Opinion
Bachar al-Assad en
appelle au verdict des urnes,
les autres ont peur
Ghaleb Kandil
Lundi 31 décembre
2012
Les propos sans cesse
répétés sur le refus de toute ingérence
étrangère en Syrie constituent une
grande tromperie politique dans laquelle
sont également tombés des Etats et des
forces censés être solidaires de Damas
dans la résistance farouche et
déterminée qu'il oppose au plan
impérialiste visant à maintenir
l'hégémonie américaine unilatérale sur
le monde.
Ce qui se passe en
Syrie depuis l'éclatement des troubles
est en réalité une ingérence étrangère
directe sur les plans militaire,
sécuritaire, économique, financière,
politique, diplomatique et médiatique.
Cette guerre universelle déclarée contre
la Syrie a été imaginée et planifiée par
les Etats-Unis, qui ont réparti les
rôles à chaque pays ou acteur
non-étatique, au Moyen-Orient et dans le
monde. De la sorte, Washington ne se
voit plus contraint d'envoyer
directement son armée pour détruire la
Syrie, car de toute façon, la force de
ce pays et ses alliances régionales et
internationales doivent être prises en
compte dans toute aventure militaire
américaine.
Il serait naïf, voire
ridicule, de répéter le leitmotiv de la
nécessité de mettre un terme à la
violence et de commencer le dialogue,
tant que des mesures fermes et strictes
ne sont pas prises pour mettre un terme
à l'envoi d'armes, de terroristes,
d'argent et de soutien de tous genres en
Syrie. L'arrêt de la violence et le
début du dialogue doivent s'accompagner
d'une résolution internationale
contraignante, exigeant le démantèlement
des chambres d'opération au Liban et en
Turquie et la fermeture des camps
d'entrainement ouverts dans les pays
limitrophes qui préparent les
terroristes avant de les exporter vers
la Syrie.
Toutes les façades de
l'opposition n'ont aucune influence sur
les groupes armés qui sèment la mort et
la désolation en Syrie. Et la plupart
des rapports crédibles et des enquêtes
sérieuses montrent que la principale
force sur le terrain est le Front
qaïdiste al-Nosra et les groupes
takfiristes internationaux, qui
viennent, de l'aveu même des Nations
unies, de 29 pays arabes et musulmans.
Les Frères musulmans syriens et leurs
sbires de la coalition de Doha ne sont
que des façades manipulées par Al-Qaïda.
Les changements
survenus sur le terrain devraient
pousser les amis et alliés de la Syrie à
lancer une campagne mondiale visant à
soutenir l'Etat national syrien face au
terrorisme takfiriste et qaïdiste.
L'acceptation par les Etats-Unis de
mesures précises pour lutter contre les
terroristes devrait être la position
minimale, au lieu de glisser vers des
discussions avec les Américains portant
sur des affaires syriennes internes
censées être des questions
souverainistes. Des questions que
Washington et ses petits agents,
notamment les pétro-autocraties, n'ont
nullement le droit d'évoquer. D'autant
que ces pétro-autocraties ne disposent
ni de Constitution, ni d'élections.
Le fait que le
pouvoir syrien soit disposé à dialoguer
et à élargir le partenariat politique au
sein des institutions est un signe de
confiance et de force, qui prend sa
source dans l'incontestable soutien
populaire dont jouit le président Bachar
al-Assad. Le chef de l'Etat syrien est
prêt à relever le défi de la démocratie,
en acceptant le verdict des urnes, seul
moyen de savoir qui représente
réellement la conscience nationale des
Syriens. Mais tous les autres, en Syrie
et à l'étranger, qui font de la
surenchère démocratique, sont-ils
disposés à relever ce défi? Visiblement
non, car ils posent comme condition
préalable à l'arrêt de la guerre
universelle contre la Syrie un
engagement du président Assad qu'il ne
se présentera pas à la présidentielle de
2014. Drôle de conception de la
démocratie, celle qui interdit à un
citoyen de s'en remettre au verdict des
urnes.
La vérité c'est que
tous savent que Bachar al-Assad reste,
aux yeux de son peuple, le garant de
l'unité, de la souveraineté et de
l'indépendance du pays, et le symbole
d'une Syrie forte et fière. Et eux
veulent une Syrie humiliée, affaiblie,
brisée et inféodée aux
pétro-autocraties.
Mais ça, jamais ils
ne l'obtiendront!
Le sommaire des Tendances d'Orient
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|