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Décidément, il y a des gens qui ne retiendront jamais aucune leçon !
Gilad Atzmon


M. David Abrahams (à droite)

on Peacepalestine.blogspot.com, 4 décembre 2007

http://peacepalestine.blogspot.com/2007/12/gilad-atzmon-some-people-never-learn.html
http://www.middle-east-online.com/english/?id=23366

Mercredi après-midi, Gordon Brown (le Premier ministre britannique, ndt) a appris qu’il allait devenir le tout deuxième Premier ministre britannique à être soumis à une enquête policière (après le tout premier, Tony Blair, ndt).

Cela se produit moins de six mois après que Tony Blair eut déménagé de Downing Street sous le nuage orageux menaçant d’une investigation de la police judiciaire dans le cadre de l’affaire « Fric contre Honneurs ».

Dans le cas de Blair, il s’agissait du financeur Number One du parti Travailliste, le sioniste Lord Levy, qui l’a mis dans une merde pas possible ; dans celui de Brown, c’est M. David Abrahams (sur la photo, Abrahams est à droite, avec un ami parlementaire), comme de juste encore un « Ami d’Israël » et un secrétaire provincial des Juifs Travaillistes, qui pourrait bien s’avérer être celui qui aura mis un terme à sa carrière politique.

Et, encore une fois, le parti Travailliste a bien dû admettre avoir fait une erreur en acceptant des dons de la part de sources douteuses. « L’argent n’avait pas été déclaré dans les formes légales, il sera donc restitué », a déclaré le Premier ministre, après la révélation du fait que son parti (travailliste) avait bénéficié de non moins de 600 000 livres grâce à un montage financier bizarre, une véritable usine à gaz, concocté par David Abrahams, un riche propriétaire excentrique, qui avait décidé de verser son obole par délégation.

Apparemment, Lord Levy et David Abrahams n’étaient pas les seuls à entraîner le parti Travailliste vers un énième désastre politique. En effet, le troisième sommet de ce triangle désastreux n’est nul autre que M. John Mendelsohn, un homme qui s’y connaît en matière de pouvoir financier et politique. M. Mendelsohn, ex-président des Amis Travaillistes d’Israël [Labour Friends of Israel], est actuellement le principal leveur de fonds de ce parti.

Apparemment, et honteusement, le parti Travailliste n’a pas retenu la leçon après le scandale « Fric contre Décorations » dont Lord Levy fut la vedette. Encore une fois, ils laissent les fans d’Israël prendre soin de leurs besoins matériels.

J’en arrive à me demander comment il se fait que le parti Travailliste soit aussi pesamment embringué avec ces « Amis d’Israël » ? Toutefois, la question vraiment cruciale, c’est en réalité le fait qu’aucun média britannique n’ose poser la question qui tue : qu’est-ce que cette cabale d’ « Amis d’Israël » fiers de l’être essaie de faire, en déversant du fric dans les caisses de partis politiques ? Qu’est-ce donc, qu’ils tentent ainsi d’acheter ? D’où vient l’artiche ? S’agit-il de leurs économies personnelles, ou ce fric provient-il de leurs « amis » à l’ambassade d’Israël, ou de quelque autre officine sioniste ?

La société britannique est multiculturelle, ce qui signifie que beaucoup de gens, de différentes origines ethniques et raciales y vivent ensemble, en paix et dans le respect mutuel. C’est probablement là le principal atout dont dispose la culture britannique actuellement (et peut-être, hélas, provisoirement) : le fait qu’il s’agisse d’une culture multiethnique, composée de peuples qui se traitent mutuellement avec respect et tolérance. Beaucoup de juifs britanniques bénéficient de, et contribuent à, la société multiethnique britannique. Toutefois, à l’intérieur du discours multiculturel progressiste, il est « politiquement incorrect » d’associer l’ethnicité à des actes contrevenant à la loi, et c’est là un élément que nos « Amis d’Israël » exploitent d’une manière qui dépasse l’entendement. Bien qu’ils opèrent à la manière d’un lobby ethnique, faisant la promo de certains intérêts nationaux radicalement et exclusivement juifs, ils n’aimeraient pas être dénoncés sous ce jour, en tous les cas pas en faisant référence à leurs activité illégale qui vient d’éclater au grand jour.

Un examen (même rapide) des fondements idéologiques des « Amis Travaillistes d’Israël » montre clairement que nous avons affaire, en l’occurrence, à des gens qui ont une conception du monde ardemment sioniste et néoconservatrice : « Nous sommes fondamentalement attachés à la position d’Israël en tant que démocratie libérale confrontée en permanence à des dilemmes sécuritaires et à des menaces existentielles ». Pour ceux qui comprendraient mal : Israël est, de fait, une démocratie, pour peu que vous soyez juif. Dans les territoires contrôlés par Israël, l’immense majorité des Palestiniens ne sont même pas des citoyens. A strictement parler, les « Amis Travaillistes d’Israël » soutiennent « fondamentalement » un Etat juif raciste d’apartheid, j’ai nommé Israël. Et, comme si ne suffisait encore pas, ils font cela carrément au cœur de la vie politique britannique. De plus, ils le font même sans respecter le moins du monde les normes élémentaires de l’éthique politique britannique…

Au sein du multiculturalisme britannique, personne, en Grande-Bretagne, n’ose questionner la cabale voyante des sionistes totalement engagés dans la transformation de la politique britannique en affaires intérieures sionistes. La presse et les médias britanniques ont pleinement conscience de la complexité inhérente à ces « Amis d’Israël » et à leur « sympathie fondamentale ». Pourtant, ils restent muets comme des carpes. Au lieu de s’élever contre ce lobby dangereux qui œuvre à allier la Grande-Bretagne à un Etat raciste d’apartheid, ils recourent à un discours mielleux, laissant aux lecteurs le soin de conclure, s’ils sont capables de se faire une opinion tout seuls. Oh, certes, ils font mollement allusion à l’affiliation de Mendelsohn avec les « Amis Travaillistes d’Israël », ils indiquent en passant que David Abrahams est « vice-président d’une section provinciale du Mouvement Travailliste juif »

[ provincial vice-chairman of the Jewish Labour Movement ]…

Je pense que les médias britanniques devraient avoir le courage de se dresser et d’écrire qu’il y a un lobby israélien, en Grande-Bretagne, qui sévit sous le nom de « Parti Travailliste juif », ainsi que d’ « Amis Travaillistes d’Israël ». En revanche, il n’y a pas trace, en Grande-Bretagne, d’un lobby allemand opérant sous le nom du « Parti Travailliste Aryen » et agissant également sous l’intitulé des « Amis de l’Allemagne ». Il n’y a pas non plus d’organisation de « Travaillistes Noirs » qui feraient par ailleurs du lobbying sous le couvert de l’association des « Amis du Zimbabwe ». Apparemment, les lobbyistes sionistes sont les seuls à pouvoir développer tranquillement leur forme unique en son genre d’activité de lobbying « racialement orienté ».

Chose particulièrement piquante, le seul organe de presse britannique à avoir été assez courageux pour faire face aux implications gravissimes de l’affaire juive actuelle fut, de fait, le principal hebdomadaire juif britannique, à savoir le JC [Jewish Chronicle].

« Les craintes montent, cette semaine, d’un retour de manivelle antisémite, après le dernier scandale du financement du parti Travailliste impliquant deux éminents activistes juifs », écrivait ainsi le Jewish Chronicle [said the JC] dans son principal article, vendredi dernier.

Cet hebdomadaire se rend bien compte que l’affaire finira bien un jour ou l’autre par affecter la communauté. Apparemment, le JC ne met absolument pas en doute les révélations récentes. « Les deux principaux protagonistes de la controverse de cette semaine sont John Mendelsohn, financier de la campagne électorale du Premier ministre, et le magnat de l’immobilier David Abrahams, lequel est accusé d’avoir enfreint la loi en utilisant des comparses afin de déguiser des dons pour un montant de 600 000 livres en faveur du parti Travailliste », écrivait-il ainsi.

Et pourtant, en sa qualité de principal organe de presse juif s’adressant essentiellement à un public britannique juif, cette revue propose, tant qu’à faire, un prétexte dans le style « Sages de Sion », à seule fin de tenter de remonter le moral de ses lecteurs. Il y a incontestablement « des relents antisémites autour de cette affaire », déclare le député Andrew Dismore à notre journaliste. « Les gens recherchent des connexions avec des intérêts juifs, et des preuves d’un complot juif. Il n’est pas une pierre que la presse ne soit en train de retourner pour en trouver au moins une… »

Je suis scié : comment le JC peut-il informer sur un comportement illégal dans un paragraphe, et puis suggérer un « complot à base de complot juif » dans le paragraphe suivant ? Pour ceux qui n’en auraient pas l’idée : Abrahams et Mendelsohn ne sont pas les protagonistes d’une conspiration secrète ; leurs actes ont été exposés au grand jour, ils font les manchettes de tous les journaux, ici, en Grande-Bretagne, et ils sont mis en examen par la police judiciaire.

« Le député Hendon a dit qu’il ne pense pas que cette histoire aurait bénéficié d’une telle couverture médiatique si elle n’avait pas concerné et impliqué des juifs. L’antisémitisme latent est particulièrement inquiétant. »

L’ignoramus parlementaire Hendon me permettra-t-il de lui assurer que la dénonciation d’une cabale d’hommes d’affaires saoudiens tentant de suborner un parti politique britannique ferait l’objet d’au moins autant d’attention de la part des médias ?

Paul Usiskin, autre soutien du parti Travailliste et co-président de La Paix Maintenant Grande-Bretagne [il s’agit de la branche britannique du soi-disant « camp de la paix » israélien, Shalom Akhshav, ndt] a ainsi déclaré : « Cela ne fait pas particulièrement du bien à la réputation de gens habituellement associés à Israël de se retrouver, volontairement ou non, au centre des questions relatives à la politique et à l’argent… »

Encore une fois, je suis soufflé. Cet Usiskin fait celui qui y voit clair. Pourtant, il est lui-même impliqué dans une activité politique judéo-centrique, et non des moindres, puisqu’il fait du lobbying pour l’officine sioniste Peace Now UK [La Paix maintenant (Shalom Akhshav) Grande-Bretagne].

« J’espère », ajoute Usiskin, « que contrairement aux histoires précédentes du même acabit, les gens ne font aucun lien historique entre les juifs et les affaires financières. »

Et là encore, j’en suis baba : et pourquoi donc ne le feraient-ils pas ? De fait, les citoyens britanniques, en général, et les juifs britanniques, en particulier, doivent réfléchir à cette question, car il s’agit du cœur du problème.

Jon Benjamin, président du célèbre Board of Deputies [Panel des Présidents, une sorte de CRIF à la sauce à la menthe, ndt], ce Lobby Juif qui a tenté récemment de briser la carrière du Maire démocratiquement élu de Londres, a trouvé le moyen de dire : « cette histoire est très préoccupante, et elle risque manifestement de se retourner contre nous. Nous avons déjà vécu ça, par le passé. »

Une fois n’est pas coutume : je suis d’accord avec Jon Benjamin, sur ce coup-là.

Alors là, c’est bien vrai : vous avez déjà vécu ça, et plus d’une fois. Pourtant, il semble bien que vous n’en ayez jamais retenu la leçon…

Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier



Source et traduction : Marcel Charbonnier


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