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A l'occasion de la journée mondiale pour
al-Quds
Al-Quds, capitale du ciel
28 Ramadan
1430 h/ 18 septembre 2009
(Izzidîne
al-Manasira, poète palestinien)
Al-Quds… cœur
de
la Palestine…
matérialisation sincère de l’attachement de la terre au ciel et
de l’être humain aux valeurs.
Al-Quds dans
le christianisme : plus de 47 vestiges et monuments chrétiens
parsèment la ville d’al-Quds, appartenant aux diverses églises
chrétiennes (catholiques, orthodoxes, coptes, arméniennes
etc..) : surtout des églises et des monastères.
Al-Quds dans
l’islam : plus de 197 vestiges musulmans sont enracinés dans la
ville sainte, des mosquées, dômes, palais, écoles, etc...
appartenant aux diverses époques musulmanes. Parmi les plus
importants, la mosquée al-Aqsa, qui comprend tout ce qui se
trouve dans l’enceinte sacrée est incontestablement le lieu
saint le plus important en Palestine et l’un des plus importants
dans le monde.
Dans le
cimetière Bab al-Rahma sont enterrées de nombreuses
personnalités musulmanes, ayant habité al-Quds avant d’y mourir.
Outre le cimetière Ma’manullah, les tombes des pieux, les
diverses mosquées, les zawiyas et les takiyas (lieux de retraite
spirituelle), se trouve
la Khanqa
Salihiyya
fondée par Salah Eddine al-Ayyoubi. Rien que dans la ville d’al-Quds,
se trouvent plus de 15 zawiyas, plus de trente écoles
historiques et plusieurs bibliothèques renfermant les livres
religieux, historiques et linguistiques les plus rares.
1948 :
Partage d’al-Quds, massacres et expulsion collective
Suite à la
résolution de l’ONU sur le partage de
la Palestine
en novembre 1947, les forces sionistes déclenchent une attaque
contre les quartiers arabes situés hors du mur historique de la
ville d’al-Quds. Dans la partie occidentale d’al-Quds, Les
Arabes vivaient surtout dans les quartiers al-Qatamon, al-Buqaa,
Talbiya, Wa’riya, Ma’manullah, Musrara et Deir Abu Thur. Les
quartiers arabes ont été fondés hors du mur au XIXème siècle, et
surtout au temps du mandat britannique qui a encouragé aussi la
création de quartiers étrangers et d’autres réservés aux colons
juifs. Les quartiers juifs se situaient au nord et à l’ouest de
la partie occidentale d’al-Quds, entourés du nord au sud par des
villages arabes comme Lifta, sheikh Badr, Deir Yassine, Ain
Karem, Malha et Beit Safafa.
Au cours de la
guerre de 1948, la défense de la ville a été organisée par les
forces « Jihad al-Muqaddas » dirigées par le grand combattant
Abdel Qader al-Hussaynî, qui comprenaient près de 380 hommes de
la ville et 250 des villages voisins. Plus de 100 à 150
combattants de l’armée constituée par la Ligue
arabe, sous la direction de Fawzî Qawiqjî, y ont également
participé.
L’agression
sioniste contre les quartiers et les villages arabes a pris la
forme d’explosions et d’expulsion de la population. A Lifta et
sheikh Badr, les explosions et les destructions des maisons ont
entraîné l’expulsion forcée de la population dès le début de
1948, alors que la plupart des habitants de Qatamon avaient
refusé de quitter leur quartier après la grande explosion menée
par les sionistes de l’hôtel Semiramis le 4 janvier 1948.
Le 6 avril
1948,
la Haganah
(bande terroriste sioniste) commence à exécuter les plans Delta
et Nahshon pour occuper les villages palestiniens et expulser
leurs habitants.. Dans les banlieues d’al-Quds, elle occupe al-Qastal,
où tombe en martyr le héros et dirigeant Abdel Qader al-Hussaynî
et le 9 avril, les forces sionistes commettent l’horrible
massacre de Deir Yassine, pour « donner une leçon » aux
Palestiniens, et notamment aux habitants d’al-Quds et ses
environs. Le massacre entraînera la fuite collective d’al-Quds
et des villages voisins, malgré les appels successifs du comité
national d’al-Quds. Cette attaque constitue le début de
l’épuration ethnique et religieuse de la ville d’al-Quds.
Après la chute
des quartiers arabes de la ville arabe d’al-Quds, l’agence juive
installe les nouveaux colons dans les maisons des Palestiniens.
Et au cours de l’été 1949, les colons juifs sont installés dans
le village de Deir Yassine. En mai 1949, Israël s’empare de la
partie nord du village de Beit Safafa, après un accord signé
avec
la Jordanie,
et élève un rempart qui divise les familles et sépare la
population de ses terres.
Il ne reste
plus que quelques centaines de Palestiniens dans la partie
occidentale d’al-Quds. Tous les autres sont devenus des
réfugiés. Les forces sionistes détruisent 37 villages sur les 41
qui existaient dans la partie occidentale tombée sous leur
domination dans la province d’al-Quds. Le nombre des Maqdisis
ayant été expulsés de leurs maisons et dont les propriétés leur
ont été arrachées s’élèvent, en 1948, à 98.000 Palestiniens. La
superficie de leurs propriétés s’élèvait à 273.000 dunums. Le
nombre de villages ayant subi le nettoyage ethnique s’élève à
39.
1967 :
occupation et annexion : destruction et modification humaine
dans al-Quds
L’ennemi
israélien a occupé la partie orientale de la ville d’al-Quds en
juin 1967, alors qu’elle se trouvait sous administration
jordanienne depuis 1949. Cette partie comprend l’ancienne ville
et les quartiers hors mur ainsi que des villages situés au nord,
au sud et à l’ouest.
Quatre jours
après l’occupation d’al-Quds, les forces de l’occupation
détruisent le quartier al-Maghariba jouxtant la mosquée al-Aqsa,
y compris les 135 maisons où vivaient 650 personnes, ainsi que
deux mosquées, pour le transformer en une grande place réservée
à la prière des Juifs. 24 autres maisons seront ensuite
détruites par l’armée sioniste, par explosifs, qui prétend se
venger des actes de la résistance. En 1969, les autorités
sionistes détruisent 14 bâtiments religieux et historiques, dont
la mosquée et la zawiya al-Fakhriya. En conséquences de ces
actes de terreur, plus de 1000 personnes d’al-Quds seront
refoulées. Le 21 août 1969, les colons tentent d’incendier la
mosquée al-Aqsa, mais les habitants d’al-Quds se mobilisent pour
éteindre l’incendie qui a provoqué des dégâts importants dans sa
partie méridionale.
Les autorités
de l’occupation annoncent l’unification des deux parties d’al-Quds
le 28 juin 1967, ce qui signifie l’annexion de la partie
orientale et l’application des lois israéliennes sur ses
habitants, en ce qui concerne les tribunaux, l’éducation et la
vie économique, dans une tentative d’israéliser la ville et ses
habitants. Suite à l’annexion, les autorités de l’occupation
comment à creuser sous la vieille ville, et notamment sous la
mosquée al-Aqsa, prétextant être à la recherche d’un prétendu
temple. Mais les excavations, qui ont dénaturé la ville et
ébranlé les fondations de la mosquée, ont prouvé le contraire :
il n’y a aucun temple juif dans la ville d’al-Quds.
Concernant les
Maqdisis (la population d’al-Quds), les autorités de
l’occupation ont suivi la politique de judaïsation et d’expulsion :
elles expulsent plus de 70.000 Maqdisis hors de la ville et
refusent d’enregistrer des milliers qui y sont nés. Plus de 40
colonies sont installées dans la ville après 1967, dont le
quartier juif dans la vieille ville, Gilo, French Hill, Talpot,
Kfar Adomim, Maale Adomim, Atarot, pour encercler la ville par
les colonies juives qui la séparent de son environnement arabe
en Cisjordanie. D’autres colonies sont installées dans la
vieille ville et des quartiers arabes comme sheikh Jarrah, où
des groupes de juifs extrémistes essaient de s’emparer des
maisons par la force, en vue de s’étendre le plus possible.
La résistance
Les Maqdisis
ont résisté aux projets de colonisation et de la mainmise sur
les lieux saints dès le début de la colonisation sioniste, comme
ils ont participé à toutes les protestations, manifestations et
grèves qui se déroulaient dans les villes palestiniennes. La
révolte d’al-Bouraq a été déclenchée à al-Quds en 1929 après les
agressions sionistes sur le mur al-Bouraq et le déferlement des
colons. 133 sionistes ont été tués lors de cette révolte alors
que 116 Palestiniens y sont tombés martyrs . Les autorités
britanniques arrêtent 900 citoyens.
Après
l’occupation de la totalité de la ville en 1967, les résistants
ont mené plusieurs opérations, ciblant les colonies et les
soldats avec des charges explosives et des tirs de
mitraillettes. Dans les années 80, les opérations de la
résistance se développent : les charges explosives ciblent les
colonies comme French Hill, le quartier Ramot, la rue Herzl et
les résistants ciblent également les véhicules des colons et des
services du Mossad. Dans les années 90, les résistants utilisent
plus souvent les poignards et les couteaux, pouvant ainsi
facilement approcher les colons et les soldats. Et dès 2008, la
bataille des bulldozers prend le relai au moment où des
opérations militaires de qualité sont menées : en mars 2008, des
résistants maqdisis mènent une opération audacieuse dans une
école religieuse dans la partie occidentale de la ville, tuant
et blessant plusieurs colons.
Les Maqdisis
ont participé à la première intifada avec tous leurs moyens
disponibles, ils organisent les protestations populaires, mènent
des grèves et boycottent les institutions sionistes. Des appels
émis dans al-Quds appellent à la désobéissance civile, au refus
de payer les taxes et impôts et le boycott des produits
israéliens.
Au cours de
l’intifada al-Aqsa, la résistance mène d’importantes opérations
(explosions, assassinat du du terroriste Rahbaam Ze’ivi), dont
l’explosion d’une voiture piégée dans la colonie Talpot en 2001,
dans le marché Mahnie Yehouda et la colonie Gilo. Plusieurs
opérations martyres ont lieu dans la station de bus qui
transportent les colons, ébranlant l’entité sioniste dans son
ensemble.
Il faut
indiquer la résistance populaire menée par les masses d’al-Quds
pour protéger la mosquée al-Aqsa et la vieille ville menacée par
la colonisation. Les Palestiniens de 48 (vivant dans la partie
de
la Palestine
occupée en 48) ont largement participé à cette résistance, sous
la direction de sheikh Ra’ed Salah, proclamé « sheikh d’al-Aqsa ».
Ayant réussi à rénover le lieu de prière al-Marwanî dans
l’enceinte maqdisie, loin de la surveillance des appareils
sionistes, le mouvement islamique de sheikh Ra’ed Salah organise
des visites quotidiennes, par dizaines de bus, de l’intérieur
palestinien vers la ville d’al-Quds, pour défendre la mosquée
al-Aqsa, s’opposer aux excavations et également, encourager
l’activité économique dans l’ancienne ville, après que la ville
a été séparée de son environnement en Cisjordanie et la bande de
Gaza.
Les poursuites
contre les Maqdisis se sont intensifiées ces dernières années,
des dizaines de citoyens ont été arrêtés. Le nombre des
prisonniers de la ville d’al-Quds s’élèvent aujourd’hui à
environ 550 prisonniers, certains étant considérés comme
d’anciens prisonniers, ayant été arrêtés avant les accords
d’Oslo en 1994 (soit plus de 15 ans de détention). Le plus
ancien prisonnier maqdisi est Fouad Qassim Razzâm, arrêté le 30
janvier 1981, membre du Jihad islamique.. Les institutions
nationales et d’al-Quds plus particulièrement réclament que les
prisonniers d’al-Quds fassent partie de toutes les opérations
d’échanges de prisonniers, refusant les critères de l’ennemi qui
considèrent les prisonniers d’al-Quds et ceux de
la Palestine
48 comme étant hors du mouvement national des prisonniers.
Suite à
l’intifada al-Aqsa qui a assisté à une résistance armée et
populaire dans al-Quds, les autorités de l’occupation ont
procédé à l’isolement de la ville de son environnement
palestinien en fermant les voies de passage entre la Cisjordanie
et al-Quds et en installant le mur de l’annexion et de la
colonisation, qui sépare les villages voisins de la ville, pour
s’emparer de leurs terres et les annexer à l’entité sioniste. Il
a fermé, détruit et pillé les institutions nationales, dont Bayt
al-Machriq (la maison de l’Orient) symbole de la fermeté de la
population face à l’occupation. Les sionistes ont pillé le
contenu de Bayt al-Sharq comme les documents historiques
importants, comme ils ont fait en occupant la ville, volant le
contenu du musée national et des bibliothèques palestiniennes.
Mais les Maqdisis poursuivent leur ferme résistance en
enracinant leur présence dans la ville et en fondant des
institutions et des associations sociales, culturelles et
religieuses, malgré les mesures répressives.
Récemment, il
est apparu que l’Etat sioniste projette de bâtir une ville juive
qui démantèle une grande partie de la partie orientale d’al-Quds,
allant du quartier Sheikh Jarrah jusqu’au quartier de Silwân, en
passant par la mosquée al-Aqsa, profitant des tunnels qu’il a
creusés et qui font partie de cette ville semi-souterraine. Et
au cours de cette année choisie pour être la capitale de la
culture arabe, les autorités sionistes ont pris un ensemble de
mesures pour empêcher une quelconque manifestation culturelle
dans la ville, au moment où elles poursuivent leur politique de
destruction des maisons des Maqdisis, en vue de les faire
partir.
Plusieurs
institutions maqdisies mènent depuis plusieurs années des
actions soutenues pour faire échec à ces projets, parmi
lesquelles la coalition civile pour la défense des droits des
maqdisis dans al-Quds, qui rassemble plusieurs institutions et
le front islamo-chrétien pour la défense d’al-Quds. Par
ailleurs, plusieurs institutions dans le monde arabo-musulman se
sont organisées pour soutenir la fermeté exemplaire de la
population, par divers moyens, médiatiques ou économiques.
La
proclamation par l’Imam al-Khumaynî de la journée mondiale pour
al-Quds, le dernier vendredi de chaque mois de ramadan,
constitue un des moyens importants pour soutenir la résistance
de notre peuple dans la ville d’al-Quds.
Cirepal (Centre d'Information sur la
Résistance en Palestine)
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