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Opinion israélienne

Tel Aviv n'a d'autre choix que de parler avec le Hamas
David Zonchayn


Photo CPI

Jeudi 11 mars 2010

"Israël" devra négocier avec le mouvement du Hamas, immédiatement, sinon aucune paix avec les Palestiniens ne sera possible.

"Israël" devra parler avec le Hamas non secrètement, non indirectement et non pour embellir l’image d’une personne qui veut prendre la direction du parti, comme a tenté de le faire Chaoul Mofaz, mais publiquement et sérieusement.

A l’instar des Etats-Unis qui parlent sans arrêt avec l’opposition israélienne, "Israël" doit parler constamment avec l’opposition palestinienne. On devra parler de l’arrangement définitif et de toutes les questions essentielles.

Naturellement, tout cela n’est pas facile. Tous les partis politiques ne font que répéter que l’organisation (du Hamas) est une source de mal qui voit en "Israël" un Etat religieux extrémiste qui veut prendre toute la terre de la mer jusqu’au fleuve.

En pensant à l’intérêt israélien, plusieurs questions se posent. Est-il utile de parler avec le Hamas ? Quelles sont les raisons nous empêchant de lui parler ? Le boycotter est-il lié à un jugement erroné ?

"Israël" tient à dire que le Hamas n’est jamais un partenaire. Pour elle, un partenaire sera le Fatah présidé par Mahmoud Abbas. "Israël" participe à des négociations avec le Fatah depuis deux décennies. Benyamin Netanyahu a déclaré son acceptation de la solution de deux Etats pour les deux peuples, un autre subterfuge pour retarder la fin de ces négociations.

En 2004, le gouvernement israélien a décidé qu’il faut séparer Yasser Arafat d’Abbas. Les dirigeants d’"Israël" ont dit qu’il est faible. Parallèlement, "Israël", depuis des années, ne fait qu’affaiblir l’autorité palestinienne. Ainsi, on doit parler et signer, mais avec qui ?

Toutefois, même s’il y avait eu un accord, sous une pression américaine, l’autorité palestinienne n’aurait rien pu faire, parce que la moitié du peuple palestinien ne l’acceptera pas. Il ne sera alors pas objectif de refuser de parler avec le Hamas. Ne pas parler avec le Hamas revient à dire ne pas parler avec les Palestiniens.

Nous savons que la mainmise du Hamas sur Gaza est venue après une grande déception vis-à-vis de la direction du Fatah, suite à l’échec des négociations et suite a un lien étroit réalisé entre les besoins essentiels (droit du mouvement, voyage à l’extérieur, l’éducation…). Tout cela ne fait qu’approfondir la déception et l’extrémisme.

Il est alors normal de voir des factions s’opposant au Hamas se rapprocher d’Al-Qaïda. Ils peuvent retarder les négociations autant qu’ils veulent, mais qu’ils sachent que l’idée selon laquelle le temps joue en notre faveur n’est plus vraie.

Celui qui a demandé à Abou Mazen de revoir sa démission et qui refuse aujourd’hui de parler avec le Hamas se trouvera, dans cinq ans, avec un partenaire qui envoie ses rapports à Oussama Ben Laden.

Il n’est possible d’avancer sans Gilad Chalit. Il y aura ceux qui diront qu’il ne faut lier le destin de l’Etat à celui d’un seul soldat kidnappé ; ce sera une grave erreur.

Laisser Chalit à son destin sera un symbole du déclin du sionisme. L’arrogance est préférée plutôt que la sagesse, la tactique plutôt que la stratégie, laisser tomber la valeur de la vie et des captifs qui sont l’âme de la nation, tout cela constitue le point faible de l’opinion publique. Le moment est arrivé de changer un peu notre comportement dans un sujet si important comme le contact avec le Hamas.

En "Israël", il y a plus de sept mille Palestiniens enfermés ; à Gaza, il n’y a qu’un seul Israélien. Imaginez les souffrances des deux côtés. Imaginez également l’immense joie qui suivra un accord d’échange des captifs. Cela doit être un pilier pour une opération de réconciliation.

Le prix d’une solution qui vient après la dernière guerre est payé par l’Etat d’"Israël" et ses citoyens depuis plusieurs années. Cacher la tête dans le sable en ce temps critique est une affaire dangereuse. Il faut immédiatement déclarer que nous sommes prêts à négocier avec l’opposition palestinienne.

Article écrit par David Zonchayn, fondateur d’une association qui a pour but d’engager des négociations directes avec le Hamas,  paru dans le journal hébreu Haaretz, le 9 mars 2010. Traduit et résumé par le CPI

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Source : CPI
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