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Afghanistan : Les
voyous de soldats US veulent l'impunité
!
Gilles Devers
Mardi 15 octobre 2013
« Ni responsable, ni coupable » : Barak
Obama plus fort que Georgina Dufoix… Le
pays des valeurs de la démocratie
s’assoit sur la première d’entre elles :
la responsabilité.
En Afghanistan, les joyeux mirlitons de
l’US Army veulent pouvoir commettre des
crimes de guerre contre des victimes
afghanes, et ne pas en répondre devant
les tribunaux afghans. C’est la vieille
litanie de la pourriture colonialiste :
« Je commets des crimes chez toi, mais
vu que tu es un inculte, je serai jugé
par mes potes bien instruits, qui
comprennent notre difficulté à civiliser
les sauvages ».
En 2001, en manipulant un Conseil de
Sécurité alors bien affaibli, avait été
formée une coalition pour régler le
compte d’un saoudien de passage en
Afghanistan (Résolution 1373). Comme ce
protégé saoudien avait eu le temps de se
planquer au Pakistan, la coalition –
entre 100 000 et 150 000 soldats
envahisseurs – avait décidé d’occire les
talibans, qui n’ont pourtant rien à voir
avec le 11 septembre. Mais peu importe,
le but véritable était d’implanter
l’armée US à Kaboul, avec des bases
prêtes à tirer sur l’Iran.
Bon.
Treize ans plus tard, la coalition de
l’ONU est éreintée et n’en peut plus. Le
pouvoir du parachuté Hamid Karzaï ne
vaut rien, les exactions des US et de
l’OTAN ont braqué la population, la
société civile est devenue le meilleur
réseau d’extension de la zone
d’influence des talibans, et l’économie
de la drogue a décuplé.
Aussi, les 87.000 soldats de
l’OTAN vont quitter l’Afghanistan d’ici
à la fin 2014.
Le plus grand fouteur de merde dans le
monde, les Etats-Unis, souhaite
rentabiliser son investissement en
gardant le contrôle de ce pays,
excellente place pour avoir un œil sur
la région.
Le problème est que cette armée de
sauvages ne sait pas faire la guerre
sans commettre des crimes de guerre, et
là, ça coince.
John Kerry, le souffre-douleur du génial
Prix Nobel de la Paix Obama, est allé
draguer Hamid Karzaï en fin de semaine
dernière, pour négocier un accord
bilatéral de sécurité,… mais ça parait
cuit. La cause ? Les voyous de soldats
US veulent l'impunité !
Lors d’une conférence de presse, les
deux lascars ont reconnu des progrès
dans leurs négociations. Les discussions
sont assez hallucinantes.
S’agissant des bases US, de leurs
effectifs et de leur implantation,
Karzaï s’en tape. Le plus possible, tout
est parfait pour ce grand guignol !
Les US voulaient pouvoir conduire des
opérations militaires depuis leurs bases
sans aviser le pouvoir afghan, et ils
ont lâché sur ce point. De toute façon,
ils auront l’accord quand ils le
voudront, et en secret,… ce tant que Karzaï restera en place.
Karzaï voulait que les US soient tenus
d’apporter leur soutien en cas
d’agression militaire extérieure, ce qui
en pratique vise la Russie et l’Iran.
Une blague pour les US, et Karzaï a
lâché.
Donc tout va bien,… sauf sur la question
de l’immunité des soldats. Dans tous les
Etats du monde, un étranger qui commet
un crime sur le sol national et contre
les nationaux dépend des juridictions
nationales. Mais la bande de malfrats
qui squatte la présidence US refuse
cette règle. La ligne rouge, c’est pour
les autres.
Le même problème s’était présenté en
Irak. Les esprits asservis avaient salué
la noble décision d’Obama de retirer les
soldats US,… alors que l’ordre avait été
donné de déguerpir car le nouveau
pouvoir avait refusé cette immunité.
Hamid Karzaï est dans la tenaille. Il ne
veut pas se fâcher avec ses financeurs,
mais l’élection présidentielle est
prévue pour ce mois d’avril, et il ne
peut pas lâcher sur ce point, après tous
les crimes commis par les crapules de
soldats US agissant en bande organisée,
comme quand ils assassinent des
patriotes et urinent sur les cadavres.
Aussi, Karzaï a préféré soumettre la
question à la grande assemblée de chefs
de tribus, la Loya Jirga qui,
si elle est composée honorablement, va
refuser cette impunité
Donc, les 52 000 soldats US vont dégager
car ils refusent d’être responsables.
L’Afghanistan va redevenir
l’Afghanistan. La seule chose qui reste
à faire, vraiment, c’est de mettre Obama
en accusation devant un tribunal digne
de ce nom.
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