Opinion
La Syrie détruit
les illusions dominatrices d'Israël
Ghaleb
Kandil
Lundi 13 mai
2013
Les centres de recherche israéliens ont
estimé que les événements en Syrie ont
imposé des changements stratégiques en
faveur d'Israël. Les dirigeants
sionistes se sont imaginés avoir éliminé
les résultats des victoires de la
Résistance au Liban et en Palestine, qui
a imposé de nouvelles équations
dissuasives stratégiques, surtout depuis
la défaite d'Israël, en 2006.
Conformément à cette évaluation, les
services israéliens se sont impliqués
dans la guerre contre la Syrie en
exécutant des opérations de sabotage
contre le système de défense nationale
syrien, et ont directement appuyé les
groupes terroristes dans l'hinterland
syrien. Dans le même temps, les troupes
israéliennes s'activaient ouvertement
sur la ligne de démarcation au Golan
pour apporter des facilités aux
terroristes et leur offrir une
protection. En coordination avec leurs
amis émiratis, qataris, saoudiens et
jordaniens, les Israéliens sont devenus
des partenaires à part entière dans
l'agression contre la Syrie, après
s'être réconciliés avec la Turquie, sous
le parrainage du président américain
Barak Obama. Les chambres d'opération
installées sur le territoire turc jouent
un rôle de premier plan dans la
destruction de la Syrie.
C'est dans ce climat que les dirigeants
israéliens ont organisé une série de
manœuvres et d'entrainement militaires
dans des buts offensifs contre le Liban
et la Syrie et ont mené des exercices
conjoint avec des troupes turques,
jordaniennes et de pays du Golfe, avec
la participation de troupes de l'Otan.
Les prémices d'une vaste intervention
militaire en Syrie sont apparus à
l'horizon, après l'exhumation du
prétexte des armes chimiques.
Cependant, la Syrie, grâce à son armée
et à ses alliances régionales et
internationales, a fait montre d'une
grande immunité et résilience face aux
projets d'intervention militaires.
L'Occident et ses auxiliaires sont alors
passés à une autre forme d'agression, et
les raids aériens israéliens contre
Damas ont constitué un test sur les
capacités d'Israël à intervenir d'une
manière permanente en Syrie sous une
couverture américaine offerte par Obama
en personne. Une sorte de guerre par
procuration, car les Etats-Unis sont
incapables de s'aventurer dans de
nouveaux conflits après leur défaite en
Irak et en Afghanistan. D'ailleurs, à
cause des nouveaux rapports de force,
Washington est plus enclin à conclure
des compromis et à accepter l'accord de
Genève sans conditions préalables.
La réponse stratégique syrienne aux
raids israéliens va renforcer les
rapports de forces au détriment
d'Israël. La situation sera encore plus
favorable pour l'axe de la résistance
qu'elle ne l'était avant le début de la
guerre mondiale contre la Syrie, il y a
deux ans. Cette riposte se base sur le
concept qui consiste à transformer la
menace en opportunité, comme l'a si bien
dit le leader de la Résistance, sayyed
Hassan Nasrallah. Cette réponse repose
sur des changements structurels des
équilibres qui sous-tendent le conflit
israélo-arabe: 1-Renforcement des
capacités de dissuasion de la
Résistance, après la décision syrienne
de lui fournir des armes qualitatives,
capables de changer le rapport de force
avec Israël. 2-Lancement d'une
résistance populaire pour la libération
du Golan, qui bénéficiera de
l'expérience, du soutien et des
capacités de la Résistance libanaise.
3-Les instructions données aux forces
stratégiques syriennes de riposter
immédiatement, sans besoin de revenir au
commandement suprême, à toute nouvelle
agression israélienne. 4-La riposte
syrienne a pavé la voie à une nouvelle
ère dans la lutte nationale armée du
peuple palestinien, à travers
l'ouverture du front du Golan.
Dans une tentative désespérée de freiner
ces changements dans les rapports de
force, la Turquie est entrée en lice.
Ankara tente d'instrumentaliser les
attentats de la localité de Rihaniya,
accusant la Syrie d'en être responsable,
avant même la fin de l'enquête. Cette
action montre que la coordination entre
la Turquie et Israël a atteint des
niveaux élevés. Mais là aussi, la
riposte de l'axe de la Résistance et de
ses alliés était rapide. la Russie a
très vite réagi en affirmant que les
accusations contre la Syrie visent à
torpiller la conférence internationale
sur la Syrie, convenu entre Moscou et
Washington.
Puis le ministre syrien de l'Information
a accusé le gouvernement turc d'avoir
transformé les régions frontalières en
sanctuaire pour le terrorisme
international. Ankara facilite le trafic
d'armes, d'explosifs, de voitures
piégées, d'argent et de criminels à
destination de la Syrie. Par conséquent,
a ajouté Omrane al-Zohbi, le
gouvernement turc et son chef assument
un responsabilité directe, politique et
morale, vis-à-vis des peuples turc et
syrien, dans les violences qu'ils
subissent. "La Syrie n'a pas commis et
ne commettra jamais un tel acte car nos
valeurs ne nous le permettent pas", a
assuré le ministre, appelant au départ
du Premier ministre turc Recep Tayyeb
Erdogan, responsable, selon lui, des
malheurs qui frappent la Syrie.
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