
Mais ces familles retrouvent des infrastructures et des
habitations endommagées par les bombardements.
« Les bombardements ont détruit des habitations, des ponts, des
centres de santé et des écoles. Bon nombre de ces familles ont
perdu leur bétail et leurs enfants ne vont pas à l’école »,
a ajouté M. Mohammed.
A l’en croire, une cellule de crise a été mise sur pied pour
mener des investigations et publier des rapports sur les dégâts
causés aux infrastructures et aux propriétés par les
bombardements.
« Nos équipes médicales et d’assistance sont sur le terrain
et tentent d’accéder à ces familles pour leur fournir des
produits alimentaires et non alimentaires tels que des
couvertures, des matelas, des fourneaux, des jerrycans, des draps
plastiques, des ustensiles de cuisine et du savon », a-t-il dit.
Cette nouvelle vague de déplacés s’ajoute aux quelque 2,4
millions de personnes qui ont fui leurs habitations pour
d’autres régions de l’Irak, depuis l’invasion du pays en
2003 par les forces de la coalition menées par les Etats-Unis. Près
de 2,2 millions personnes se sont également réfugiées dans les
pays voisins, en particulier en Syrie et en Jordanie, selon le
Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)