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Ha'aretz
Jérusalem:
des pierres sacrées, pas des pierres d'achoppement
Éditorial de la rédaction Face
à l¹offensive des opposants à la paix qui dressent un mur
fortifié autour de Jérusalem, dire « Oui aux concessions sur Jérusalem.
» (NdT). Ha'aretz, 11 décembre 2007
http://www.haaretz.com/hasen/spages/933205.html
L'Etat d'Israël a été créé sans Jérusalem. Il y a 60 ans, la
résolution de l'ONU concernant la partition stipulait que la
Palestine devait être divisée entre un Etat juif et un Etat
arabe, et que Jérusalem devait être placée sous administration
internationale.
L¹Etat d¹Israël, encore dans les limbes, s¹en contenta, bien
que Jérusalem ait été l¹objet de nostalgie du peuple juif
pendant 2.000 ans d¹exil et le thème majeur de l¹hymne
national. La force militaire d¹Israël en 1948, et sa force
politique dans les accords de cessez-le-feu et dans les négociations
secrètes avec Abdallah Ier, roi de Jordanie (Transjordanie en
fait, à l¹époque, ndt), ne suffirent pas à lui assurer le
contrôle de la Vieille Ville. Israël consacra ses efforts à
convaincre la communauté internationale de reconnaître, sinon de
jure, du moins de facto, la déclaration unilatérale qui faisait
de Jérusalem Ouest sa capitale.
40 ans après la guerre des Six jours et la conquête, puis l¹annexion
de la Vieille Ville, Israël a enfin une chance de faire la paix
avec ses voisins palestiniens. Mais voilà qu¹un groupe de
politiciens israéliens, avec l¹aide d¹un autre groupe influent
de juifs de la diaspora, veulent aujourd¹hui faire des pierres
sacrées de Jérusalem des pierres d¹achoppement. Récemment, ces
groupes ont lancé une campagne vigoureuse dont le but est de
faire échouer toute tentative de compromis sur Jérusalem.
Les trois exigences palestiniennes n¹ont pas changé, de Yasser
Arafat à Mahmoud Abbas : un Etat dans les frontières de 1967
(avec possibilité de modifications mineures et d¹échanges de
territoires), avec Jérusalem pour capitale, et une solution pour
les réfugiés de 1948.
Une grande majorité d¹Israéliens est prête à accepter la
première. La même majorité s¹oppose radicalement à la troisième,
si les Palestiniens insistent pour ramener les réfugiés, leurs
enfants, leurs petits-enfants et leurs
arrière-petits-enfants à l¹intérieur des frontières d¹Israël.
Les marges de négociation sur les questions clés des frontières
et des réfugiés sont claires. Comme le sera la responsabilité
éventuelle d¹un échec, si Israël refuse de se retirer sur les
lignes de 1967, et si les Palestiniens refusent d¹accepter d¹accueillir
les réfugiés sur le territoire de leur Etat, et le principe d¹indemnisation
financière pour les autres.
Une fois des accords conclus sur ces deux questions clés,
resterait Jérusalem, question déjà débattue à Camp David en
juillet 2000. Les opposants à la paix, ou plutôt ceux qui
parlent de paix sans vouloir en
payer le prix, sont en train d¹ériger un mur fortifié autour du
Grand Jérusalem (y compris ses quartiers et banlieues arabes, ndt).
S¹ils réussissent, Jérusalem, cité de la paix, deviendra un
obstacle à la paix.
Leur méthode est simple. Elle a été testée à de nombreuses
reprises sur l¹opinion israélienne : sortir les slogans « Peres/Barak/Olmert
vont diviser Jérusalem. » Les politiciens de droite, avec le
soutien politique et
financier de juifs américains de droite et de groupes chrétiens,
lancent une offensive préventive. Leur but est de rallier à leur
cause l¹opinion publique, certains maillons de la coalition, et
de gagner les prochaines élections.
Face à tous ceux-là, le gouvernement et la majorité de l¹opinion
doivent répondre clairement et avec confiance : Oui aux
concessions sur Jérusalem, ce qui ne signifie pas abandonner Jérusalem.
Trad. : Gérard
pour
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