Opinion
Guerre coloniale de
la Françafric, de l'Eurafric et de l'Usafric
contre le peuple Libyen :
Vive la résistance
libyenne !
Ferñent / M.T.P-S
Mercredi 3 août
2011
Le 19 mars dernier le Conseil de
sécurité de l’ONU adoptait la résolution
1973 ouvrant la voie à l’agression
militaire de l’OTAN contre la Libye sous
les prétextes mensongers attribuant au
pouvoir de Khadafi les horreurs
inventées de toutes pièces « des 6000
victimes civiles de la répression, des
mercenaires étrangers tueurs, du viagra
distribué aux soldats pour violer les
femmes des rebelles… etc.) ». Toute
autre information est tout de suite
disqualifiée par les médiamensonges de
l’impérialisme occidental qui polluent
les ondes et les esprits par une
débauche de propagande qui rappelle
celle des Nazis dans leur marche vers la
guerre mondiale entre 1939 et 1945.
Le
13 juillet dernier, le
procureur général libyen,
Mohammed Zikri al-Mahjoubi,
a annoncé que plus de 1100
civiles ont été tués et 4500 autres
blessés depuis le 19 mars en émettant
des mandats d’arrêt contre les « Pétains
et Laval » Libyens du Conseil National
de Transition (CNT) pour crimes et
trahison. Les impérialistes plus les
sionistes d’Israël et leurs alliés des
théocraties tyranniques des pétrodollars
cherchent par la guerre à éliminer les
pouvoirs insoumis comme ceux de Libye,
de Syrie, d’Iran après ceux d’Irak,
d’Afghanistan et de Serbie pour leur
substituer des proconsuls serviteurs
zélés de l’opa sur le pétrole et le gaz
des firmes transnationales de l’UE et
des USA.
Rappelons que les mêmes impérialistes et
leurs médias menteurs ont diabolisé L.
Gbagbo avant que les forces françaises
d’occupation coloniale de la Côte
d’Ivoire ne le capture comme au bon
vieux temps de la traite des noirs pour
le livrer à leur valet Ouattara, ont
cherché en vain à déstabiliser Mugabe au
Zimbabwe, ont comploté contre Chavez,
ont renversé Zelaya au Honduras,
soutiennent la colonisation sioniste de
la Palestine, poursuivent leur plan de
balkanisation de la Chine avec leur
valet séparatiste le Daïla Lama
esclavagiste et continuent le blocus
inique contre Cuba.
Le nouveau cycle des guerres des
impérialistes contre les peuples de
cette troisième phase de la
mondialisation du capitalisme est une
continuation des politiques agressives
de domination mondiale des USA et dans
son sillage à travers l’OTAN de l’UE.
Pourquoi la Libye aujourd’hui, après la
Côte d’ivoire, l’Irak, l’ex-Yougoslavie,
l’Afghanistan ?
L’actuel soulèvement des peuples contre
les dictateurs laquais des impérialistes
comme Ben Ali et Moubarack a été saisi
par les Sarkozy et Cameron suivi d’Obama
pour tenter de se débarrasser de Khadafi
et Bachar. Parallèlement était mis en
pratique les massacres des manifestants
contestataires dans les Emirats,
l’intervention militaire saoudienne à
Barhein et l’ingérence au Yémen.
Ce que les impérialistes qui cherchent à
le tuer reprochent à Khadafi, c’est :
-
D’avoir empêché jusqu’ici la mise en
place de « l’union Europe-Méditerranée »
par laquelle le grand patronat Français
veut rééquilibrer la construction
européenne dominée par l’Allemagne ;
-
D’être à l’initiative du Fond Monétaire
Africain (FMA) qui est un fond africain
qui rompt le monopole quasi - exclusif
qu’impose jusqu’ici le FMI et la Banque
Mondiale à l’Afrique ;
-
D’être l’une des parties à l’origine du
projet en cours de réalisation du
satellite à 100% africain ;
-
D’avoir investi dans les pays d’Afrique
notamment dans des infrastructures à des
taux d’intérêts bas ;
-
D’avoir transformé la Libye en pays
d’Afrique avec un niveau de vie proche
de celui des pays développés avec
l’éducation et la santé gratuites ;
-
D’avoir diversifié les fonds souverains
en dollars, euros et surtout en réserve
d’or ;
-
D’avoir nationalisé le pétrole, le
raffinage et expulsé les bases
militaires US ;
-
D’avoir doté la Libye d’un réservoir en
eau unique au monde ;
-
D’avoir soutenu les luttes de libération
nationale en Afrique et dans le monde
contre les colonialistes.
Sous la pression des peuples l’Union
Africaine dit NON à l’agression
impérialiste
Pour réparer leur bourde du vote piégé
au conseil de sécurité de l’ONU de la
résolution 1973,
les pays africains ont adopté un plan à
l’Union Africaine (UA) en 5 points : 1)
Cessez le feu immédiat, 2) mise ne place
d’une commission neutre de contrôle du
cessez le feu, 3) création d’une
commission conjointe du gouvernement et
des rebelles en vue d’un gouvernement de
transition pour une période limitée et
création d’un parlement de transition,
4) élaboration par le parlement d’une
proposition de constitution, 5)
organisation d’un référendum
constitutionnel en présence
d’observateurs internationaux.
C’est la première fois que les Etats
africains, à l’exception notoire du
Rwanda et du Sénégal, se démarquent du
diktat néocolonial des impérialistes US
et de l’UE. Un tel refus est une
manifestation du passage d’un monde
bipolaire à un monde multipolaire. En
effet les Etats africains jusqu’ici
prisonniers du système de la dette
usuraire peuvent maintenant desserrer
l’étau grâce aux pays émergents prêteurs
ou donateurs que sont la Chine, l’Inde,
le Brésil, la Russie, etc. Les USA et
l’UE ont ignoré les propositions de l’UA
parce que ce précédent est une menace
pour leurs intérêts prédateurs et
annonce une remise en cause progressive
du joug impérialiste sur le continent
africain.
Les gouvernants africains sont de plus
en plus confrontés aux luttes
démocratiques et sociales antilibérales
des peuples africains, en particulier de
la jeunesse instruite et qui refuse de
plus en plus de mourir en traversant
l’atlantique ou la méditerranée pour le
mirage de la « réussite individuelle »
en Europe.
Les révolutions inachevées de Tunisie,
d’Egypte, les soulèvements populaires au
Sénégal, au Burkina Faso, au Bénin
voient aller à l’assaut des pouvoirs
libéraux exécutants dociles des diktats
libéraux du FMI, de la Banque Mondiale,
de l’OMC les centaines de milliers de
jeunes diplômés chômeurs entraînant dans
leur sillage l’ensemble des populations.
Ce processus objectivement
révolutionnaire, qui n’en est qu’à son
début, est la réponse montante des
peuples à plusieurs décennies de pensée
et politique uniques libérales qui ont
décapitée et disqualifié toute réflexion
et toute pratique de gauche alternative
anti-impérialiste. Les peuples, les
travailleurs, notamment les jeunes
désabusés par le leurre idéologique
libéral triomphant et prônant la
réussite individuel par
« l’entrepreneuriat privé » cherchent
par les luttes collectives les
alternatives collectives aux problèmes
de la gouvernance et du développement
national.
Les causes systémiques des nouvelles
agressions impérialistes contre les
peuples
Dès sa naissance le capitalisme en tant
que mode de production a été marqué par
ce que d’aucun appelle aujourd’hui
« mondialisation ou globalisation ». En
effet la classe sociale porteuse de ce
système économique et social, la
bourgeoisie ou le patronat, a été boosté
dans sa conquête de la puissance
économique et politique par la
découverte des matières premières
minérales comme le charbon, le fer
métal, l’or et les matières premières
agricoles comme la laine, le coton, le
café dont l’exploitation exigeait une
main d’œuvre ayant comme seule
possession la force de travail manuelle
et/ou intellectuelle : la classe
ouvrière, le prolétariat.
C’est ainsi qu’est né, parallèlement à
la contradiction capital – prolétariat,
le système coloniale par la conquête
militaire brutale du continent
américain, le génocide des amérindiens
qui est le premier grand crime contre
l’humanité de l’ère moderne,
l’émigration massive des populations
européennes pour peupler le continent
américain complétée par la traite et
l’esclavage des noirs d‘Afrique. Du
15éme au 18éme siècle le sous continent
européen sera à la fois la puissance
technologique, industrielle, financière,
militaire, stratégique et géopolitique.
C’est en Europe qu’arrivaient les
matières premières pillées en Amérique
pour être transformées en produits
industriels. Au 19éme et 20éme siècle la
seconde phase de la « mondialisation »
capitaliste s’opéra par la conquête des
empires coloniaux. L’Europe, notamment
sa partie ouest, bientôt suivie des USA
étaient « l’atelier du monde »
transformant les matières premières
agricoles et minières en produits
industriels de consommation.
Toutes les guerres coloniales du
capitalisme naissant, puis du
capitalisme en développement et enfin du
capitalisme arrivé à maturité qui s’est
partagé le monde par la conquête de
vastes empires coloniaux sans omettre
les guerres inter-impérialistes comme la
guerre de 1914-1918 pour un nouveau
partage ont ceci de caractéristique :
elles ont été faites pour s’emparer des
sources de matières premières et de
mains d’œuvre transformées en esclaves
ou asservies par le travail forcé.
Or ce qui caractérise l’évolution
actuelle, c’est que les luttes de
libération nationale, au 18éme et début
du 19éme siècle sur le continent
américain dans le sillage des
indépendances des USA et de Haïti, puis
celles du 20éme siècle impulsées et
soutenues par la Révolution Bolchevique,
l’URSS et le camp socialiste victorieux
du Nazisme ont produit les dits pays
« émergents » comme la Chine, l’Inde, le
Brésil, le Vietnam et les nouvelles
expériences révolutionnaires,
progressistes, antilibérales comme le
Venezuela, la Bolivie, l’Equateur, le
Nicaragua, le Salvador, le Pérou, etc.,
qui s’appuient sur l’héroïque résistance
économique, culturelle, politique et
idéologique de Cuba.
Ces pays deviennent les nouveaux « pays
ateliers » qui produisent tous ce que la
planète consomme, en particulier tout ce
que consomment l’UE et les USA, lesquels
se « désindustrialisent »
progressivement pour se transformer en
parasites vivant de la spéculation, de
l’usure de rentiers.
Cette évolution objective de la division
internationale du travail au cours de
cette
troisième phase de la
« mondialisation ou globalisation »,
c'est-à-dire de l’internationalisation
du capital et de la recherche du profit
maximum, confère un caractère
particulier au nouveau cycle des guerres
d’agressions coloniales de
l’impérialisme US et UE contre les
peuples.
En effet le nouveau cycle des guerres
impérialistes est engendré par la
nécessité pour l’impérialisme de
contrôler les sources de matières
premières stratégiques indispensables au
développement des pays dits émergents.
Il s’agit de générer des profits
colossaux en contrôlant et rendant les
pays émergeants dépendants d’eux pour
leur accès aux matières premières dont
ils ont besoin pour continuer à se
développer. Par leur mainmise sur les
richesses stratégiques des pays
producteurs, les USA et l’UE s’érigent
en usuriers rentiers fixant les
conditions d’accès aux matières
premières des pays émergents. Les
transnationales peuvent ainsi spéculer
sur les prix, fixer les taxes, poser
leurs conditions, organiser le sabotage
des économies ou les affaiblir, mener la
guerre commerciale et donc continuer à
exploiter et dominer l’économie
mondiale.
Voilà pourquoi l’impérialisme fait les
guerres de « faible ou moyenne
intensité » contre les pays faibles ou
petits encore sous développés pour les
asservir. C’est le cas des deux guerres
contre l’Irak, de la guerre contre
l’ex-Yougoslavie (la Serbie), de celles
contre l’Afghanistan, la Côte d’Ivoire
et aujourd’hui contre la Libye. Il
s’agit d’en finir avec des pouvoirs qui
refusent de se soumettre au diktat des
impérialistes, qui donc malgré la nature
bourgeoise ou féodale de leur régime,
rejettent la domination impérialiste et
même parfois cherchent à développer leur
pays pour en faire des pays indépendants
émergeants.
L’Irak du martyre Saddam Hussein, la
Libye de khadafi sont justement ce type
de pays où l’argent du pétrole par le
biais des nationalisations de la
production, du raffinage et même de
l’industrie pétrochimique a doté son
pays d’un indice du développement humain
(idh) qu’on ne trouve nullement part
dans les pays soumis et serviles à
l’impérialisme de l’UE et des USA. Mieux
ces pays ont investi dans des
réalisations économiques, éducatives,
sanitaires et sociales qui les mettent
sur les rails du développement. C’est
justement cela qui est détruit par les
agresseurs impérialistes qui, à coups de
bombes et de missiles, s’évertuent à
ramener ces pays à « l’âge de pierre »
pour ensuite utiliser le système inique
de la dette et du profit pour leurs
entreprises privées pour soi-disant
« reconstruire ». En plus comme en Irak
et en Libye, à cette destruction massive
des infrastructures, des réalisations
économiques et sociales, à ce pillage
des œuvres historiques et à cette
prédation gloutonne, il faut ajouter les
assassinats ciblés des ingénieurs, des
savants, des chercheurs, des professeurs
des pays agressés par les impérialistes
afin les rendre dépendants pour une ou
plusieurs générations. C’est aussi en
cela que l’impérialisme, c’est la
barbarie.
Fait le 1er août 2011
Ferñent / Mouvement des Travailleurs
Panafricains – Sénégal
Le dossier
Libye
Les dernières mises à jour
|