De
Notre Correspondante permanente en France
Feriel Berraies Guigny
Les
Universités de Passages, tiennent à Paris, un forum pour la paix
au Proche et Moyen Orient
Le nouvel ordre
mondial n’a pas ramené la paix au Moyen-Orient. Toutes les
initiatives de paix sont restées vaines. Dans un contexte de
bouleversements internationaux de plus en plus dramatiques et face
aux décalages économiques et politiques sans cesse grandissants
entre Israël et les États arabes, l’espoir de rapprocher les
deux parties devient maigre. Les acteurs du processus de paix lancé
au début des années 90 à Oslo sont dans une impasse.
Cependant on y croit encore à ce processus
de paix moribond. Et les acteurs de la région gardent toujours
les yeux rivés sur Washington et Bruxelles. Deux pôles dont la
difficile tâche est de permettre au Moyen-Orient de trouver une
stabilité politique et d'encourager la coopération et le développement
économique régional.
Le Président Sarkozy avec son projet d’Union Méditerranéenne,
espère réduire les clivages idéologiques entre « Islam et
Occident », mais ce projet est-il viable ? et surtout
suffira t-il à arrêter le bain de sang dans la région? Car
aujourd’hui plusieurs autres conflits se sont greffés sur celui
qui oppose Israéliens et Palestiniens. Des puissances régionales
qui se sont appropriées le conflit pour défendre leurs propres
intérêts stratégiques.
Les parties concernées continuent
de s’interroger sur des issues possibles, dans un jeu de méfiance/défiance
qui bouleverse les rapports de force au Moyen-Orient. Menace nucléaire
iranienne, débâcle irakienne, divisions libanaises avec
l’exode inéluctable d’une partie de ses minorités
religieuses, crise politique israélienne, guerre fratricide en
Palestine, sont autant d’arguments qui rendent les chances de
parvenir à la paix encore plus hypothétiques, pour la région.
Les risques de
turbulences politiques s'accroissent au gré de changements
radicaux de certains régimes. Face à l’enlisement actuel, à
l’escalade de violence dans les territoires occupés, à
l’occupation qui se poursuit, à la colonisation, le mur, mais
également les luttes palestiniennes fratricides, toutes les
bonnes volontés sont désemparées, noyées. Autant de facteurs
qui rendent l’espoir d’une paix ou d’une cohabitation,
encore plus improbable.
La revue Passages, espace de débat pluridisciplinaire et géostratégique
aux côtés de l’Association des amis de Passages ( ADAPes) ont
permis de relancer l’urgence du débat. Un échange entre divers
acteurs concernés par la question. A deux mois de la fameuse réunion
du Quartet à Washington tous les espoirs sont permis. En tout cas
tous les scénarii sont à imaginer. Car il ne faut pas se
leurrer, la question palestinienne restera toujours le cœur de
tous les conflits dans la région. Et si des initiatives comme
l’Euromed ou encore l’Union Méditerranéenne de Monsieur
Sarkozy sont intéressantes, l’urgence n’est pas là. Le rôle
des politiques n’est-il pas de traiter les priorités ?
D’un côté des enfants sont victimes des inconséquences des
uns et de l’intransigeance des autres et on tente de faire bonne
figure en parlant droits de douanes ou quotas.
Les Universités de Passages qui se sont déroulées
à Paris, les 6 et 7 septembre 2007, en partenariat avec la Maison
des Enseignants ont poussé la réflexion pour cesser cette
logique de l’impasse, au moins dans le discours. Car
aujourd’hui, le danger de récupération idéologique radicale
est d’actualité. La Palestine devenant un problème
instrumentalisé pour « des vendettas » entre Nations
.
Deux jours de Forum pour tenter par la force
des mots et de l’échange, de tirer la sonnette d’alarme sur
une crise qui se globalise et qui pousse les frontières. Une
tentative également de casser le communautarisme de la réflexion
en vue de bâtir un terrain de rapprochement, comme l’a ajouté
le directeur de la Revue, Emile Malet « … il nous
faut arriver à nous dépasser… » un exercice d’autant
plus ardu qu’il signifie, pour les concernés : ne plus se
retourner sur le passé pour ne pas faire un décompte des
souffrances et des échecs.
« … la guerre n’est pas une fatalité au
Moyen Orient. » pour la Délégué de la Palestine Mme
Khoury, mais encore faut-il savoir trouver les conditions d’une
paix juste et durable.
Quant « à la science de la pretextologie »
comme aime à le souligner l’Ambassadeur de la Ligue Arabe à
Paris, Nacif Hitti, elle n’est plus de mise. Parties de ce
constat et les Mea Culpa assumés, il faudra pour les deux Nations
renoncer à la logique de victimisation.
Il faut également que la Communauté
Internationale renonce à sa vision de failed State, ou Etat raté,
s’agissant du Gouvernement Hamas. Et l’Ambassadeur et
fonctionnaire international palestinien, Omar Massalha d’ajouter
qu’il est temps de retrouver la voie de la sagesse en donnant
une chance à l’initiative arabe de Riad. Echanger la terre
contre la sécurité est la seule issue possible.
Des intervenants venant de divers horizons,
diplomates, fonctionnaires internationaux, responsables d’Ongs,
représentants de la société civile, économistes, enseignants
et journalistes ont débattu avec force conviction et respect
pendant 2 jours avec pour mots d’ordre, voire conclusion,
« la nécessité d’un retour à la concertation ».
Pour Albert Memmi, « … il est temps pour
la Palestine et Israël de grandir (…) tout comme il est temps
de renoncer aux Mythes… ».
A
l’issue de cette rencontre, un appel a été adressé au Président
Nicolas Sarkozy afin qu’il sensibilise ses partenaires de l’Union
Européenne sur la nécessité d’un réel engagement dans la
recherche d’une solution au conflit.
Tous
unis dans le désir de bâtir une éducation pour la paix, dans le
désir universel d’un monde sans haine, sans conflit, dans
l’espoir d’un monde tel qu’on le rêve pour nos enfants. Une
utopie…peut être !!! mais elle est plus belle que les
guerres des uns et les fanfaronnades des autres. Au moyen orient
aussi les enfants rêvent.
Crédits :
Article de Fériel Berraies Guigny.
Correspondante permanente Dar Assabah. Tunisie
Source Dar Assabah Tunisie
Le Temps :www.letemps.com.tn
Publié le 9 septembre avec
l'aimable autorisation de Fériel Berraies Guigny
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