Opinion
La tournée de
Kelly et les atermoiements américains
Ghaleb
Kandil
John Kerry
Lundi 25 février
2013
Alors que le secrétaire d'Etat John
Kerry commence une tournée
internationale axée sur la situation en
Syrie, la Russie multiplie ses critiques
de l'attitude ambigüe et de la politique
des deux poids deux mesures des
Etats-Unis. Pourtant, Washington avait
lancé des signaux sur un changement de
politique, essentiellement illustrée par
la décision du président Barack Obama de
remplacer le trio belliciste composé de
Hillary Clinton, Leon Panetta et David
Petraeus.
Sur le plan diplomatique, les Américains
multiplient les déclarations sur la
nécessité de trouver une solution à la
crise syrienne sur la base de l'accord
de Genève, qu'ils tentent de vider de
son sens en interprétant arbitrairement
certaines de ses clauses. Ils
multiplient les mises en garde sur le
danger que constitue le Front qaïdiste
al-Nosra, mais dans le même temps ils
continuent de diriger la guerre en Syrie
et d'appuyer les groupes terroristes,
comme si rien n'avait changé dans cette
crise, d'où ils essaient de s'extirper.
Toutes les données
sur le terrain prouvent que les
Etats-Unis poursuivent leur guerre
contre la Syrie en collaboration avec
leurs partenaires occidentaux, la
Turquie et leurs auxiliaires arabes. Les
Turcs et les qataris continuent
d'apporter soutien matériel, logistique,
financier, médiatique et politique aux
terroristes, avec l'appui actif de
l'Arabie saoudite, des Emirats arabes
unis et de Bahreïn.
La seule solution réaliste au problème
syrien reste le plan de sortie de crise
proposé le 6 janvier par le président
Bachar al-Assad. Mais ce plan est
conditionné par la mise en place de
mécanismes d'arrêt de la violence qui
passent impérativement par l'assèchement
des sources de financement des
terroristes, l'arrêt des livraisons
d'armes et de munitions et la fermeture
des camps d'entrainement installés en
Turquie, De même qu'il est nécessaire de
démanteler les filières de recrutement
et d'acheminement des terroristes du
monde entier en Syrie.
Malgré leurs agissements ambigus, les
Américains ont émis des signaux qui
constituent un aveu de l'échec de leur
objectif initial qui consistait à
renverser le régime du président Assad.
Ils ont concédé avec résignation que le
dialogue avec le chef de l'Etat syrien
est l'unique voie susceptible d'aboutir
à une solution de la crise. Cela ne les
empêche pas de manœuvrer dans l'espoir
d'améliorer les conditions des
négociations. Et c'est dans ce cadre que
s'inscrit la "décision" de l'opposition
syrienne qui a annoncé samedi qu'elle
suspendait sa participation à plusieurs
rencontres à l'étranger pour dénoncer le
"silence international sur les crimes"
commis par le régime. Dans le même
temps, la Coalition de l'opposition a
annoncé la prochaine création d'un
gouvernement en zone occupées en Syrie.
La colère exprimée par la Russie face à
toutes ces tergiversations montre une
fois de plus que seule les
développements sur le terrain seront
capables de débloquer la situation.
C'est donc l'Armée arabe syrienne qui
aura le dernier mot.
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