|
Global Research
Opération
« Boucherie dans le désert »
Méditation pour une Journée de l'Holocauste
Felicity Arbuthnot
Felicity Arbuthnot
on Global Research,
28 janvier 2008
http://internationalnews.over-blog.com/article-16089650.html
Voilà dix-sept
ans, aujourd’hui, que l’Amérique et la Grande-Bretagne se
sont embringuées dans leur « Solution Finale » de la
population irakienne.
Les quarante-deux
journées de bombardements en tapis, réjouissance à laquelle
s’étaient joints trente-deux autres pays, contre un pays
comptant tout juste vingt-cinq millions d’âmes, doté d’une
armée de jeunes conscrits, une moitié de la population, en gros,
âgée de moins de seize ans, et pas d’aviation, n’étaient
que le début d’un siège total, sous l’égide de l’Onu,
d’une férocité toute médiévale. Ayant réduit, comme James
Baker s’étaient vanté qu’il le ferait, réduit l’Irak à
l’« ère préindustrielle », ce pays se vit dénier
toute normalité : ni commerce, ni aides, ni télécommunications,
ni énergie, ni traitement des eaux usées, ni réparations de
canalisations d’eau potable, ni semences, ni nourriture, ni médicaments,
ni équipement médical…
Dix-sept ans avant
la date où j’écris ceci, l’Irak entrait dans la deuxième
semaine de bombardements en tapis barbares, quasiment vingt-quatre
heures sur vingt-quatre, qui, à l’époque, comme c’est
toujours le cas aujourd’hui (je le rappelle, de crainte que nous
ne l’oublions, à nouveau), violaient le protocole additionnel
numéro 1 à la Convention de Genève de 1977, dont voici le texte :
« Il est
interdit d’attaquer, de détruire, d’enlever ou de mettre hors
d’usage des objets indispensables à la survie de la population
civile, tels les aliments, les récoltes, le bétail, les
installations de traitement de l’eau potable ou d’irrigation,
afin d’en priver la population civile ou la Partie adverse au
conflit… ce, quelque soit le motif. »
Le blitzkrieg
contre l’Irak visait délibérément tout ce qui était « indispensable
à la survie ».
En l’espace de
vingt-quatre heures, la plus grande partie avait été détruite.
L’électricité fut coupée au bout de deux heures de
bombardement, entraînant la mort des patients branchés à des
machines de respiration assistée et tous les équipements vitaux,
les bébés en couveuse, ou les personnes nécessitant une
assistance respiratoire sous oxygène. Les réfrigérateurs se
mirent à dégeler, tous les médicaments nécessitant d’être réfrigérés,
ainsi que les poches de transfusion sanguine ou de solutions
salines destinées aux blessés furent détruits. La nourriture
commença à pourrir, et, entre bombardements et fermetures des
banques (un peu plus tard, par crainte des pillages et mises à
sac), les pièces de rechange se raréfièrent, jusqu’à devenir
tout-à-fait introuvables.
A Najaf,
soixante-dix patients sous dyalise, « des amis de longue
date », déclara l’infirmière responsable de ce service,
moururent en raison de la coupure du courant électrique. Le réseau
d’adduction d’eau potable fut délibérément détruit, les pièces
de rechange étant, par la suite, refusées par le lamentable
comité des sanctions dominé par les Anglo-Américains – un
comité dans lequel aucun des responsables n’avait de colonne
vertébrale – et l’eau du robinet est encore mortelle, à ce
jour.
C’était là le
plan du commandement central US, semble-t-il, depuis le début. La
destruction du réseau d’eau potable de l’Irak a été décrite
par le professeur Nagy et Stéphanei Miller comme suit : «
un Holocauste au ralenti ». Rares sont les témoins qui
auraient pu mieux caractériser la situation.
(voir :
Comment les Etats-Unis ont délibérément détruit le réseau
d’adduction d’eau de l’Irak [How the US deliberately
destroyed Iraq's water], par Thomas J. Nagy :
http://www.globalresearch.ca/articles/NAG108A.html)
La tour des télécommunications
de Bagdad fut, elle aussi, une des toutes premières victimes.
C’était une structure élégante, élancée, en bordure du
quartier Mansûr. Elle gît, brisée et tordue, comme gisèrent
les corps de ceux qui y travaillaient. L’Irak fut ainsi coupé
du monde, l’étendue et les atrocités des bombardements restant
ainsi très largement ignorées, durant un temps considérable.
Les Irakiens vivant dans le monde entier n’avaient plus aucun
moyen qui leur permît de savoir si leurs familles, leurs amis,
leurs êtres chers, leurs fiancés et fiancées, leurs conjoints,
étaient toujours vivants, ou déjà morts. Les stations de radio
et de télévision, dans tout l’Irak, avaient été bombardés
afin que nul avertissement ne puisse être donné aux civils (les
journalistes, eux aussi, sont normalement couverts par des mesures
spécifiques de protection, mais les décideurs, apparemment, non
seulement sont des illettrés, mais ils ignorent les lois.)
Les hôpitaux, les
dispensaires, les écoles et les jardins d’enfants furent
bombardés, l’éducation fut éradiquée si totalement que les
stocks de matériel éducatif, se trouvant dans des immeubles séparés
des écoles (habituellement dans un point central de distribution,
à quelques kilomètres des villes) furent, eux aussi, bombardés.
L’agriculture, sous toutes ses formes, fut délibérément prise
pour cible. Les élevages de poulets furent bombardés, les
troupeaux de moutons et de chèvres furent mitraillés, environ la
moitié de tous les buffles furent tués, et les produits de la
ferme disparurent de la circulation. Les silos, les hangars
agricoles, les usines agro-alimentaires furent réduits en ruines.
Un crime guerre d’une immensité stupéfiante, pour lequel nul décideur,
ni nul pilote assassin, génocidaire et infanticide n’a jamais
été traîné devant un quelconque tribunal…
Les usines
pharmaceutiques y passèrent, les usines produisant des seringues
furent laminées. Et, du fait une politique particulièrement
psychotique, les pays qui étaient les partenaires commerciaux de
l’Iark, et qui avaient construit des usines et des
infrastructures dans ce pays, bombardèrent, chacun,
essentiellement celles qu’ils avaient eux-mêmes construites !
Les de l’Amérique se mirent en piqué, pour bombarder les
usines Pepsi et Coca-Cola. La « bravoure » militaire
n’avait jamais atteint, jusqu’ici, un tel point de déviance,
de débilité et d’arriération mentale.
Le napalm et les défoliants
ayant été utilisés abondamment, la moitié des arbres de
l’Irak, y compris les immenses palmiers ancestraux, moururent.
Les palmiers survivant ne portèrent aucun de leurs fruits
succulents durant près de cinq ans. Dans les fermes paisibles,
familiales, au milieu des palmiers, les femmes et les bestiaux
avortaient et, souvent, mouraient en couches. Les survivants décrivent
tous une « vapeur », sortant des avions, puis les conséquences
– horribles – affectant les gens vivant à l’ombre des
palmeraies ou des bosquets, où des estivants s’installaient
afin de goûter la fraîcheur toute relative, mais appréciable
durant l’enfer des étés irakiens. Et, bien entendu, cette décimation
venue d’en-haut, plus de bombes ayant été lancées,
quotidiennement, que celles qui furent lâchées durant une journée
moyenne de la Seconde guerre mondiale, c’est, au total, une
puissance explosive cinq fois supérieure à celle d’Hiroshima
qui dévasta l’Irak.
Les armes utilisées comportaient de l’uranium appauvri, qui
continue à irradier l’Irak et, au-delà de l’Irak, la région,
les gens, la faune et la flore – et continuera à le faire
durant quatre milliards d’annés et demi ! … « la
protection de l’environnement naturel contre des dommages étendus,
prolongés et sévères » est une autre stipulation absolue
de la Convention de Genève. Elle proscrit absolument … « tout
dommage à l’environnement naturel, au préjudice de la santé
de la population et de sa survie. »
Les contraventions
ne peuvent pas être pires que le fait de condamner
d’inestimables générations encore à naître à la mort et à
la difformité. Les principes de Nuremberg sont dépassée, par la
manière dont sont traités tant les civils que les soldats :
« … assassinat ou mauvais traitements… de prisonniers de
guerre… de plus, l’extermination… et autres agissements
inhumains à l’encontre de toute population civile. »
Les ‘agissements
inhumains’ commis contre le peuple irakien en 1991 sont
constitutifs de crimes de guerre dont ont ne peut qu’espérer,
du fait que personne n’a été traîné en justice, qu’ils
hanteront leurs perpétrateurs jusqu’à leur mort.
Le massacre de
l’autoroute de Basrah, perpétré après le cessez-le-feu,
contre des civils en fuite et des troupes en déroute et se
retirant, découpés en morceaux ou incinérés par le « tir
au pigeons » du Général Schwarkopf. Mais toute la guerre,
bien entendu, ne fut nullement différente. Saddam Husseïn avait
proposé, et même, de fait, avait commencé de se retirer du Koweït
avant que le carnage ne commence, mais, comme toujours, pour les
Etats-Unis, il était « trop tard » pour une
conciliation. Les autobus, les camions, les voitures particulières
furent eux aussi pris pour cibles durant la totalité des
quarante-deux jours de massacre non-stop. Des camions transportant
des médicaments, de la viande, des produits de première nécessité,
furent brûlés, avec leur conducteur. Des soldats occidentaux
prirent leurs « photos de tableaux de chasse »,
horribles, avec les restes pitoyables des victimes calcinées et démembrées.
Quand l’Observer
(un journal britannique) imprima, portons ça à son crédit, la photo
qui devint le symbole des atrocités de l’an de disgrâce 1991
– ce soldat irakien, avec son visage comme fondu sur le pare-brise
de son véhicule, il y eu un cri d’horreur. La sensibilité des
lecteurs ne pouvait être confrontée à de telles atrocités. Maggie
O’Krane, dans un article du Guardian Weekly (16 décembre 1995),
décrit la réalité. Insupportable. Des parents, suppliant, espoir
pour espoir, que ceux qu’ils avaient aimés avaient pu, on ne sait
pas trop comment, survivre à l’enfer, à l’Hadès, que fut le
massacre de l’autoroute de Bassorah. « Le jour où la guerre
prit fin, à une station d’autobus, au Sud de Bagdad, la nuit
tombait, et la route était pleine de femmes éplorées.
Les survivants irakiens
du « tir au pigeons » sur l’Autoroute de Bassorah se
traînaient, rentrant chez eux, avec des plaies ouvertes et
purulantes. Leurs épouses se jetaient littéralement sur les minibus
et les camions cabossés, tirant des manches, suppliant, implorant : « Où
est-il ? L’avez-vous vu ? Il n’est pas avec vous ? »
Certaines d’entre elles tombaient, à genoux, sur l’asphalte de
la chaussée, en entendant l’insupportable nouvelle.
D’autres ne cessaient
de courir, d’un bus à un camion, d’un camion à un bus, d’un
bus à une voiture, dans l’espoir d’entrevoir leurs fils ou leurs
compagnons – les 37 000 soldats irakiens qui n’allaient jamais
rentrer chez eux. Cela continua, toute la nuit, et ce fut la scène
la plus désespérante et la plus navrante à laquelle je n’eusse
jusqu’alors encore jamais assisté. » Il y eut pire. Pensez
à ces excès d’horreur dont les médias occidentaux avaient littéralement
bassiné leurs lecteurs, depuis des années, ces horreurs perpétrées
par des gens d’autres cultures, présentant d’autres traits :
Staline, Pol Pot, et bien sûr Saddam Husseïn, et prenez connaissance
de ce passage, dans l’article de Maggie O’Kane :
Retournant chez
lui, dans sa ville natale de Bryson, en Caroline du Nord, après la
guerre du Golfe, la première chose que vit le sergent Joe Queen,
ce fut un grand calicot, devant le restaurant Hardees Burger, où
l’on pouvait lire : « Bienvenue à la maison, Joe
Queen ! » Joe Queen, qui avait reçu une étoile de
bronze, voulait décompresser, après la guerre, mais la ville de
Bryson ne l’entendait pas ainsi. Joe, dix-neuf ans, avait été,
immédiatement après Tempête dans le Désert, le premier fantassin
américain à franchir la frontière saoudienne à bord d’un bulldozer
blindé. Son boulot consistait à enterrer vivants des Irakiens dans
leurs tranchées, puis à bien combler lesdites tranchées, afin que
le reste de la Grosse Rouge (the Big Red One), comme est surnommée
la Première Brigade Blindée Mécanisée, puisse suivre, gentiment
et aisément, derrière lui. Joe Queen ne sait pas combien de soldats
irakiens il a ainsi enterrés vivants, sur le front.
Mais, cinq ans après,
dans sa base militaire, en Géorgie, il se souvient très bien de
la façon dont cela fonctionnait :
« Le sable était
si fin qu’une fois entamé par la lame du bull, il s’écartait
immédiatement sur les côtés, si bien que nous n’avions jamais
à faire des va-et-vient. Alors comme ça ; t’avances, à
vingt-cinq, trente, trente-cinq kilomètres à l’heure, juste en
longeant la tranchée… Tu les vois pas. T’as du sable jusqu’au-dessus
des yeux, mais tu sais ç’que t’as à faire. Tu l’as fait tellement
souvent qu’tu pourrais l’faire les yeux fermés… J’pense pas
qu’y z’aient eu la moindre idée d’ç’qui leur arrivait, pacequ’la
tronche qu’y faisaient quand on passait au-dessus d’la banquette
d’la tranchée était rien qu’un air stupéfait. Tandis que je
me retirais, j’ai vu certains des troufions qu’essayaient de se
rendre, mais y z’y sont passés aussi : ils s’sont fait enterrer !
Y avait deux sortes de bull, des vrais, des classiques, quoi, et pis
y’avait aussi des tanks, et y foutaient un truc dans l’genre lamed’bull
devant. Y’avait des mecs qui marchaient à la rencontre des nôtres
en tenant leurs armes en l’air, pour se rendre ; et les tanks
les renversaient comm’des quilles pour les bousiller… Y z’ont
creusé un gros trou dans l’sabl’ ; y z’y ont foutu les
bougnoules, et y z’ont aplani… » Un combattant irakien survivant
a décrit la façon dont ses camarades ont été ainsi enterrés
vivants, ses amis, qui avaient mangé avec lui, qui avaient plaisanté
avec lui… « Je suis incapable de décrire ça. Nous étions
amis. J’avais partagé des repas avec certains d’entre eux. Je
parlais avec certains d’entre eux. Je ne puis dire ce que je
ressens, en ce moment… J’ai vu un gars, il avait été coupé
en deux par un bulldozer. Une moitié de son corps était d’un côté,
et l’autre, de l’autre, à plusieurs mètres. »
J’espère que vos
cauchemars et que ceux de vos collègues hanteront à jamais Joe
Queen. Puisse le spectre de ceux que vous avez ensevelis vivants,
vous et vos collègues, vous suivent partout où vous irez, pour
les siècles des siècles. Amen !
Les fosses communes
portent d’ailleurs les noms des commandants qui ont ordonné la
décimation de l’Irak en 1991, avec leurs commandants et leurs soldats
– chacune d’entre elles est identifiée ainsi. Ironie de
l’Histoire, les « fosses communes » de Saddam Hussein
semblent, jusqu’ici, du bidon. On n’a trouvé seulement des cimetières
militaires, et les tombes des insurgés encouragés par les Etats-Unis
et la Grande-Bretagne, à la fin de la décimation des Irakiens, en
1991. La guerre, bien entendu, ne s’est jamais terminée. Les treize
années d’embargo qui suivirent ont vraisemblablement causé la
mort d’un million deux-cent-cinquante mille personnes.
Photo:Albasrah
De plus, les Etats-Unis
et la Grande-Bretagne bombardèrent l’Irak (illégalement) jusqu’à
l’invasion (illégale) de 2003. En 2002, ils mirent en œuvre leur
destruction de toute vie, de tout être et de quartiers d’habitations
entiers, avec les familles à l’intérieur, les enfants en train
de jouer, les enfants en train de faire leurs devoirs, les troupeaux
de moutons et de chèvres, avec leurs pâtres, bien souvent, là
encore, des enfants. Cela, un an, environ, avant que les Etats-Unis
n’entament leur opération Southern Focus, histoire de changer de
sa stratégie de représailles, en augmentant le nombre global des
missions et en sélectionnant des objectifs dans l’ensemble des
zones interdites de survol aérien, afin de casser la structure du
commandement militaire irakien. Le poids des bombes lancées
augmenta, passant de zéro, en mars 2002 et 0,3 en avril 2002 jusqu’à
entre 8 et 14 tonnes par mois, en mai-août, et atteignant un pic
de 54,6 tonnes, préparatoire à la guerre de l’année suivante,
en septembre 2002 (source : Wikipedia) »
Une étude récente
du Center for Public Integrity a, lui aussi, découvert des bobards
de l’administration Bush, d’une stature telle qu’ils auraient
dû provoquer la mise sur la touche de George Deubeuliou
(impeachment), conduisant à l’invasion.
Cette étude a recensé
935 fausses déclarations, sur deux années. Elle avait trouvé ces
déclarations fallacieuses dans des discours, dans des briefings,
des interviews et autres circonstances. Bush et les responsables de
son administration ont ainsi affirmé, de manière non équivoque,
à au moins 532 reprises, que l’Irak possédait des armes de destruction
massive, ou qu’il essayait d’en construire ou de s’en
procurer, ou encore qu’il était lié à Al-Qa’ida, ou les
deux. « Bush arrive en tête, avec 259 mensonges, dont 231 sur
les armes de destruction massive en Irak, et 28 au sujet des liens
prétendument entretenus par l’Irak avec Al-Qa’ida, a constaté
l’étude. Il n’était coiffé au poteau que par le seul
Powell, avec ses 244 assertions fallacieuses quant aux armes de destruction
massive irakiennes, et ses 10 au sujet des liens fantasmatiques entre
l’Irak et Al-Qa’ida.
(http://www.publicintegrity.org)
L’excès des enfants en bas âge (moins de cinq ans) morts en
Irak, dans la période consécutive à l’invasion (2003-2007) dépasse
le million. En Afghanistan, après l’invasion, à un million neuf
cents milles (2001-2007).
Mentionnons une autre
abomination de notre époque : le siège, par Israël, de la
bande de Gaza (depuis juin 2007, toujours en cours) ; les chiffres
totaux des morts sont peu clairs. Les chiffres de la CIA en matière
de mortalité infantile, toutefois, sont effrayants : en
2004, le taux des enfants morts en bas âge s’établit à 23,54
pour mille. En Suède (en 2007), c’est tout juste 2,76 pour
mille. Etant donné la suppression des fournitures d’électricité
et de la quasi-totalité de tous les produits de première nécessité
depuis juin 2007, des données statistiques sérieuses font cruellement
défaut – et des exigences incessantes et absolues que soient respectés
les droits humains de nos voisins en mondialisation à Gaza, en Irak
et en Afghanistan, ainsi que les oubliés de la décimation de l’opération
« Pluie brûlante » au Liban. Respectés par ‘nous,
le peuple’, ‘we the people’… Commem les agissements génocidaires
de Joe Queen, les atrocités perpétrées dans ces pays sont commises
en notre nom. « Se taire, c’est être complice »
(Pour plus d’information
sur une complicité encore bien plus honteuse – depuis 1950 –
voir « Body Count », du Dr Gideon Polya ; une étude
académique, cruciale, indipensable, à l’URL ci-après :
http://www.globalbodycount.blogspot.com)
Photo:Uruknet.info
« Il
n’y avait plus personne à tuer », déclara le Général Norman
Schwartzkopf après le bain de sang de l’autoroute Koweït-Bassorah,
où même les blessés agitant des drapeaux blancs et les médecins
qui les accompagnaient furent liquidés.
« Moralement,
nous avons vaincu », m’a dit un médecin irakien, peu après.
« Nous sommes les nouveaux juifs », est un propos que
l’on entend souvent tenir par des Arabes, désormais.
Au moment
où j’écris ceci, en une Journée de commémoration de
l’Holocauste, il est impossible de se dire qu’il n’est nul besoin
de camps de travaux forcés, ni de déportations, ni de Zyklon B,
pour faire un holocauste. Quand le chiffre des morts, en Irak, en
Afghanistan et à Gaza atteindra les six millions, tandis que le monde
reste sur la touche, à regarder, auront-ils aussi leur propre Journée
du Mémorial de l’Holocauste ?
Allons nous, nous tous, quelle que soient la couleur de
notre peau ou notre religion, jamais retenir une quelconque leçon,
avant qu’il ne soit trop tard ?
Traduit
de l’anglais (Etats-Unis) par Marcel Charbonnier
|