Actualités du droit
Démocratie
participative :
Valls castagne les militants écolos
Gilles Devers
Mercredi 31 octobre
2012
C’est une impasse, mais on fonce : le
résultat est garanti ! Le gouvernement
est entrain de créer le problème qui
marquera sa faillite, à
Notre-Dame-des-Landes. En cause : la
suffisance de ces politiques qui
confondent autoritarisme et autorité, et
méprisent toute expression d’idées. Une
faillite inéluctable, oui, car le
gouvernement cartonne des militants de
Gauche, lucides et défendant des
principes très solides.
En cause, l’aéroport Jean-Marc Ayrault,
encore appelé aéroport Nantes/Grand
Ouest, projeté pour être créé à
Notre-Dame-des-Landes, soit à 30 km de
Nantes, par un sympathique contrat de
concession signé par l’Etat en faveur du
très éthique groupe Vinci. Depuis que ce
projet est dans les tuyaux, il trouve
face à lui une opposition déterminée,
très majoritairement de Gauche, avec des
soc’ et des écolos.
Ce projet est totalement décalé.
Je rappelle d’abord qu’il existe un
aéroport « Nantes Atlantique », qui
n’est pas exactement surbooké. Et puis
Nantes-Paris en TGV, c’est deux heures…
Alors, quel est la justification de cet
aéroport, à part des rêves de grandeur
d’un autre temps ? Quels sont les
arguments en balance ? Faut-il
développer des aéroports régionaux alors
que l’avenir est aux grands porteurs et
aux aéroports centraux ? Que veut dire
encourager le transport aérien pour
Nantes ? Des navettes Nantes / Paris ?
Jean-Marc rêve de liaisons Nantes-New
York ou Nantes-Singapour ?
Et puis, un tel projet entraîne des
dégâts considérables, car il faut
retirer à l’agriculture des terres
aujourd’hui bien occupées, avec de vrais
agriculteurs et de vrais habitants !
Il y a trois jours, Frédéric Cuvillier,
ministre délégué aux
transports, tout enivré par le discours
sur le lupanar écolo de l’accord
politique PS/EELV, avait été net : «
Le
schéma national des infrastructures de
transport (SNIT),
conçu par le précédent Gouvernement
n’est plus compatible avec l’objectif de
retour à l’équilibre des finances
publiques ». Alors, tout est simple : vu
qu’on revoit le SNIT, on va rouvrir le
dossier de l’aéroport Jean-Marc Ayrault,
et dans le contexte de la « transition
écologique », ça tombe pilepoil.
Pendant la campagne présidentielle,
l’accord politique PS/EELV incluait
d’ailleurs l’abandon du projet, donnant
raison aux opposants.
Mais depuis, l’aéroport Jean-Marc
Ayrault est redevenu d’actualité.
Hollande, qui ne veut pas prendre le
risque de chagriner son valeureux
premier sinistre, s’appuie sur les
acquis de Sarkozy : la décision a été
prise, alors basta. Vive Sarko, le grand
protecteur de la Gochmole...
Le démarrage des travaux est prévu pour
2013, pour une ouverture programmée en
2017. Les militants multiplient les
prises de paroles et les argumentaires,
mais ils se sont aussi posés sur place,
notamment sur les sites de Le Sabot et
La Saulce, devenus des lieux de vie
militants, comme des signes vivants de
l'opposition au projet d'aéroport. De la
résistance civique et intelligente.
Valls, ovationné à Toulouse pour avoir
battu le record des expulsions de
Guéant, a envoyé hier les forces de
l’ordre pour dégager avec brutalité les
plus pacifistes des militants. Roms /
Ecolos, même combat ! Valls et Hollande
argumentent à coups de bulldozers.
Petit problème supplémentaire : une
quinzaine d'élus EELV étaient sur place,
prêts à prendre les gnons de Valls pour
défendre leurs idées.
Hier soir, Noël Mamère est monté au
créneau : « Le
gouvernement a dépassé les limites. On
est en droit de s'interroger sur la
poursuite de notre soutien à un
gouvernement qui utilise la force comme
ses prédécesseurs pour imposer un projet
dont ne veulent pas les habitants. Quand
un gouvernement qui, dans sa majorité, a
des écologistes, renie à ce point ses
engagements sur la transition écologique
en défendant par les moyens de la force
un projet inutile, on est en droit de
s'interroger sur la sincérité de ce
gouvernement ». Mamère a annoncé qu’il
allait se rendre sur place, avec des
parlementaires EELV, pour dénoncer ce
projet de Jean-Marc Ayrault.
Peut-être rencontrera-t-il dans le train
un certain Ayrault Jean-Marc, qui a fait
tant de pub pour ses excellents
ministres qui refusent l’avion pollueur
pour les petits trajets, alors que le
train, c’est si bien…
Tout montre que l’opposition à ce projet
va se renforcer, car elle repose sur des
bases incontestables. La répression de
Valls/Hollande se retournera contre eux,
car la résistance à ce projet sera plus
forte que leurs ordres imbéciles. Et ça
va devenir très difficile pour la
coalition gouvernementale.
Trouvé sur twitter,
via @SuperNo
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