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Le web de l'Humanité
Salah Hamouri,
l'otage de Netanyahou
Hassane Zerrouky
Salah Hamouri
Vendredi 11 septembre 2009
Hier, le jeune Franco-Palestinien a passé son 1 642e
jour en prison. Avec sa mère, Denise Hamouri, la Fête portera
l’exigence de sa libération.
« En 2001, écrit Salah dans une lettre adressée à l’Humanité,
un colon israélien (Nahum Korman) a battu à mort un enfant
palestinien de onze ans (Hilmi Shosha) dans la région d’Hébron.
Après un plaider coupable, il a été condamné à six mois de
travaux d’intérêt général. Le message est clair : les Israéliens
peuvent tuer les Palestiniens en toute impunité » (1). Pour ne
pas être condamné à quatorze ans de prison, Salah a également
plaidé coupable pour un crime dont il est innocent, avant d’être
condamné à sept ans de prison par un tribunal militaire.
Rappelons les faits. Salah serait passé en voiture devant le
domicile du rabbin Ovadia Yossef, connu pour ses positions
racistes anti-arabes : n’avait-il pas publiquement déclaré que
les « Arabes étaient des cafards qu’il fallait exterminer » !
Arrêté en mars 2005, il est accusé d’avoir eu l’intention de
commettre un attentat contre le rabbin Yossef. Des faits qui
n’ont jamais été avérés. Comme de nombreux Palestiniens, ils
sont plus de 11 000 dont plus de 300 de moins de dix-huit ans,
croupissent aujourd’hui en prison.
Le 26 juillet dernier, le comité de révision des peines a
rejeté sa demande de libération anticipée. Dans ses attendus du
jugement, il lui était reproché d’avoir « pris part à un
complot » ayant pour but « la mort d’individus innocents » et
d’appartenir à une association « connue comme organisation
dangereuse et terroriste ». Et que « l’inculpé n’a jamais
manifesté de regret sur ce qu’il a fait, et quand il a été de
nouveau questionné, il n’a pas manifesté de regret ». Et
« craint qu’à travers le comportement de l’inculpé, ce dernier
ne récidive une fois sorti de prison ». Rien que ça !
Grâce à une exceptionnelle mobilisation dont l’Humanité est
partie prenante, aux interventions d’élus communistes et
progressistes et d’associations de solidarité avec le peuple
palestinien, Nicolas Sarkozy, qui avait reçu la famille du
soldat israélien Gilad Shalit, a consenti à intervenir pour la
libération de Salah. Un, Netanyahou a répondu avec mépris à la
France, rejetant la demande du chef de l’État de libérer Salah.
Deux, le ministre de l’Intérieur israélien Eli Ishay l’a
qualifiée d’insolente ! Sans que la France, encore une fois, ne
s’en offusque ! Raison pour laquelle il faut poursuivre la
mobilisation : exiger la libération de Hamouri c’est rejeter
l’arbitraire colonial faisant de tout Palestinien un
« terroriste » en puissance !
© Journal L'Humanité
Publié le 12 septembre 2009 avec l'aimable autorisation de
L'Humanité
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