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Par Fériel Berraies Guigny
L'Eau
pour une Afrique plus prospère ? L'AMCOW
et la BAD organisent la Première Semaine africaine de l'eau à
Tunis
Session d'ouverture de la semaine de l'eau,
de gauche à droite: Loic Fauchon Président du Conseil Mondial de
l'eau,
Le Ministre d'Etat sénégalais Oumar Sarr et Vice
président de l'AMCOW sous région Afrique de l'Ouest,
Mohamed Habib Haddad Ministre tunisien de l'Agriculture, Donald
Kaberuka Président de la BAD,
M. B Ahmadu Représentant du Président de la Commission de
l'UA,
M. Mandla V.S. Gantho Vice Président de la BAD et Co Président
du Comité Directeur de la semaine africaine de l'eau, SAM
Willem-Alexander Prince d'Orange, Président de l'UNSGAB
L’Eau
et son approvisionnement ont été au cœur des débats entre
l’AMCOW et la BAD à Tunis, du 26 au 28 mars. Cette première
édition de la Semaine africaine de l’eau, a permis de réunir
le Conseil des ministres africains de l’eau (AMCOW) et la Banque
africaine de développement (BAD), mais également un grand nombre
d’éminents spécialistes de l’eau venus des quatre coins de
l’Afrique. Des techniciens, des politiques et des scientifiques
de tous bords, venus débattre des problématiques essentielles liées
à l’eau (maîtrise, approvisionnement, consommation, sécurité…),
dans l’espoir de poser les premières pierres de l’édifice
qui servira à réaliser sur le long terme, le développement
socio-économique tant espéré de l’Afrique.
Les
problématiques relatives à la sécurité de l’eau et la
capacité des pays africains à fournir un approvisionnement en
eau suffisant et durable, en quantité et en qualité, ont
constitué l’essentiel des panels de réflexion et tables
rondes. Car aujourd’hui, il s’agit non seulement de préserver
l’eau, mais également de protéger les sociétés et
l’environnement, d’éventuels désastres d’origine hydrique.
Cette première Semaine africaine de l’eau a été l’occasion
d’organiser un forum pour les professionnels africains du
secteur de l’eau ; mais également, toutes les parties
prenantes et les partenaires réunis pour un même objectif, échanger
sur les opportunités et les défis relatifs au renforcement de la
sécurité de l’eau. Car l’eau reste la composante majeure de
l’environnement et du développement, capable d’assurer
l’essor socio-économique en Afrique.
Formuler
des stratégies, des politiques et des actions concrètes en matière
de développement et de fourniture des ressources hydriques dans
un contexte de changements climatiques, a également permis de
mettre en lumière les principaux défis environnementaux et
sociaux, relatifs à l’eau tout en remettant à l’ordre du
jour, la « Déclaration de Syrte », du 27 février 2004, qui fut
adoptée par les chefs d’Etat des gouvernement africains. Dans
cette déclaration, on avait ciblé l’eau comme étant une
priorité méritant des investissements d’envergure en matière
d’infrastructures, notamment pour la mise en place de réservoirs,
d’équipements d’irrigation et pour le développement hydroélectrique.
L’objectif
principal des diverses réunions a aussi permis de définir pour
les parties prenantes et les partenaires clés, les rôles et les
responsabilités en vue de garantir la sécurité de l’eau.
L’essentiel
des débats autour de cette semaine de l’eau a permis
d’aborder des points cruciaux parmi lesquels :
- les leçons tirées à l’échelle internationale, relatives à
l’atteinte de la sécurité de l’eau ;
- les défis posés par la sécurité de l’eau et son
assainissement ;
- les investissements requis en infrastructure pour permettre
l’accès à la sécurité de l’eau ;
- les efforts nécessaires pour améliorer le système
d’information et d’expertise dans le domaine de l’eau ;
- les défis sociaux et environnementaux liés au développement
d’infrastructures hydriques ;
- les rôles des parties prenantes et le développement de
partenariats.
Il
est à rappeler que le Conseil des ministres africains de l’eau
s’est fixé pour objectif :
-de
maintenir un leadership politique, pour imprimer des orientations
concrètes en vue de promouvoir l’approvisionnement de l’eau ,
-d’organiser
l’utilisation et la gestion des ressources hydriques afin
d’assurer le développement et l’exploitation durable des écosystèmes
africains.
Lors de sa sixième session ordinaire tenue à Brazzaville, du 28
au 31 mai 2007, le Conseil avait convenu d’institutionnaliser
une Semaine africaine de l’eau, dont la première édition
devait se tenir à Tunis sous l’égide de la BAD.
Cette
dernière, durant les débats des sessions plénières , a lancé
aux côtés de la Banque Mondiale, un appel, pour rappeler que les
investissements dans l’hydraulique agricole sont essentiels pour
réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Il
est à rappeler, que l’Afrique sub-saharienne est la région du
Monde dont les systèmes d’irrigation sont les moins développés.
Sur plus de 40 millions d’hectares de potentiel d’irrigation
en Afrique, seuls 10% ont été cultivés et 6% seulement des
zones cultivées sont irriguées.
Au
vu des nombreux problèmes que posent la sécurité de l’eau,
les partenaires africains ont lancé plusieurs initiatives visant
à mettre en lumière l’urgence de la situation. Parmi les
initiatives, au niveau régional on peut citer « la vision
africaine de l’eau et le Cadre d’action adopté en 2000 par
les Ministres africains responsables de l’eau qui définit «
une vision d’une Afrique dans laquelle les ressources en eau
sont exploitées de manière durable et équitable en vue de réduire
la pauvreté, de favoriser le développement socio économique, la
coopération régionale et la préservation de l’environnement ».
La
création du Conseil des Ministres africains chargés de l’eau
en 2002, est venue étayer toutes ses bonnes résolutions, dans le
dessein d’impulser une action politique, d’imprimer des
orientations sur le plan des politiques et des stratégies et
aussi de servir de plate-forme de sensibilisation et de consensus
autour de l’eau.
La
déclaration de Syrte à l’issue de la séance extraordinaire de
l’Assemblée des Chefs d’Etat et de Gouvernement en 2004,
proclame cette volonté politique de promouvoir une infrastructure
pour les ressources en eau et de permettre une plus grande
disponibilité pour les différents usages. La mise en place de
diverses organisations de bassins fluviaux ( Sénégal, Niger,
Nil, Congo, Lac Tchad etc.) au sein de la sous région SADC, a
permis d’adopter des visions et des actions communes pour la
mise en œuvre de programmes d’infrastructures à long terme.
Allocution d'ouverture de Donald Kaberuka, Président
de la Banque Africaine de Développement
Donald
Kaberuka, Président de la BAD dans son discours d’ouverture,
exhorte à plus d’efforts pour permettre la sécurité de
l’eau tant sur le plan régional que national, rappelant aux
quatre cent participants à la conférence, qu’environ 340
millions d’africains n’ont pas accès à l’eau potable et
que 500 millions n’ont pas accès à des installations
sanitaires adéquates.
Reconnaissant
de ce fait, le rôle central de l’eau en matière de développement,
la BAD a mis en place une Initiative relative à l’eau et
l’assainissement en milieu rural, en vue d’apporter des
solutions aux plus démunis. L’objectif de la BAD est de
parvenir à accélérer l’approvisionnement en eau et
assainissement afin d’atteindre une couverture de 80% en 2015
(pour mémoire, le taux de couverture en eau et assainissement était
respectivement de 47% et 44% en 2000). Les projets de la BAD dans
ce secteur, permettront d’approvisionner en eau 30 millions de
personnes et de procurer des services d’assainissement à 28
millions de personnes en 2010. Le financement du Groupe de la BAD
en eau et assainissement s’est accru par un multiple de cinq,
passant d’une moyenne de 70 millions de dollars en 2002 à plus
de 330 millions depuis 2003.
Evoquant
l’exemple tunisien, Donald Kaberuka ajoute que la Tunisie en
tant que pays à revenu intermédiaire en améliorant la sécurité
de l’eau a lancé une impulsion plus que conséquente, dans son
seuil de développement socioéconomique. S’inscrivant également,
parmi les modèles à suivre en matière de préservation de
l’environnement.
Le
Prince héritier d’Orange, son Altesse Royale Willem-Alexander,
Président de l’UNSGAB, a rappelé son engagement personnel en
vue de participer au développement de la question de l’eau en
Afrique. Appelé par Koffi Annan qui lui a demandé de présider
le Conseil d’Administration de la cellule onusienne pour l’eau
et l’assainissement ( UNSGAB) le Prince héritier a rappelé la
pertinence de la tenue de cette première semaine qui doit
s’inscrire dans une volonté politique de galvaniser davantage
les consciences politiques tant régionales qu’internationales
aux plus hauts niveaux. Car les impératifs de l’Agenda de
l’eau ne sont plus à prouver. L’heure est à l’engagement
et à l’action, en prévision de la tenue d’un Sommet africain
pour la sécurité de l’eau et son assainissement, en juin 2008
à Sharm El Sheikh. A l’occasion de l’année internationale
pour l’eau et l’assainissement, 35 pays africains se sont réunis
dans un effort commun pour atteindre les objectifs de développement
du Millénaire. « Si nous n’agissons pas maintenant, plus
d’un million de personnes vont mourir car ils manqueront de
ressources adéquates en quantité et qualité en eau » !
Et
d’ajouter, « Nous ne pouvons permettre cela, et nous devons
redoubler d’efforts en cette année internationale de l’eau,
pour permettre aux populations d’Afrique, d’accéder à une
vie dans la dignité et dans la sécurité» !
L’eau
et son assainissement, selon le prince héritier restent la clé
de voûte pour combattre la pauvreté, la sécheresse, les famines
et les maladies endémiques en Afrique.
SAR le
Prince d'Orange, Willem-Alexander et Donald Kaberuka
Loïc
Fauchon, Président du Conseil Mondial de l’eau, déclare quant
à lui que la semaine de l’eau se tient dans une période
cruciale dans l’histoire de l’humanité « … d’un côté,
jamais l’eau n’a subi autant d’agressions et de l’autre,
elle n’a jamais eu autant de défenseurs »
Un
constat alarmant mais empreint également d’espoir car l’eau
qui est constamment agressée par la démographie, les migrations,
l’urbanisation et la pollution, le climat et les désastres,
paradoxalement réunit toutes les attentions. S’agissant de
l’Afrique, Loïc Fauchon n’a pu cacher certaines réalités
qui font que notre Continent reste une région à risques. Les prévisions
des 2 milliards d’habitants qui peupleront le Continent, soit le
cinquième de la population mondiale, le fait que la population
urbaine africaine ait été multipliée par onze en un demi siècle,
vivant aujourd’hui dans une cinquantaine de villes de plus
d’un million d’habitants, sont autant de bombes sanitaires
qu’il est difficile d’occulter. Pourtant, jamais les médias
et les populations n’ont été aussi sensibles à la question de
l’eau. Et jamais les leaders politiques et les acteurs économiques,
n’ont été aussi actifs. La succession des Sommets politiques
à l’eau, à Beppu au Japon en décembre dernier, à Charm El
Cheikh en juillet prochain, à Iguazu au Brésil en novembre
dernier, attestent de cette prise de conscience collective. Car la
question de l’eau est globale et d’elle dépend notre survie
planétaire. L’année 2008, dédiée à l’eau et
l’assainissement, doit donc nous rappeler les devoirs en vue de
parer et de prévoir les pénuries en eau, dont les hommes sont le
plus souvent responsables. Les progrès techniques permettront de
pallier aux insuffisances pour permettre d’accroître les
ressources disponibles en eau, par les transferts d’eau, le
pompage, le dessalement, le recyclage. Nous devons apprendre à
mieux consommer et à gérer l’eau.
Seuls
les engagements politiques permettront des solutions claires au
nom de la trilogie de l’eau : priorité financière, priorité
institutionnelle, priorité au savoir. Par la bonne gouvernance,
les Etats devront trouver le juste équilibre entre les acteurs
pour démultiplier la bonne utilisation de l’eau. Toutes ces
pistes permettront de formuler des actions concrètes à proposer
au 5e Forum Mondial de l’eau à Istanbul.
Le
Ministre de l’Agriculture et des Ressources en eau de Tunisie,
M. Mohamed Habib Haddad a rappelé la politique environnementale
du pays qui a de tout temps, axé sa priorité sur la préservation
des ressources en eau, rappelant que du Nord au Sud, le combat
contre la sécheresse est également une réalité qui a amené la
mise en place de stratégies adéquates. Dans le souci de préserver
ses ressources, la Tunisie prévoit de faire une politique d’économie
qui atteindrait près de 30% d’ici 2030. Par ailleurs, le
Ministre a expliqué que la Tunisie visait également des
politiques de rationalisation de l’utilisation de l’eau dans
les zones irriguées, qui serait de l’ordre de 50% d’ici deux
ans. Mais les défis sont là car ils impliquent un gros effort de
sensibilisation auprès des communautés locales.
Par
ailleurs, le renforcement de la coopération Sud-Sud permettrait
le transfert d’expérience de l’Afrique du Nord à l’Afrique
subsaharienne. Car aujourd’hui, la question de l’eau et sa sûreté
est devenue une question transfrontalière à ne pas négliger.
M.
B Ahmadu, représentant du Président de la Commission de
l’Union Africaine, a quant à lui rappelé que l’Afrique de
l’Est devait se préparer aux pires sécheresses à venir, avec
le changement climatique il est à prévoir que bon nombre des
populations rurales, seront touchées. Pour parer à ces
catastrophes, il s’agit de mettre en place des stratégies
d’actions adaptées. L’AMCAO est une des stratégies qui
proposent une plate-forme de discussion et de concertation pour
sensibiliser les gouvernants face aux défis à venir. Il est
crucial aujourd’hui de pouvoir avancer dans la réflexion et
dans l’action s’agissant du domaine de l’eau, sa sécurité
et son assainissement. Il faut que les groupements régionaux
concernés discutent des priorités et des défis pour la gestion
durable des ressources en eau.
Le
représentant du Président de l’AMCOW, M. Oumar Sarr, Vice Président
AMCOW pour la sous région Afrique de l’Ouest et Ministre
d’Etat sénégalais pour l’Urbanisme, l’Habitat et
l’Hydraulique a rappelé que la semaine africaine de l’eau
devrait permettre d’examiner la situation de l’Afrique face
aux défis relatifs au développement. Mais également de proposer
une série de recommandations pour accélérer la gestion durable
des ressources en eau pour le développement économique du
Continent. Ces résolutions serviront de point de réflexion qui
seront abordés durant les différents évènements régionaux et
multilatéraux : Le Sommet des Chefs d’Etats et de
gouvernements de l’Union Africaine en juillet 2008 en Egypte, le
Sommet du G8 et le 5eme Forum Mondial de l’eau en mars 2009 à
Istanbul.
Vue d'ensemble de la semaine de l'eau qui a
compté prés de 400 participants
A
l’issue de ces réunions, la Banque africaine de développement
(BAD), le Nouveau partenariat pour le développement en Afrique
(NEPAD), et la Banque mondiale ont estimé en effet, crucial de
rappeler la nécessité de l’augmentation du financement pour
l’eau et ont exhorté à un engagement renouvelé en faveur de
l’hydraulique agricole en Afrique, notamment dans les domaines
de l’irrigation, le drainage et la récupération de l’eau de
pluie.
C’est
ainsi, qu’à l’issue d’une session spéciale sur la gestion
de l’hydraulique agricole en Afrique, en marge des sessions plénières
de la Première semaine africaine de l’eau, les différents
intervenants se sont penchés pour examiner les défis posés par
le développement de l’hydraulique agricole en Afrique. A cet
effet, a été examinée une proposition de nouvelle Initiative
visant à :
-relever
le niveau des investissements
-à
assurer un financement plus fiable, plus soutenu et à plus grande
échelle de l’hydraulique agricole,
-promouvoir
le travail d’analyse et l’appui aux stratégies sectorielles
dans ce domaine.
L’Initiative
devrait encourager le partage du savoir, sa diffusion, et le
renforcement des capacités. Elle lancera des produits et services
innovateurs à l’appui de la gestion de l’hydraulique agricole
et du développement durable, et promouvra l’intégration régionale,
la coordination et les partenariats, et l’autonomisation des
parties prenantes nationales et régionales.
Par
ailleurs, selon les sources du dernier Rapport sur le développement
dans le monde de la Banque mondiale, il a été indiqué que
la croissance du secteur agricole en Afrique est indispensable
pour assurer la réduction de la pauvreté et la réalisation des
Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
« On
ne pourra pas faire l’économie de l’investissement stratégique
public et privé dans le secteur de l’eau si l’on veut assurer
l’intensification de la production agricole et la réalisation
des objectifs de réduction de la pauvreté et de relance de la
production alimentaire et de l’économie d’ici à l’échéance
de 2015 » affirme Richard Mkandawire, conseiller pour
l’agriculture du NEPAD. « Dépendre de pluies irrégulières
et incertaines pour la production agricole, c’est hypothéquer
gravement la productivité des cultures dans la région »
ajoute t-il.
En
réponse au désir du NEPAD de voir mis en œuvre le Pilier 1 –
gestion des terres et de l’eau – du Programme détaillé pour
le développement de l’agriculture africaine (PDDAA), la réunion
de Tunis a examiné le document sur la stratégie de développement
de l’hydraulique agricole : Investir dans l’hydraulique
agricole en vue de la réduction de la pauvreté et de la
croissance économique en Afrique subsaharienne, qui a été
conjointement préparé par la Banque mondiale, la BAD,
l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement
agricole (FIDA) et l’Institut international de gestion de
l’eau (IWMI). Le PDDAA vise, entre autres objectifs,
l’augmentation de la zone de gestion durable des eaux en
Afrique, en la portant de moins de 7 millions d’hectares
actuellement à 20 millions d’hectares.
« Le
développement des ressources en eau et de l’infrastructure
rurale figurent au nombre des secteurs prioritaires clés de la
BAD en Afrique. Le portefeuille agricole en cours de la Banque
africaine de développement comprend 240 projets dans 28 pays,
pour un investissement total de 3 milliards de dollars américains.
Plus d’un tiers du portefeuille d’investissement, à savoir
1,37 milliards de dollars, est affecté au développement de
l’hydraulique agricole, dans le cadre de 53 projets et
programmes dans 23 pays africains » a déclaré Aly
Abou-Sabaa, Directeur du Département de l’Agriculture et
Agro-industrie de la BAD.
En conclusion, la Première
Semaine africaine de l’eau, organisée sous l’égide de la
Banque africaine de développement (BAD) du 26 au 28 mars à
Tunis, le Conseil des ministres africains de l’eau (AMCOW) aura
adopté la déclaration qui stipule que l’eau est un élément
clé du développement durable en Afrique.
Pour
se faire, les Ministres africains ont une nouvelle fois rappelé
la nécessité de redoubler d’efforts en vue d’atteindre
d’ici 2015, les objectifs du millénaire en matière de développement.
Par le biais entre autre, de la sécurité et de
l’assainissement de l’eau.
L’Afrique
parviendra uniquement par une politique concertée entre
politiques et techniciens, à éradiquer ses principaux déficits :
pauvreté, mortalité infantile et maternelle, famine et grandes
épidémies. La vision africaine pour l’eau de 2025, doit guider
l’atteinte de ces objectifs et dans cette optique il est impératif,
d’envisager dans un second temps un partenariat global à l’échelle
du Continent et auprès des partenaires de la société civile
ainsi que les institutions spécialisées sur l’eau, les
Institutions internationales, les gouvernants africains, les
groupements régionaux mais également le G8.
En
conclusion, l’eau cette source trop souvent prise pour une valeur
éternelle, est en train de mourir par faute des abus et de
l’inconscience. Ces déficits et ces menaces de rupture en
approvisionnement, risqueront de sonner le glas pour l’humanité.
Avec cela, tout un cortège de catastrophes est à prévoir. Si l’eau
a aujourd’hui besoin de la Science de l’homme, il lui faut aussi
une conscience !
Les
organisations régionales et internationales ne suffiront pas à faire
face au risque. Cependant la réponse est toute simple, elle se trouve
dans l’action de l’homme de la terre, de l’homme de la
ville, de la ménagère, tout simplement. Rationner, recycler, mais
également transférer son savoir au voisin, suffiront à sauver des
vies et à envisager une vie dans la dignité et la santé. La bonne
gouvernance, les investissements dans l’infrastructure sont un début
de réponse. L’Etat et les ministères concernés ont un rôle important
pour retirer le goulot d’étranglement, mais ils auront également
besoin de l’apport des bailleurs de fonds
L’eau
est la vie mais elle a des significations multiples, elle est
facteur de croissance, de stabilité économique et politique. Sa
pénurie est aussi source de dégâts comme la désertification,
la migration, l’exode rural et la guerre. Aujourd’hui, huit
ans après la vision Africaine de l’eau, l’heure est à la
prise de conscience et à l’action pour permettre son
utilisation rationnée et équitable. Si l’Afrique est
fatalement touchée par les perturbations climatiques, les
populations déplacées, la contamination de l’eau, et l’arrivée
de futurs réfugiés climatiques, il lui faudra faire preuve de
beaucoup d’endurance pour se préparer à affronter les pires
calamités…
Crédits :
Article de presse Courtesy of F.B.G Communication
www.fbgcom.net/
Reportage exclusif pour Destin de l’Afrique Sénégal
Photos :
Courtesy of BAD Tunisia, Ismael Ibrahim
Chargé
de la Communication pour la semaine de l’eau: Yvan Cliche
Publié le 8 avril 2008 avec l'aimable autorisation de Fériel Berraies
Guigny
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