Opinion
Khaled Mechaal :
«Libérer la Palestine, de la
Méditerranée au Jourdain»
Gilles Munier
Gilles
Munier
Dimanche 9 décembre
2012 Devant une
marée humaine rassemblées le 8 mars sur
la place Al-Katiba, à Gaza, Khaled
Mechaal, chef du
Hamas en exil, a célébré à la fois
le 25ème anniversaire de la création de
son organisation et le déclenchement de
la première Intifada, en rappelant aux
dirigeants palestiniens que 20 ans de
négociation avec Israël n’ont rien
donné, et déclaré
«
toutes les formes de lutte, politique,
diplomatique, juridique et de
mobilisation sont légitimes pour
recouvrer ses droits mais aucune n’a de
sens sans la résistance ». Il ne
faut
«
céder ni un pouce ni une partie» de
la Palestine.
Avec à ses côtés Moussa Abou Marzouk -
son adjoint - et Ismaïl Haniyé - chef du
gouvernement de Gaza- il a ajouté : «
Le Hamas ne reconnaîtra jamais Israël et
revendiquera toujours la terre de
Palestine dans sa totalité. La Palestine
est à nous, de la rivière
[Jourdain] à la mer
[Méditerranée], et du sud au nord, c'est
notre droit, elle n'est pas aux
sionistes. Nous ne ferons aucune
concession, nous n'abandonnerons pas un
seul pouce de notre terre. Nous ne
reconnaîtrons jamais la légitimité de
l'occupation israélienne,Israël
n'a aucune légitimité et n'en aura
jamais».
Derrière Khaled
Mechaal trônait la réplique d’une
roquette M75
«
made in Gaza », du type de celles
tirées sur Tel Aviv et Jérusalem, en
réponse à l’opération militaire
Pilier de Défense.
Un appel au meurtredu président de
Kadima
Shaul Mofaz, ancien
chef d’Etat major de l’armée
israélienne, président du parti
soi-disant centriste Kadima, a regretté
qu’Israël n’ait pas profité de la
présence de Khaled Mechaal à Gaza pour
le tuer.
«
Si Israël ne traite pas d'une main ferme
le Hamas », a-t-il prophétisé, «
nous verrons bientôt Mechaal en
Judée-Samarie [Cisjordanie] ».
Il y a longtemps
que le dirigeant palestinien est dans la
ligne de mire des tueurs du Mossad. En
septembre 1997, il a échappé de justesse
à une tentative d’assassinat, alors
qu’il représentait le Hamas à Amman.
Cinq agents israéliens, entrés en
Jordanie avec des passeports canadiens,
lui avaient sauté dessus dans la rue et
étaient parvenus, dans la bagarre, à lui
injecter un poison violent dans une
oreille. Ceinturés par ses gardes du
corps, deux des assaillants avaient été
livrés à la police jordanienne, tandis
que les autres s’étaient réfugiés à
l’ambassade d’Israël. Mais hospitalisé,
Khaled Mechaal avait sombré dans un coma
profond. Furieux, le roi Hussein de
Jordanie avait ordonné à son armée de
cerner l’ambassade et prévenu Benjamin
Netanyahou que s’il ne lui livrait pas
l’antidote d’urgence, les deux agents
faits prisonniers seraient pendus.
Dany Yatom arriva à
Amman par avion spécial et remit au roi
l’antidote qui sauva la vie à Khaled
Mechaal. La colère du souverain n’étant
pas calmée, Netanyahou dut lui envoyer
Ariel Sharon qui, pour l’apaiser,
accepta qu’Israël libère Cheikh Ahmad
Yassin -
fondateur du Hamas - en échange des
deux espions.
Ceux qui doutent
encore qu’Israël ait pu empoisonner
Yasser Arafat devraient lire
Kill Khaled, du journaliste
d’investigation australien Paul McGeough
(Quartet
Books, 2009), ou
Dossier secret sur Israël, le terrorisme
par Vincent Monteil
(Guy Authier, 1978). Ils sauraient
que la liste des crimes commis par les
services secrets israéliens est longue,
et celle de leurs tentatives ratées
encore plus.
Lire aussi :
Mossad, permis de
tuer : La grande hypocrisie occidentale,
par Xavière Jardez
http://0z.fr/fElNC
Gaza : Le «
Gott mit uns d’Israël » par Gilles
Munier
http://www.france-irak-actualite.com/article-gaza-le-gott-mit-uns-d-israel-112696643.html
© G. Munier/X.
Jardez
Publié le 10 décembre avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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