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Par Fériel Berraies Guigny
En Souvenir de nos
frères au Rwanda
Le 7 avril à Paris, une commémoration
en souvenir du génocide au Rwanda a
eu lieu devant le
“Mur pour la Paix” par
l’association
Ibuka
d’aide aux survivants du génocide rwandais. La rupture en 2006
des relations diplomatiques entre la
France et le Rwanda, avait mis en lumière le refus absolu de la
part des autorités françaises de reconnaître officiellement, la
tragédie et sa part de responsabilité, mais la société civile
française et la Communauté internationale ont
continué de rendre hommage chaque
année aux disparus.
S’agissant des politiques, c’est une autre
affaire, ce qui s’est passé dans le pays des mille collines,
reste tabou car le
génocide au Rwanda en 1994, n’est
toujours pas officiellement reconnu en France.
Un discours à la langue de bois
prévaut depuis toujours, dés qu’on aborde la question des
massacres et l’implication militaire française.
Cette
année pourtant, lors
de la cérémonie de commémoration de
l’Ibuka, au Champ de Mars, devant le Mur de la Paix, on avait
tout de même enregistré quelques améliorations. Comme si la
France voulait sortir un peu de ses retranchements et se valoir
une nouvelle conduite aux yeux des communautés concernées ; Rama
Yade, présente durant la cérémonie a reconnu la part d’erreur et
les omissions du gouvernement français,
Mme Yade a rappelé que les présidents
français Nicolas Sarkozy et rwandais Paul Kagame s’étaient
engagés à “normaliser” les relations entre les deux pays, après
la décision de Kigali en novembre 2006 de rompre les relations
diplomatiques avec Paris. La secrétaire d’Etat a également
rappelé la visite à Kigali en janvier du ministre des Affaires
étrangères Bernard Kouchner qui augure
“une avancée significative du
nouveau dialogue qui s’est instauré” entre les deux pays. Le
Rwanda accuse la France d’avoir soutenu militairement, même
après le début des massacres, le régime extrémiste hutu qui a
planifié le génocide qui a fait 800.000 morts, selon
l’ONU,
parmi les Tutsis et Hutus modérés.
Mais
ce discours
et ces promesses ne viennent ils pas
un peu tard ?
Que
retiendrons nous de ces
15 années qui sont passées ? Si ce n’est le
souvenir d’une tragédie humaine qui aurait pu être évitée.
Au Rwanda,
certaines vérités sont encore
aujourd’hui difficiles à oublier. Et malgré les années passées,
la blessure est encore béante de l’absence de ces frères et de
ces sœurs que l’on ne peut oublier. L’Afrique a payé de son sang
le tribu de certains communautarismes ethniques qui continuent
encore aujourd’hui de scinder bien des peuples, dans la région.
Les MEA CULPA tardifs d’une
communauté internationale ne changeront pas grand chose, si ce
n’est de nous persuader qu’il est temps que la terre d’Afrique
revienne à son peuple, qu’il est temps aussi de s’éloigner de
ces discours de haine qui amènent des luttes fratricides
sanglantes, sur fond de différence sociale. L’Afrique doit
cesser d’être l’otage des découpages des frontières, ou de
l’intérêt des politiques du Nord et du Sud. L’Afrique,
doit apprendre de ses erreurs et ne
pas compter sur une justice du Nord.
L’Afrique doit compter sur sa propre justice.
L’heure est aussi à l’unité, Est, Ouest, Nord Afrique !
Crédits :
Article de presse Courtesy of F.B.G Communication
www.fbgcom.net/
Publié le 14 avril 2008 avec l'aimable autorisation de Fériel Berraies
Guigny
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