Jérusalem Post
Le
premier ministre (sioniste) tient à travailler avec la direction
de l'«Autorité» «palestinienne»
Herb Keinon
in Jerusalem Post
Online Edition, 8 octobre 2007
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[Les membres du cabinet israélien débattent
au sujet des prochains ordres qu’ils vont donner à leurs
collabos de l’ « Autorité » « palestinienne »…
Jeff Blankfort]
Confronté à un énorme
gap entre le désir du leadership de l’Autorité palestinienne
de faire la paix avec Israël et la capacité de celle-ci à
imposer des accords, Jérusalem va y aller en douceur avec le
gouvernement actuel de l’Autorité collaboratrice (oups :
palestinienne), tout en conditionnant les concessions israéliennes
à la capacité de celle-ci à mettre en pratique ses résolutions,
a dit le Premier ministre Ehud Olmert à ses ministres, dimanche.
En avant-goût
d’un discours qu’Olmert devrait faire à la Knesset lundi en
ouverture de la session parlementaire d’hiver, le Premier
ministre a dit que même s’il a décidé d’aller de l’avant
avec le leadership « palestinien » actuel parce que la
prolongation du statu quo était plus dangereuse, pour Israël,
que de voir reprendre le processus diplomatique avec la direction
modérée du président Mahmoud Abbas et du Premier ministre
(inconstitutionnel, ndt) Salam Fayad.
« La
situation a changé », a dit Olmert. « Pour la première
fois, il y a une direction palestinienne qui veut arriver à une
paix fondée sur deux Zétats vivant côte à côte en sécurité,
et dans laquelle Israël sera un Etat juif », a-t-il dit.
Il a ajouté que,
par le passé, Jérusalem n’avait jamais pu être assuré de la
sincérité des déclarations du leadership palestinien. Mais
aujourd’hui, a-t-il dit, Abbas et Fayad veulent sincèrement la
paix. Mais la question pendante est de savoir s’ils seront en
mesure de mettre en œuvre de quelconques accords.
Olmert a ajouté
qu’après avoir eu une série de conversations avec Abbas, il était
convaincu que celui-ci était sérieux quant à sa volonté de
faire la paix d’Israël.
« Il est
« constant et systématique », a dit Olmert,
parlant d’Abbas. « Il est contre le terrorisme, et il est
prêt à un dialogue sérieux [sic…] avec Israël ».
A la lumière de ce leadership d’un genre nouveau, il est nécessaire
de « créer un horizon politique », a indiqué Olmert.
Toutefois, s’est-il repris, Israël fait la différence entre
l’ « arène des palabres » et l’ « arène
de la mise en œuvre ».
« Israël
n’entreprendra rien, sur le terrain, tant que l’autre partie
n’aura pas passé avec succès le teste de la mise en œuvre de
ce qu’il doit mettre en œuvre », a ajouté Olmert.
Il a précisé aux
ministres que la conférence d’Annapolis, sponsorisée au mois
de novembre par les Etats-Unis, ne serait pas un substitut à des
négociations directes entre Israël et les Palestiniens, et il a
ajouté qu’il était clair, pour tout le monde, qu’une
condition sine qua non
pour participer à cette causerie était la reconnaissance d’Israël
en tant qu’Etat juif.
Après cette conférence,
à l’issue de laquelle une déclaration conjointe devrait être
paraphée, des négociations commenceraient immédiatement, a-t-il
dit.
Olmert a indiqué
que si Israël laissait passer cette opportunité, Jérusalem
risquerait d’être confrontée, d’ici un an ou deux, non pas
à une direction palestinienne modérée, mais à un leadership
Hamas. Les gens demanderaient alors pourquoi Israël aurait laissé
échapper une occasion en or au moment où il avait Abbas sous la
main… Le Premier ministre (israélien) a dit qu’il était tout
à fait possible que les gouffres entre les velléités du
leadership autoritaire palestinien et ses capacités puissent
s’avérer « intolérables ». D’un autre côté,
a-t-il dit, ces fossés peuvent s’avérer susceptibles d’être
comblés, ajoutant qu’il incombe à Israël de poursuivre le
processus jusqu’au bout.
Olmert a précisé
qu’il prenait ces risques très au sérieux et qu’il
avancerait avec précaution et lenteur, et qu’il avait eu un
certain nombre de conversations tant au sein de son cabinet que du
cabinet de sécurité, au sujet de la déclaration qui devrait être
mise au point en vue du sommet (d’Annapolis).
Plusieurs ministres
ont réagi aux déclarations d’Olmert, dont le vice-premier
ministre Haim Ramon – qui souleva, le premier, voici de cela
quelques semaines, l’idée de transférer les quartiers arabes
de Jérusalem aux Palestiniens – disant qu’Israël ferait
quelques gesticulations humanitaires en direction des Palestiniens
au sujet de la question des réfugiés.
Cela lui a valu une
fulmination de la ministre des Affaires des provinces, Tzipi Livni,
qui s’est déclarée opposée à toute concession sur la
question des réfugiés, et que les « simagrées
humanitaires » à ce sujet ne ferait que tendre une perche
à ceux qui exigent qu’Israël accepte « chez lui »
des (réfugiés) Palestiniens qui rentreraient chez eux.
Ramon a dit qu’Israël
n’avait pas fait preuve de suffisamment de dureté dans ses
sanctions contre le « Hamastan », et qu’il pouvait
faire plus, en même temps, pour améliorer la situation en
Cisjordanie et faire savoir aux Palestiniens modérés que pour
peu qu’ils veuillent bien prendre certaines mesures, il y aurait
(pour eux) un « horizon politique » et de l’espoir.
Ramon a redit sa
position, selon laquelle Israël devrait céder certains quartiers
arabes de Jérusalem, et il a laissé entendre que ce point
devrait être soulevé lors de la conférence internationale de
novembre.
« Quiconque
imagine que le sujet des discussions se limitera à la structure
d’institutions palestiniennes se trompe. Israël a un intérêt
à obtenir la reconnaissance de tous les quartiers juifs de Jérusalem,
et à remettre le contrôle sur les quartiers arabes aux
Palestiniens. Quand nous parlons d’un horizon diplomatique,
c’est à ces sujets-là que nous faisons allusion »,
a-t-il dit.
Etonnamment, le président
du parti (extrémiste de droite) Israel Beiteinu [« Israël,
c’est chez nous »], Avigdor Lieberman, a convenu lui aussi
qu’Israël devrait céder son contrôle sur certaines zones de Jérusalem,
tout en renforçant son contrôle sur des zones telles la Vieille
Ville et le Mont Scopus. Il a dit que, dans certains quartiers et
dans certains camps de réfugiés dans la « capitale »,
le seul lien entre les résidents et Israël était le fait
qu’ils touchaient un chèque mensuel de la Sécu israélienne.
Par ailleurs, tant
le chef des services de renseignement militaires, le major général
Amos Yadin, que le chef du Shim Bet, Yuval Diskin, ont dit que le
Fatah était effectivement en train de confirmer son contrôle sur
la Cisjordanie, y compris en arrêtant des militants du Hamas et
en fermant certaines de ses officines.
Yadin a dit que le
Hamas oeuvrait contre la conférence au sommet du mois de
novembre, et qu’il se plaisait à croire qu’il n’y
parviendrait pas. Si cette organisation avait identifié la
moindre possibilité que ce sommet soit couronné de succès,
toutefois, il tenterait de la torpiller en recourant à la
violence et au terrorisme, a-t-il précisé.
Actuellement,
toutefois, le Hamas ne serait pas intéressé à une escalade
contre Israël, et il ne serait pas responsable des attaques aux
fusées Qassam contre Israël, occupé qu’il est, bien plutôt,
à renforcer sa mainmise sur Gaza et à se renforcer sur le plan
militaire, a indiqué Yadin.
Diskin a, quant à lui, indiqué au cabinet que durant
les six semaines écoulées, les forces de sécurité avaient déjoué
plusieurs tentatives d’attentats-suicides en Israël. Il a également
noté un déclin marqué dans le nombre des fusées Qassam tirées
contre Israël, qui est passé de 110 durant le mois d’août à
85 en septembre. D’après les estimations du Shin Bet, ces
chiffres résultent de la décision stratégique, adoptée par le
Hamas, de mettre un terme à ces tirs de fusées.
Traduit
de l’anglais israélien par Marcel Charbonnier
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