Une interview télévisée d'Ygal Amir,
l’extrémiste de droite qui a assassiné Itzhak Rabin en 1995, a
provoqué un tel scandale, à la suite de sa diffusion partielle,
que les chaînes (privées) 2 et 10 ont décidé d’annuler la
diffusion de la suite, qui devait avoir lieu vendredi soir (soir
de grande écoute, ndt). Des extraits de cette interview avaient
été diffusés jeudi soir par ces chaînes. Des représentants de la
famille Rabin avaient porté plainte.
Dans cette interview, il raconte qu’il se
trouvait à un mariage auquel assistait également Rabin, et il
s’est rendu compte que le premier ministre n’était protégé que
par un seul garde du corps.
"En lui serrant la main,
j’aurais pu facilement lui tirer dessus si je l’avais voulu",
raconte Amir à la chaîne 10. "J’étais
à l’intérieur, avec un revolver. J’ai vu que c’était très
facile, et je me suis dit que dans quelques années, je
regretterais de ne pas l’avoir tué."
Interrogé sur qui avait
influencé sa décision de commettre l’assassinat, Ygal Amir
répond : "Tous ceux qui comprennent
quelque chose à la chose militaire",
citant nommément Ariel Sharon, Rafael Eitan, ancien chef
d’état-major puis ministre, et Rehavam Ze’evi, député d’extrême
droite mort assassiné depuis (par un commando palestinien, ndt).
"Tous les experts militaires
disaient que les accords d’Oslo étaient un désastre",
dit Amir.
L’Autorité des prisons israéliennes a été
choquée d’appendre qu’Amir avait accordé depuis sa prison des
interviews téléphoniques aux deux principales chaînes de
télévision commerciales. Amir n’en avait jamais reçu
l’autorisation. Ses privilèges ont été supprimés jusqu’à nouvel
ordre. Le fait qu’il ait pu donner ces interviews sans que
l’Autorité n’en soit informée prouve que ses conversations
téléphoniques ne sont plus surveillées.
En août dernier, Ygal Amir
s’était servi du téléphone de la prison pour menacer le voisin
de sa femme. Son frère Hagaï, emprisonné lui aussi pour
tentative de meurtre avec préméditation, avait lui aussi utilisé
le téléphone de la prison. Ses privilèges téléphoniques lui
avaient été supprimés à lui aussi, et il a été condamné à une
année de prison supplémentaire après avoir dit à des gardiens :
"Je peux faire exploser le premier
ministre d’un simple coup de fil."
Trad. : Gérard
pour