Opinion
Le plan de l'OTAN est d'occuper la Libye
Fidel Castro Ruz
Fidel Castro - Photo:
RIA Novosti
Jeudi 24 février 2011
Le pétrole est devenu la principale richesse aux mains des
grandes transnationales yankees ; cette source de richesse leur
a permis de disposer d’un instrument qui a accru
considérablement leur pouvoir politique dans le monde. Quand
elles avaient décidé de liquider la Révolution cubaine qui
venait de promulguer les premières lois justes et souveraines
dans notre patrie, elles avaient recouru à une arme qu’elles
jugeaient imparable : nous priver de pétrole.
C’est sur cette source d’énergie que s’est développée la
civilisation actuelle. Sur notre continent, le Venezuela a été
le pays qui l’a payé le plus cher dans la mesure où les USA
s’étaient emparés des gisements énormes dont la Nature a doté ce
pays frère.
À la fin de la dernière guerre mondiale, des quantités toujours
plus élevées de pétrole ont été extraites des gisements d’Iran,
ainsi que ceux d’Arabie saoudite, d’Iraq et des pays arabes
situés autour qui en devinrent les principaux fournisseurs. La
consommation mondiale n’a cessé de s’élever pour atteindre le
chiffre fabuleux d’environ quatre-vingts millions de barils par
jour, y compris ceux qui sont extraits des États-Unis, à quoi
sont venus s’ajouter le gaz, l’énergie hydraulique et l’énergie
nucléaire. Le charbon avait été jusqu’au début du XXe
siècle la source d’énergie fondamentale qui permit le
développement industriel, avant la production de milliards de
véhicule automobiles et de moteurs consommant le carburant
liquide.
Le gaspillage du pétrole et du gaz est associé à l’une des plus
grandes tragédies, absolument pas solutionnées, que souffre
l’humanité : les changements climatiques.
Quand notre Révolution a vu le jour, l’Algérie, la Libye et
l’Égypte n’étaient pas encore productrices de pétrole, et une
bonne partie des grosses réserves de l’Arabie saoudite, de
l’Iraq, de l’Iran et des Émirats arabes unis restaient encore à
découvrir.
La Libye est devenue en décembre 1951 le premier pays africain à
atteindre son indépendance après la Deuxième Guerre mondiale au
cours de laquelle son territoire fut le théâtre de combats
importants entre les troupes allemandes et celles du Royaume-Uni
qui rendirent célèbres les généraux Erwin Rommel y Bernard L.
Montgomery.
Le territoire de la Libye est désertique à 95 p. 100. La
technologie a permis de découvrir d’importants gisements
d’excellent pétrole léger – qui produisent aujourd’hui 1,8
million de barils par jour – et des gisements abondants de gaz
naturel. Cette richesse a permis au pays d’avoir une espérance
de vie de presque soixante-quinze ans et le revenu par habitant
le plus élevé d’Afrique. Son rude désert est situé sur un énorme
lac d’eau fossile, qui fait le triple de la surface de Cuba, ce
qui lui a permis de construire un vaste réseau de conduits d’eau
potable à travers tout le pays.
La Libye, qui comptait un million d’habitants à son
indépendance, en a aujourd’hui un peu plus de six.
La Révolution libyenne a eu lieu en septembre 1969. Son
principal dirigeant était Mouammar Kadhafi, un militaire
d’origine bédouine, qui s’inspira dès sa première jeunesse des
idées du leader égyptien Gamal Abdel Nasser. Nombre de ses
décisions furent sans doute associées aux changements qui se
produisirent quand, tout comme en Égypte, une monarchie faible
et corrompue y fut renversée.
Les habitants de ce pays ont des traditions guerrières
millénaires. On dit que les anciens Libyens firent partie de
l’armée d’Annibal quand celui-ci faillit liquider l’ancienne
Rome en traversant les Alpes.
On peut d’accord ou non avec Mouammar Kadhafi. Le monde est
actuellement bombardé de nouvelles de toutes sortes, surtout
produites par les médias. Il faudra attendre le temps nécessaire
pour connaître vraiment ce qu’il a de vrai et de mensonges ou de
semi-vérités dans ce qu’on nous dit de la situation chaotique en
Libye. Ce qui est absolument évident à mes yeux, c’est que
l’administration étasunienne se fiche bien de la paix en Libye
et qu’elle n’hésitera pas à donner l’ordre à l’OTAN d’envahir ce
riche pays, peut-être même dans quelques heures ou quelques
jours.
Ceux qui, motivés par de perfides desseins, ont inventé, hier
dimanche 20 février dans l’après-midi,
le mensonge selon lequel Mouammar Kadhafi se dirigeait au
Venezuela, ont eu droit aujourd’hui à la digne réponse du
ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Nicolás Maduro,
qui a affirmé « souhaiter que le
peuple libyen trouve, dans l’exercice de sa souveraineté,
un règlement pacifique à ses difficultés, de façon à préserver
son intégrité et celle de sa nation, sans ingérence de
l’impérialisme… »
Je n’imagine pas, quant à moi, que le dirigeant libyen puisse
abandonner le pays et fuir les responsabilités qu’on lui impute,
qu’elles soient fausses ou non en tout ou partie.
Toute personne honnête sera toujours opposée à n’importe quelle
injustice commise contre n’importe quel peuple du monde. La pire
serait maintenant de faire silence sur le crime que l’OTAN
s’apprête à commettre contre le peuple libyen.
Pour les chefs de cette organisation belliciste, il y a urgence.
Il faut le dénoncer !
Fidel Castro Ruz
Le 21 février 2011
22 h 14
Le dossier Libye
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