Opinion
Pakistan : le
mystère des Haqqanis
IRIB
Jeudi 29 septembre
2011
IRIB- Avez-vous déjà entendu parler des
Haqqanis ? Non, bien sûr. Tout comme Al
Qaïda dont personne n’avait entendu
parler avant le 11 Septembre, le “réseau
Haqqani” sort de sa boîte, juste au bon
moment, pour justifier la prochaine
guerre des Etats-Unis, au Pakistan.
La déclaration d’Obama, qui a affirmé
qu’il avait ordonné l’extermination du
Chef d’Al-Qaïda Ben Laden a,
considérablement, réduit la menace
venant de cet homme de paille ayant si
bien servi et pendant si longtemps. Une
organisation terroriste, qui laisse son
chef désarmé et sans défense, comme un
canard, au milieu de l’étang, prêt pour
l’assassinat en règle, n’est plus une
organisation si formidable que cela. Il
est temps de sortir du chapeau quelque
chose de plus menaçant, quelque chose
qui continuera, de manière sûre, la
“guerre contre la terreur”.
Maintenant, le pire ennemi de l’Amérique
sont les Haqqanis. De plus, à l’encontre
d’un Al-Qaïda qui ne fut jamais lié à un
pays à proprement parler, le réseau
Haqqani, d’après l’amiral Mike Mullen,
chef d’état-major des armées
états-unien, est un véritable “bras
armé” du gouvernement pakistanais et de
ses services de renseignement, l’ISI.
Washington affirme que l’ISI a ordonné a
son réseau Haqqani d’attaquer
l’ambassade américaine, à Kaboul, en
Afghanistan, ce 13 Septembre dernier
ainsi que la base militaire américaine
de la province du Wadak. Le sénateur
Lindsey Graham, membre du comité des
forces armées et un des principaux va
t’en guerre républicain, a déclaré que
“toutes les options étaient sur la
table” et a assuré le Pentagone qu’il y
avait un fort soutien bipartisan, au
Congrès, en faveur d’une attaque
militaire américaine sur le Pakistan.
Alors que Washington a tué beaucoup de
civils pakistanais avec ses drones et a
forcé l’armée pakistanaise à chasser
Al-Qaïda, à travers presque tout le
Pakistan, ce qui a produit quelques
dizaines de milliers de Pakistanais qui
ont dû quitter les zones de recherche,
le sénateur Graham dit avoir quelque
chose de plus conséquent en vue. Ainsi,
pense, également, le gouvernement
pakistanais. Le Premier ministre
pakistanais, Yousouf Raza Gilani, a
rappelé son ministre des affaires
étrangères, qui était en visite, à
Washington, pour une réunion d’urgence
du gouvernement, dont le sujet était
l’évaluation d’une invasion américaine
du Pakistan.
De son côté, Washington rassemble des
raisons supplémentaires à ajouter à la
nouvelle menace venant des Haqqanis et
pour justifier d’une guerre au Pakistan:
le Pakistan a un arsenal nucléaire et
est politiquement instable; ainsi, les
armes nucléaires pourraient tomber en de
mauvaises mains, de plus les Etats-Unis
ne peuvent pas gagner en Afghanistan,
tant qu’ils n’ont pas éliminé les
sanctuaires terroristes, au Pakistan,
bla, bla, bla, bla… Washington a essayé
de forcer le Pakistan à lancer une
opération contre son propre peuple, dans
la province du Nord du Waziristan. Le
Pakistan a de très bonnes raisons de
résister à cette demande. L’utilisation,
par Washington, de la “nouvelle menace
Haqqanis”, comme un prétexte à
l’invasion, pourrait être la façon qu’a
Washington de contrer la résistance du
Pakistan à attaquer sa propre province
du Waziristan, ou cela pourrait être,
comme le disent quelques leaders
pakistanais, et ce dont craint le
gouvernement, un “drame” créé par
Washington, pour justifier d’un assaut,
sur un autre pays musulman.
A travers toutes ces années de
servitude, comme marionnette américaine,
le gouvernement pakistanais n’a fait
qu’amener cette situation sur
lui-même. Les Pakistanais ont laissé les
Américains acheter le gouvernement
pakistanais, entraîner et équiper son
armée et laisser établir une vitrine de
la CIA, avec leur service de
renseignement. Un gouvernement, si
dépendant de Washington, ne peut pas
dire grand chose, lorsque Washington
commence à violer sa souveraineté, à
envoyer ses drones et ses forces
spéciales, pour tuer de soi-disant
Al-Qaïda, mais de manière générale, des
femmes, des enfants et des fermiers.
Incapable de maîtriser, après une
décennie, un petit groupe de combattants
talibans, en Afghanistan, Washington a
transféré la responsabilité de son échec
militaire sur le Pakistan, tout comme
elle blâme la longue guerre d’Irak, sur
le soi-disant soutien de l’Iran à la
résistance irakienne à l’occupation
américaine.
Quelques analystes très efficaces, que
vous n’entendrez jamais, dans les médias
de masse, disent que le complexe
militaro-industriel et de sécurité
américain et leurs prostitués
néoconservateurs sont en train
d’orchestrer la 3ème guerre mondiale,
avant que la Russie et la Chine ne
soient totalement préparés. Comme
résultante de l’oppression communiste,
un pourcentage non négligeable de la
population russe se trouve dans l’orbite
américaine. Les Russes font plus
confiance à Washington qu’ils ne le font
en Poutine; les Chinois sont trop
occupés à gérer les périls de leur
croissance économique, très rapide, pour
préparer la guerre, et ils sont loin
derrière la menace. La guerre quoi qu’il
en soit, est l’essence même des profits
du complexe militaro-industriel et de
sécurité, et la guerre est la méthode,
choisie par les néoconservateurs, pour
arriver à leur but de l’hégémonie
mondiale américaine.
Le Pakistan a des frontières avec la
Chine et des parties de l’ancien empire
soviétique, dans lesquelles, les
Etats-Unis ont, maintenant, des bases
militaires, sur les frontières russes.
Une guerre états-unienne contre le
Pakistan et son occupation a de grandes
chances de réveiller les somnolents
russes et chinois. Comme tous deux
possèdent des missiles nucléaires
intercontinentaux (ICBM), le résultat de
la veûlerie du complexe
militaro-industriel, pour le profit,
pourrait bien être l’extinction de toute
vie, sur la planète. Les patriotes et
les super-patriotes, qui tombent
toujours dans les pièges des agendas du
complexe militaro-industriel et de ses
néoconservateurs agitant leurs drapeaux,
sont en train de surenchérir sur la
possibilité de la “fin des temps”, qui
est tant désirée, par le ravissement
évangéliste, leur permettant de flotter
vers le paradis, tandis que le reste
d’entre nous mourra sur Terre.
Ce n’est pas ce que le Président Reagan
avait espéré, en œuvrant pour la fin de
la guerre froide.
Les dernières mises à jour
|