Opinion
Les experts de
l'ONU en armes chimiques à Damas
L'impunité d'Israël jusqu'à quand ?
Djamel Bouatta
Jeudi 26 septembre 2013
Les experts de l'ONU sont depuis hier à
Damas pour répertorier l’arsenal
chimique du régime, en vue de sa
destruction, conformément à l’accord
russo-américain de Genève. C'est la
deuxième visite des inspecteurs dans la
capitale syrienne depuis deux mois. En
août dernier, durant quatre jours
d'enquête, ils s'étaient rendus sur les
sites de l'emploi d’armes chimiques das
la banlieue de Damas. Leur rapport
présenté le 16 septembre à l'ONU a
conclu à l'utilisation du gaz sarin dans
la Ghouta orientale, à une large
échelle. Mais les experts n'avaient pas
pour mandat de déterminer qui en avait
fait usage. L'opposition, Washington,
Londres et Paris avaient rendu le régime
responsable, ceci avait poussé
Washington à menacer Damas d'une action
militaire. Le gouvernement syrien, qui a
démenti l'usage d'armes chimiques contre
son peuple, a accepté, mi-septembre, de
confier ses armes chimiques à l’ONU.
Bachar Al-Assad a transmis la totalité
des informations concernant son arsenal
dans les délais prévus, à l'Organisation
pour l'interdiction des armes chimiques,
selon l'accord entre Moscou et
Washington. Pour la Syrie, au moins deux
fournisseurs ont été identifiés : la
Grande-Bretagne et l’Allemagne. David
Cameron, qui s’est sorti du guêpier
syrien grâce au refus de ses
parlementaires de le suivre dans sa
volonté de punir Bachar Al-Assad aux
côtés d’Obama et d’Hollande, est, par
ailleurs, sommé de s’expliquer par des
ONG et des politiciens sur la vente
d’armes chimiques en Syrie. Le député
travailliste Thomas Docherty, des
Comités des contrôles d’armements -
contrôles à l’exportation, devait
introduire des questions parlementaires,
pour exiger des enquêtes sur
l’utilisation de tout matériel chimique
exporté vers la Syrie. Londres a en
effet exporté des produits chimiques et
des gaz neurotoxiques en Syrie 10 mois
après que la guerre civile a commencé !
En Allemagne, la chancelière a été mieux
inspirée en reconnaissant que son pays a
livré des produits chimiques à la Syrie.
Alors que le monde se déchirait quant à
la réponse à apporter à l'attaque
chimique dans la banlieue de Damas,
Berlin a reconnu avoir livré à Damas
quelque 111 t de produits chimiques
susceptibles de servir à fabriquer du
gaz sarin. Ce n’est pas simplement
qu’Israël possède un important arsenal
d’armes chimiques. Il s’en est servi
contre les Palestiniens en Cisjordanie
et à Gaza. Après la deuxième Intifada,
il y a eu plusieurs incidents rapportés
de soldats israéliens utilisant un “gaz
inconnu” contre les Palestiniens, en
particulier durant une campagne de six
semaines par les forces militaires
israéliennes à Gaza, durant l’opération
“Plomb endurci”. Avant, en juin 2004,
Gush Shalom, un groupe pacifiste
israélien, a fait connaître un incident
dans le village d’Al-Zawiya en
Cisjordanie, où 130 patients furent
traités pour avoir inhalé du gaz après
que l’armée israélienne eut dispersé des
manifestations non violentes contre le
mur de sécurité israélien. Ce n’étaient
pas des gaz lacrymogènes classiques.
Contre le Liban durant les assauts
militaires de 2006, les preuves contre
Israël étaient si claires que Tel-Aviv,
après avoir initialement nié les
accusations du gouvernement libanais, a
dû admettre qu’il avait utilisé des
munitions au phosphore, qui causent des
brûlures chimiques. Rien de tout cela
n’a jamais incité une seule parole de
condamnation de la part de Washington ou
des alliés européens d’Israël, encore
moins un appel à ce qu’Israël se
débarrasse de ses armes chimiques, fasse
l’objet de sanctions, ou d’une menace
d’attaque militaire pour défendre les
victimes de la puissance militaire
d’Israël.
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Publié le 26 septembre 2013 avec
l'aimable autorisation de Liberté
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