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Gilad.co
Tromperie, bourrage
de crâne et bobards
Gilad Atzmon
Al-Ahram Picture
Jeudi 15 octobre 2009
http://www.gilad.co.uk/writings/deception-spin-and-lies-written-by-gilad-atzmon.html
« Par la tromperie, la guerre tu
feras » (devise du Mossad)
Moins d’une semaine après l’annulation
d’un exercice aérien militaire conjoint avec Israël, la chaîne
de télévision turque d’Etat, TRT1, a diffusé « Ayrılık »
(Séparation), une nouvelle série télévisée qui donne une vision
réaliste de l’opération militaire génocidaire d’Israël contre la
bande de Gaza, au mois de janvier.
Les Israéliens ne sont pas contents. « La
diffusion de cette série est un cas grave d’incitation à la
haine sponsorisée par un gouvernement… », a déclaré ce
matin le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor
Lieberman. « Une série télévisée telle celle-là, qui ne présente
pas le moindre rapport avec la réalité, présente les soldats de
l’armée israélienne sous les traits d’assassins d’enfants
innocents… » Je me demande s’il ne faudrait pas rappeler à
Lieberman, qui est, comme par hasard, un partisan enthousiaste
de l’épuration ethnique et un raciste judéo-suprématiste assumé,
que la réalité sur le terrain, en janvier, avait « suffisamment
à voir » pour pouvoir constituer une enquête pour crime de
guerre et crime contre l’humanité ? L’opération a causé plus de
1 400 morts. Elle a laissé derrière elle aussi des milliers de
blessés, en majorité des enfants, des femmes et des vieillards.
Cependant, pour une fois, Lieberman a su lire la carte : la
série de la télévision turque dépeint bien, en effet, les
soldats israéliens sous les traits d’assassins d’enfants, de
femmes et de vieillards, car c’est exactement ce que sont les
soldats israéliens, et c’est exactement ce qu’incarne Israël,
politiquement, symboliquement, idéologiquement et dans la
pratique.
Bien que Lieberman tente de rassurer ses
partisans israéliens, et même s’il y parviendra sans doute, ses
chances de faire monter les pressions contre la télévision et le
gouvernement turcs sont très limitées. A l’heure qu’il est, tout
le monde sait bien qu’Israël n’est pas autre chose que
l’installation d’un Etat réservé aux seuls juifs sur une terre
volée : la Palestine.
Comme de juste, nous passons beaucoup de
temps à écrire et à analyser le conflit israélo-palestinien. Les
faits, sur le terrain, sont pourtant très simples. Le sionisme
est une idéologie qui est inspirée par le pillage de la
Palestine. Israël a mis en pratique le vol de la Palestine et
des Palestiniens. Nous parlons ici d’un projet de revivification
nationale qui est en train de se réaliser au détriment d’un
autre peuple. C’est un projet criminel, inspiré de manière
inhérente par la Bible et un projet amoral et cleptomane de
« retour au pays ». C’est une combinaison létale de certaines
interprétations mortifères de l’Ancien Testament alliée à un
présent amoral. La seule question que l’on doive poser
aujourd’hui est de savoir comment les sionistes ont-ils réussi à
s’en tirer à si bon compte ? Comment peuvent-ils continuer à
s’en tirer sans dommage en dépit de leurs pillages, de leurs
bombardements au phosphore blanc et de leur accumulation d’armes
nucléaires ?
La réponse à cette question est la
suivante : ils ont pu le faire par la tromperie, et grâce à
leurs mensonges.
Voici de cela quelques semaines, le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu agita devant l’Assemblée
de l’Onu les protocoles de la Conférence de Wannsee, suggérant
qu’il détenait la « preuve de l’extermination des juifs
européens par les nazis ». Avec son art consommé de la comédie,
il a exigé l’empathie des nations : « S’agit-il là de
mensonges ? », s’est-il écrié.
Gros problème : bien que les documents
qu’il a exhibés devant l’assemblée fussent authentiques, il ne
faisait, en réalité, que réciter le couplet sioniste habituel.
Le
protocole de Wannsee fait allusion, d’une manière très
générale, à la déportation de l’ensemble de la population juive
d’Allemagne et des territoires occupés par l’Allemagne, vers
l’Est. Bien que ce document évoque une « solution finale », la
véritable « solution » qu’il ait jamais préconisée diffère du
tout au tout de l’interprétation communément mise en avant par
la narration sioniste de la Shoa. Le protocole de Wannsee a
trait, fondamentalement, à un plan sinistre visant à faire périr
d’épuisement les juifs déportés, contraints à des travaux
forcés, notamment sur le réseau routier.
Autant le document de Wannsee est
accablant, autant sa pertinence dans l’historique de
l’holocauste est extrêmement limitée,
ce « plan de Wannsee » ne s’étant jamais concrétisé dans
un quelconque réel programme opérationnel. Il n’a, de fait, rien
à voir avec l’historicité de l’extermination de juifs, connue
sous le nom de Shoah. Il ne planifie en rien de quelconques
camps de concentration, ni de quelconques chambres à gaz. En
tant que document juridique, il ne prouve rien d’autre que les
inclinations générales des nazis. En tant que document
historique, il ne « démontre » en rien la Shoa et
l’extermination des juifs ; il ne fait qu’affirmer que le régime
nazi s’était juré de faire de l’idée d’une Allemagne
Judenreine (libre de
juifs) une réalité. Toutefois, c’est là un fait bien établi et
largement reconnu, même par la plupart, sinon la totalité, des
révisionnistes de l’Holocauste. Autant Netanyahu voulait
insister à redonner à l’Holocauste un supplément de crédibilité,
autant il n’a rien fait d’autre qu’agiter un bout de papier
relativement insignifiant devant les nations du monde. Inutile
de préciser qu’il a réussi son coup. Toutefois, bien plus
crucial est le fait que le Protocole de Wansee définit un
programme qui ne diffère pas considérablement du
projet de Lieberman, mortel pour les Palestiniens.
En réalité, c’est l’Etat juif qui assassine
en masse des Palestiniens et réduit à la famine ceux qui
survivent. De plus, il est très intéressant aussi de réfléchir
aux questions suivantes : comment se fait-il que le leader de
l’Etat juif soit là, devant les nations du monde entier, en
train de raconter ses bobards, en pleine lumière, tant au nom
d’Israël qu’à celui du peuple juif ? Que pouvons-nous déduire du
fait qu’un dirigeant israélien tente d’embobiner la totalité de
l’Assemblée de l’Onu ? Comment se fait-il qu’un Premier ministre
israélien réussisse à détourner avec une telle facilité
l’attention de ses propres crimes contre l’humanité, qui sont
consigné, pour l’instant, dans un document historique
relativement insignifiant ? Bref : comment peut-il s’en tirer à
si bon compte ?
La réponse est sans doute tout ce qu’il y a
de trivial. Comme dans le cas du leitmotiv du Mossad, ils mènent
leur guerre au moyen de la tromperie. C’est l’ensemble du projet
de renaissance juive qui est fondé sur un
paquet de mensonges. L’ensemble du récit du « retour au
pays » des juifs n’est rien d’autre qu’un crime collectif
perpétré en plein jour et fondé sur une fausse argumentation et
sur des mensonges, là encore. Initialement, les sionistes
trompaient leurs coreligionnaires juifs. Mais au fil du temps,
ils ont étendu leur tactique. Durant très longtemps, ils nous
ont embobinés, tous autant que nous sommes. Les Israéliens et
les sionistes sont nés dans le mensonge et ils vivent à travers
un mensonge ; ils ont donc tendance à croire qu’ils peuvent s’en
tirer à bon compte avec leurs mensonges et leurs tromperies. Il
faut reconnaître la réalité, aussi triste soit-elle : les
dirigeants mondiaux marchent. Comme nous le savons, aucun
dirigeant du monde n’a mis en cause les bobards de Netanyahu à
l’Onu. Plus dérangeant est le fait qu’aucun historien ou aucun
intellectuel ne s’est donné la peine de faire observer au
Premier ministre israélien que le Protocole de Wannsee décrit
avant toute chose sa propre politique, qu’il applique chez lui.
Très rares sont les dirigeants du monde à
avoir le courage de s’opposer à l’opération de bourrage de crâne
des sionistes. Récemment, nous avons vu le courage de l’Iranien
Mahmud Ahmadinejad, du Vénézuélien Hugo Chavez et du Premier
ministre turc Tayyip Erdoğan. Cela ne fait pas lourd, face aux
atrocités colossales qu’a perpétrées l’Etat juif. Mais c’est
mieux que rien.
La bonne nouvelle, c’est que l’Humanisme et
l’Humanité ne sont pas exactement les qualités dont
disposeraient, aujourd’hui, les hommes politiques ou ceux qu’il
est convenu d’appeler les « leaders mondiaux ». En réalité,
c’est nous, qui les détenons. Nous, les membres de l’espèce
humaine, nous les gens, qui sont les témoins du mal en train
d’émerger. La Véritable Humanité et l’Humanisme découlent de la
gentillesse et d’une aspiration à l’éthique et à la sincérité.
Dans la plupart des cas, ce sont en réalité les artistes et les
gens ordinaires qui font de l’Humanisme un message vivant. Nos
interventionnistes élus, pour quelque raison, insiste à nous
entraîner dans toujours plus de guerres sionistes au nom de
l’Holocauste, de la démocratie et de la libération.
De manière ont ne peut plus tragique, nos dirigeants
occidentaux sont encore réduits au silence, ou au minimum
« fascinés » par les bobards sionistes. Mais cela ne devrait
plus être pour nous une préoccupation majeure. La félonie des
idéologies (de gauche, de droite et du centre), des hommes
politiques et des institutions de l’Occident est un fait établi.
Le fait qu’ils soient les victimes des mensonges sionistes n’est
apparemment qu’un symptôme parmi de bien trop nombreux
symptômes. Non seulement la vérité vaincra ; de fait, elle est
déjà en train de l’emporter. L’identification du bourrage de
crâne sioniste est en train de se généraliser. Tandis que le
nuage brumeux de la brutalité sioniste est en train de
s’étendre, nous sommes tous en train de développer une
aspiration croissante à un minimum de rayons de vérité et de
grâce. Nous commençons à comprendre qu’ils font leurs guerres au
moyen de la tromperie. Ils peuvent encore remporter quelques
victoires à la Pyrrhus supplémentaires, mais une chose est
sûre : ils sont en train de perdre la guerre.
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
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