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Vous voulez comprendre l'antisémitisme ?
Veuillez vous donner la peine de regarder dans ce miroir !
Gilad Atzmon


Lundi 7 décembre 2009

You Want to Understand Anti-Semitism? Just Look in the Mirror

Le correspondant du Jerusalem Post à Berlin Benjamin Weinthal se demandait, au début de cette semaine, si l’Allemagne avait retenu quelque chose de son histoire nazie ? Cette question est, en elle-même, très dérangeante. En raison de son passé, l’on s’attendrait à ce que l’Allemagne s’oppose à toute forme d’idéologie raciste, discriminatoire, expansionniste et nationaliste. Ayant à l’esprit que les Israéliens sont considérés comme les ‘Nazis des temps modernes’ par un nombre considérable de commentateurs, l’on attendrait des Allemands qu’ils disent en douce aux Israéliens ce qu’ils devraient éviter de faire. L’on attendrait aussi de l’Allemagne qu’elle soutienne les Palestiniens, car les Palestiniens sont, de facto, les ultimes victimes d’Hitler.

Mais cessez de rêver. Quand le journaliste du Jerusalem Post Weinthal fait référence à une Allemagne retenant les leçons de sa propre histoire, il signifie exactement le contraire. Ce qu’il recherche, c’est la soumission allemande à l’idéologie sioniste et aux intérêts nationaux juifs. Weinthal exige de voir une coupure diplomatique claire et nette entre l’Allemagne et l’Iran, au nom de la Shoah et de sa mémoire. « En ce qui concerne ses responsabilités à plus long terme dans la prévention de l’acquisition d’armes nucléaires par l’Iran et des menaces proférées par ce pays de rayer Israël de la carte, certains observateurs disent que l’Allemagne achoppe ». Weinthal dit sans ambages que pour les sionistes, faire tomber les Allemands dans une chaussetrappe, c’est la voie d’avenir.

Weinthal écrit que les chemins de l’Iran et de Demjanjuk se sont croisés, le week-end dernier, lors d’une conférence organisée par le Berlin International Mideast Freedom Forum, intitulée « Il est temps de passer à l’action » : « Les experts politiques de la conférence de Berlin ont soulevé plusieurs questions relatives à la responsabilité politique de l’Allemagne vis-à-vis d’Israël, ainsi qu’aux leçons qui pouvaient être retirées de l’antisémitisme génocidaire des nazis ». Au cas où vous n’auriez pas compris, le lobby juif en Allemagne est en train de faire monter la pression sur les hommes politiques et les instances académiques allemandes afin de les pousser à agir contre l’Iran avec de plus en plus d’insistance, au nom, bien entendu, de la souffrance juive.

Lors de cette conférence, le Dr. Charles Small, directeur de l‘Initiative for the Interdisciplinary Study of Anti-Semitism (Initiative d’étude interdisciplinaire de l’antisémitisme) de l’Université Yale, insista sur le fait que l’Allemagne n’avait pas retiré les nécessaires leçons de la période nazie. Les Allemands, d’après ce sioniste universitaire « interdisciplinaire », ne ferait en effet rien pour empêcher une « nouvelle Shoah organisée par l’Iran ».

De fait, les universitaires sionistes sont étonnamment inventifs. De manière piquante, je n’ai personnellement jamais pensé que l’antisémitisme pût être un sujet pour une étude « interdisciplinaire ». J’ai toujours pensé que si les militants sionistes et juifs tribaux s’intéressaient aussi peu que ce soit à l’origine du sentiment anti-juif, la seule chose dont ils auraient besoin, c’est de se regarder dans un miroir. De fait, le Dr Small et Weinthal du Jerusalem Post, qui font en Allemagne la promo des perspectives d’un nouveau conflit mondial, devraient se regarder eux-mêmes dans un miroir : ils seraient ainsi en mesure de comprendre d’où provient le ressentiment contre le nationalisme et l’activisme tribal juifs. Une fois de plus, ce sont des activistes juifs qui font ouvertement la promo d’un conflit. Une fois de plus, c’est au nom de la souffrance juive qu’ils la font. Cela suffit à soi seul à faire de la politique nationaliste juive un concept répugnant.

« La négation de l’Holocauste est illégale en Allemagne », dit Weinthal, et pourtant des négationnistes de l’Holocauste iraniens sont les bienvenus à des conférences tenues en Allemagne. Pour changer (une fois n’est pas coutume), Weinthal dit quasiment le vrai. Il y a bel et bien un élément de contradiction, ici. Mais cette contradiction peut être aisément résolue, en abolissant immédiatement les lois interdisant le négationnisme de l’Holocauste, en Allemagne et partout ailleurs. Il est en effet absurde qu’un chapitre particulier de l’Histoire, au sein de notre mémoire vivante, puisse être restreint de par la loi. Les lois anti-négationnistes sont une agression contre l’humanisme et la liberté de pensé. Sans parler du fait qu’elles font apparaître la narration sioniste de la shoah comme hautement suspecte.

Weinthal conclut son propos en formulant une critique de l’intégrité intellectuelle allemande : « La responsabilité historique met du même côté Demjanjuk et la République islamique », dit-il, après quoi il ajoute, néanmoins : « le rythme de glacier avec lequel ce rapport commence à être compris est tout à fait surprenant, dans un pays qui a contribué à générer une réflexion philosophique basée sur les liens de cause à effet ».

Il y a une once de vérité, dans l’argumentation de Weinthal. Apparemment, il y a une contradiction, ici, entre l’action légale de l’Allemagne et l’attitude de l’Etat allemand vis-à-vis de l’Iran. Mais, encore une fois, la solution est extrêmement simple : comme je l’ai suggéré dans un précédent article, Demjanjuk n’aurait jamais dû être jugé en Allemagne, ou ailleurs, pour des accusations « accessoires ». Si les Allemands s’intéressent tellement aux « détails accessoires » chez les nazis, alors ils pourraient commencer par les Kapos juifs, poursuivre avec le Judenrat et finir, enfin, par les agences sionistes, qui ont collaboré avec les Nazis durant toute la durée de la guerre…

Selon Weinthal, les Allemands seraient incapables d’« établir des rapports ». Je lui rappellerai que les Allemands sont à juste titre connus pour avoir produit des philosophes supérieurs. Il est également notoire, à un point déprimant, que l’Allemagne n’a pas produit une seule œuvre philosophique majeure ou une seule grande symphonie depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. En raison de sa culpabilité et de la pression siono-centrique constante qui pèse sur elle, l’Allemagne redoute sa propre grandeur, voire même toute forme de grandeur, de manière générale. Au lieu d’abriter des conférences académiques majeures qui débattraient de questions relatives à l’être, à la morale ou à la métaphysique (dans la tradition des Kant, Hegel, Nietzsche et autre Heidegger), Berlin accueille certains des esprits sionistes « interdisciplinaires » les plus étroits, à l’instar du Dr. Charles Small. L’Allemagne doit se libérer immédiatement de cette dérive pseudo-universitaire !

Contrairement à Weinthal, je suis persuadé que les Allemands n’ont pas perdu leur capacité à réfléchir, à juger et à « tirer des déductions ». Les Allemands comprennent parfaitement ce qui est réellement en train de se passer. Dans un grand désarroi, ils constatent les crimes que l’Etat juif est en train de perpétrer en Palestine. Les Allemands sont peut-être perdus, devant tout ça, mais cela ne durera pas trop longtemps. Ils seront amenés à établir les liens éthiques qui tombent sous le sens : c’est inévitable.

Pour conclure, je dirai que je ne pense pas que quiconque, excepté les sionistes, doute du fait que le peuple allemand ait effectivement retenu les leçons de l’Histoire. Toutefois, il est absolument évident que les Israéliens, les sionistes et les activistes juifs tribaux interdisciplinaires sont incapables de tirer les leçons irréfutables de la Shoah. Au lieu de faire de notre planète un endroit habitable et aspirant à la paix, les sionistes et les activistes juifs tribaux prennent le prétexte de la souffrance juive pour fomenter toujours plus de conflits, voire une nouvelle guerre mondiale. Les sionistes ont eu une chance d’ouvrir une nouvelle page de l’Histoire juive, mais, manifestement, ils ont lamentablement échoué. Les images d’un Israël affamant les Palestiniens et balançant des bombes au phosphore blanc sur des quartiers surpeuplés dépeignent un échec moral israélien total. Israël met en œuvre une tactique génocidaire. Israël est le seul pays au monde à pratiquer une idéologie discriminatrice et une politique similaire à celle des nazis.

Si Israël et ses fans veulent réduire le ressentiment antijuif, alors ils doivent arrêter immédiatement leur chasse aux voix discordantes. Ils feraient mieux, en lieu et place, de regarder dans le miroir et de comprendre ainsi une bonne fois pour toute c’est en eux-mêmes que réside le problème.

Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier



Source et traduction : Marcel Charbonnier


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