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Ha'aretz
Les
pays donateurs promettent 7,4 milliards de $ à l'économie
palestinienne
Éditorial de la rédaction Entre
Kadhafi et Carla Bruni, entre les attaques contre le Jihad
islamique et les Qassam, une conférence riche de promesses
financières. Pas sûr que cela restaurera l¹espoir (« beaucoup
d¹argent, peu d¹optimisme », écrit aujourd'hui un éditorialiste
d¹Ha'aretz), mais cela ne peut pas faire de mal non plus. En tout
cas, voici le détail des promesses (NdT). Ha'aretz,
17 décembre 2007
http://www.haaretz.com/hasen/spages/935132.html
Lundi, lors de la conférence de Paris, les pays donateurs se sont
engagés à payer 7,4 milliards de $, somme énorme et supérieure
à que ce que demandaient les Palestiniens. « Le vrai gagnant est
l'Etat palestinien », a
déclaré Bernard Kouchner, ministre français des affaires étrangères
lors de la conférence de presse qui clôturait la réunion, où
étaient présents 90 pays et organisations internationales. «
Nous voulions 5,6 milliards, nous en avons 7,4. Pas mal. » 2,9
milliards de $ seront transférés au gouvernement palestinien en
2008. Le reste sera versé sur trois ans.
En haut de la liste des donateurs figurent l¹Union européenne
(630 millions de $), les Etats-Unis (555 millions, mais cette
somme comprend 400 millions promis par la Maison-Blanche mais non
approuvés par le Congrès) et l¹Arabie saoudite (500 millions).
Le Japon a promis 120 millions de $, la Norvège 140 millions. L¹Allemagne,
la France et le Royaume-Uni ont promis de verser ensemble 1,08
milliard de $ sur trois ans.
En 2002, les Etats membres de la Ligue arabe s¹étaient engagés
à verser 55 millions de $ par mois, mais cet engagement est loin
d¹avoir été respecté. Seuls le Yémen, la Syrie et l¹Irak n¹ont
pas participé à la conférence.
Dans son discours aux représentants des pays et organisations présents,
Tzipi Livni, ministre israélienne des affaires étrangères, a
notamment déclaré qu¹Israël s¹était engagé à ce qu¹un
Etat palestinien soit créé, et que le développement économique
de la Palestine et la sécurité d¹Israël étaient liés. «
Vous devez savoir que la santé de l¹économie palestinienne et
la sécurité d¹Israël ne s¹excluent pas mutuellement, »
a-t-elle ajouté.
De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé
Israël à geler la colonisation en Cisjordanie, sans user de prétextes
: « Je suis désireux de tenir tous les engagements pris dans le
cadre de la Feuille de route, et j¹attends du côté israélien
qu¹il agisse de même, totalement, sans faux prétextes, qu¹ils
viennent d¹eux ou de nous. J¹attends d¹eux qu¹ils arrêtent
toutes les actions liées à la colonisation. »
Dans son discours, Abbas a également écarté toute idée de
dialogue avec le Hamas, tout en assurant que sans soutien de la
communauté internationale, Gaza allait à la catastrophe. « Je n¹accepterai
pas de dialoguer avec le Hamas sur la base d¹un fait accompli, »
a dit Abbas en référence aux appels répétés du Hamas à une
reprise des pourparlers sur un gouvernement d¹union nationale.
Les représentants des pays arabes qui participent à la conférence
critiquent violemment Israël sur les check points, la fermeture
des frontières avec Gaza et le plan de construction dans le
quartier Har Homa, à Jérusalem Est.
« Nous avons besoin d¹une décision claire de la part d¹Israël
sur cette question, » a déclaré le porte-parole palestinien
Nabil Abou Rdainah.
Un représentant officiel israélien a dit dimanche qu¹Israël était
prêt à démanteler des check points en Cisjordanie. « Il y a
une volonté de la part d¹Israël de démanteler des barrages
routiers, et cette question a déjà été soulevée alors que le
plan économique de l¹Autorité palestinienne était en préparation,
en coordination avec le ministère de la défense », a dit le
diplomate. En même temps, certains membres de la délégation
israélienne ont fait remarquer que les besoins d¹Israël en
termes de sécurité devaient être pris en considération.
PEGASE
Une grande partie des fonds promis contribuera au Plan palestinien
de réforme et de développement, présenté par le premier
ministre palestinien Fayyad. Ces versements se feront dans le
cadre d¹un nouveau mécanisme nommé PEGASE, et alimenteront
directement un compte du ministère palestinien des finances,
dirigé par Fayyad.
Cet argent, qui sera disponible à partir du mois de mars, ira en
particulier à des secteurs comme la santé, l¹éducation et les
infrastructures. Mais il échappera toujours au Hamas : « Tout
est mis en place pour éviter que l¹argent aille au Hamas », a
dit un représentant de l¹Union européenne.
La Commission européenne est le plus gros donateur à l¹Autorité
palestinienne. En 2007, elle a apporté 550 millions d¹euros, et
avec les Etats membres, sa contribution s¹est élevée à un
milliard d¹euros. Le nouvel engagement dépasse aussi largement
les 170 millions d¹euros initialement promis au début de l¹année.
En 2007, l¹Union européenne s¹était d¹abord engagée à
verser 245 millions de $, mais sa contribution a fini par
atteindre 798 millions, à cause de la pauvreté endémique qui règne
dans les territoires palestiniens.
Trad. : Gérard
pour
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