Daily Star
Kouchner
ne parvient pas à obtenir de nouvelles sanctions contre Téhéran
par la rédaction
Bernard Kouchner - Photo RIA Novosti
Beyrouth, 16 octobre 2007
http://www.dailystar.com.lb/article.asp?edition_id=10&categ_id=2&article_id=85996
[Lors de mon récent séjour à Paris, les gens
hochaient la tête, non seulement face aux déclarations va-t-en
guerre du sioniste né deux fois Sarkozy, mais aussi devant les
rodomontades et les roulements de mécanique de son ministre des
Affaires étrangères recruté parce que sioniste, Bernard
Kouchner, qui risque bientôt d’avoir des ennuis avec ceux qui,
en France, préfèrent que leurs ministres mettent les intérêts
de la France, et non ceux d’Israël et des Etats-Unis en tête
de l’agenda diplomatique de leur pays. On savait déjà que
Kouchner est le fondateur de « Médecins sans Frontières ».
Aujourd’hui, éclate au grand jour sa qualité d’agent du
« Pays sans Frontières ». Jeff Blankfort.]
Les pays membres de l’Union européenne ne
sont pas parvenus à se mettre d’accord, hier lundi, sur de
nouvelles sanctions contre l’Iran, visant à obtenir de Téhéran
qu’il mette un terme à ce volet de son programme nucléaire
dont les pays européens, et d’autres, redoutent qu’ils ne
puisse aboutir à la production d’armes atomiques. Une
initiative du ministre français des Affaires étrangères, Bernard
Kouchner, visant à obtenir que les 27 pays membres de l’Union
européenne adoptent des sanctions supplémentaires – en-dehors
du cadre de l’Onu – ont échoué, ne recueillant pas le large
soutien escompté, ont indiqué des diplomates.
Pourtant, après la réunion des ministres
des AE de l’UE, Kouchner a déclaré que la France pourrait
prendre des mesures supplémentaires de rétorsion à l’encontre
de Téhéran de manière unilatérale, au cas où le Conseil de sécurité
de l’Onu ne parvenait pas à adopter de nouvelles mesures avant
la fin de cette année.
« Nous pourrions alors envisager des
sanctions individuelles, nationales », a déclaré Kouchner
lors d’une conférence de presse.
Le flou demeure quant à l’attitude de la Russia
ou de la Chine, dont on ignore si elles soutiendraient des
sanctions économiques ou politiques supplémentaires, à l’Onu.
Le mois passé, les cinq membres permanents
du Conseil de sécurité de l’Onu – Grande-Bretagne, Chine,
France, Etats-Unis et Russie -, ainsi que l’Allemagne, sont tombés
d’accord, avec le soutien de l’Union européenne, de suspendre
une résolution de nouvelles sanctions jusqu’au mois de
novembre, afin de permettre la poursuite de conversations avec Téhéran.
Les ministres des Affaires étrangères ont déclaré,
dans une proclamation, que l’Union européenne « examinera
quelles mesures supplémentaires elle serait susceptible
d’adopter » après ce délai.
Mettant en évidence la division sur la manière
d’obtenir que l’Iran mette un terme à son programme
d’enrichissement d’uranium, Javier
Solana, responsable des affaires étrangères et de sécurité
de l’Union européenne, a dit à des journalistes :
« Il demeure dans ma mission (de l’Onu) de continuer à
travailler sur la possibilité de sanctions supplémentaires. Nous
ne pensons pas à des sanctions pour le moment. »
Les ministres des AE de l’UE ont averti
l’Iran que des sanctions supplémentaires seraient envisagées
au cas où ce pays refuserait de coopérer. De nouvelles sanctions
économiques et politiques pourraient inclure des interdictions
d’investir ou des refus de garanties de crédit à l’export.
Cette approche a été défendue par Kouchner, qui a exhorté ses
homologues de l’Union européenne, la semaine passée, à mettre
de nouvelles sanctions à l’étude.
L’Union européenne, les Etats-Unis et
pratiquement tous les pays sont préoccupés par le risque que le
programme nucléaire iranien ne soit détourné vers la production
de matières fissiles destinées à des têtes nucléaires (de
missiles). Mais l’Iran affirme que son programme vise
exclusivement à la production de combustible nucléaire destiné
à ses centrales électronucléaires.
Le Secrétaire britannique au Foreign Office,
David
Miliband, a déclaré que le commerce de l’Europe avec l’Iran
avait d’ores et déjà chuté d’environ 37 % durant l’année
glissante mai 2006 – mai 2007, signalant que l’Union européenne
était très sérieuse quand elle menaçait de punir l’Iran.
« L’Union européenne joue pleinement son rôle en
signalant de manière très claire au régime iranien qu’il doit
respecter toutes les résolutions adoptées à son encontre par le
Conseil de sécurité de l’Onu », a-t-il déclaré à la
presse.
Dans une déclaration commune, les ministres
des AE de l’UE ont dit qu’ils « regrettaient que l’Iran
ne soit pas incliné devant l’appel unanime de la communauté
internationale à sa suspension de toute activité relative à
l’enrichissement (d’uranium), et qu’il n’ait pas accepté
l’offre de négociation (qui lui avait été faite) ». Ils
ont redit que l’Iran devait travailler étroitement avec l’AIEA
[ International
Atomic Energy Agency ], agence de l’Onu, ainsi qu’avec M.
Solana.
Solana et le directeur de l’AIEA, Mohammad
El Baradei, doivent rendre compte au Conseil de Sécurité, à la
mi-novembre, sur la coopération (ou la non-coopération) de Téhéran.
Solana a déclaré, la semaine passée, que
l’Iran devait faire preuve de bonne volonté dans les négociations
internationales, et qu’à défaut, il risquait de nouvelles
sanctions, avant la fin de l’année.
Au cas où aucun progrès ne serait enregistré
sur deux pistes séparées – des conversations avec Solana au
sujet de l’offre d’une aide en échange de la suspension du
programme d’enrichissement d’uranium de l’Iran et des
discussions avec l’AIEA au sujet de ses activités nucléaires
– ils soumettront la résolution envisagée à un vote.
Kouchner a dit, dans un courrier adressé aux
ministres des AE de l’UE, que des sanctions pourraient viser de
nouvelles entreprises et personnes individuelles, au-delà de
celles dont les avoirs sont d’ores et déjà gelés.
Le président russe Vladimir Poutine, et la
Chancelière allemande Angela
Merkel ont montré les différences qui séparent la Russie de
la plupart des pays occidentaux, dans des commentaires qu’ils
ont fait en marge de leur rencontre à Wiesbaden, en Allemagne,
hier lundi.
« Nous ne pouvons fermer les yeux sur
les dangers existants » aurait déclaré Angela Merkel au
quotidien allemand Die Welt. « Je crois que nous devons résoudre
ce problème par la voie diplomatique, mais, en même temps, nous
devons être prêts à prendre de nouvelles sanctions, au cas où
l’Iran persisterait. »
Poutine a exprimé tout de go son désaccord
avec Washington, déclarant, la semaine dernière, qu’il ne
voyait « aucune donnée objective » permettant
d’apporter la preuve des affirmations occidentales selon
lesquelles l’Iran chercherait à se doter d’armes nucléaires.
Lundi, également, une rencontre entre hauts
fonctionnaires des cinq pays membres permanents [ permanent
members ] du Conseil de sécurité et de l’Allemagne, à
Berlin, destinée à passer en revue les efforts visant à résoudre
la crise nucléaire iranienne a été ajournée, a indiqué une
source d’information.
Une source diplomatique a fait savoir que « des problèmes de
calendrier d’une des délégations » avaient conduit à
l’ajournement de cette réunion prévue pour demain, mercredi.
« Nous nous efforçons de trouver une nouvelle date »,
a indiqué cette source.
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
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