Près de 5000 Palestiniens ont assisté au 5ème congrès des
Palestiniens en Europe le 5 mai, à Rotterdam (Pays-Bas).
Ce rassemblement fut organisé par le Palestinian Return
Center (Londres), le secrétariat général du Congrès
des Palestiniens d'Europe et le Forum palestinien de Hollande,
en association avec la communauté palestinienne, le
Rassemblement palestinien et le réseau droit au retour en
Hollande.
Pendant une journée entière, des conférenciers de Palestine
ont pu s'adresser aux participants, malgré l'interdiction faite
par l'Union européenne de laisser entrer deux personnalités,
le premier ministre Isma'il Haniyye et le ministre de la
jeunesse et du sport, dr. Basim Naïm.
De riches débats ont été animés par Tayseer Nasrallah,
membre du conseil national palestinien et directeur du centre
culturel Yafa (camp de Balata, Nablus), dr. Hassan Khrayshe, député
et suppléant à la présidence du conseil législatif
palestinien, le député Jawdat Murqos qui fut ministre du
tourisme dans le gouvernement du Hamas et d'autres personnalités
telles que le député et penseur marocain al-Muqri' al-Idrissi.
Dr. Hassan Khraysheh n'a pas mâché ses mots pour décrire la
situation palestinienne, déclarant dès le début : "Moi,
en tant que député palestinien, je ne reconnaîtrai pas Israël"
pour poursuivre : "nous devons rechercher les issues pour
sortir de la crise, et se poser la question sur la validité de
l'existence de l'Autorité palestinienne". Il a critiqué
l'attitude européenne, disant "les responsables européens
et américains ont arrêté les aides pour exercer un chantage
sur le peuple palestinien, ils veulent affamer le peuple afin
qu'il reconnaisse l'entité de l'occupation". Il a également
critiqué l'attitude des officiels arabes, car "ils considèrent
que leur choix est la paix" se demandant quelle autre
alternative ils proposaient si ce choix échoue ? Le député
Hassan Khrayshe a ensuite développé quelques aspects de la
corruption dans les organes de l'Autorité, étant donné qu'il
fut, pendant plusieurs années, responsable de ce dossier dans
le cadre d'une commission parlementaire.
Quant à l'ancien ministre, Jawdat Murqos, il a longuement décrit
la situation de la Cisjordanie occupée, vivant à l'ombre du
mur de l'annexion, des colonies de peuplement et des routes de
contournement. "Tout cela a démantelé la Cisjordanie et
isolé les Palestiniens les uns des autres", a-t-il ajouté.
Tayseer Nasrallah a, pour sa part, parlé du volet essentiel, le
droit au retour des réfugiés et la nécessité de développer
les actions et les initiatives pour mettre en avant ce droit
reconnu par le droit international, surtout en ces moments où
certains régimes arabes essaient de grignoter ce droit pour
plaire aux puissances impérialistes, Etats-Unis et Europe. Il a
rappelé que depuis des années, des coordinations se sont mises
en place pour la rencontre des associations et représentants
des réfugiés, dans le monde, afin de développer le travail de
mobilisation au sein des camps de réfugiés, pour la
défense de leurs droits civiques dans les pays d'accueil
et la revendication du retour à leur pays, leurs terres et
leurs propriétés et de la compensation matérielle et
morale de leur exil forcé. Il a ensuite rappelé que
le programme du retour des réfugiés est porté par les réfugiés
eux-mêmes, mais aussi par les organisations palestiniennes
nationales et islamiques, mais concernant le document de Genève
(document initié par des sionistes et largement soutenu par des
institutions européennes qui remet en cause le droit au
retour), il n'est porté par personne, au niveau palestinien.
Ceux qui en parlent n'ont pas osé le défendre
publiquement devant le peuple palestinien, ni devant
ses organisations, avant de conclure que le droit au retour des
réfugiés représente le cadre de l'unité du peuple
palestinien, et c'est à partir de cette base que les
organisations devraient construire leurs stratégies.
Dans un autre débat, le député et penseur marocain, al-Muqri'
al-Idrissi a vivement critiqué l'imposition du blocus contre le
peuple palestinien, et s'est étonné de cette mesure criminelle
prise par les grandes puissances et appliquée par les
Etats arabes. Il a rappelé la place centrale de la question
palestinienne dans la conscience arabe et musulmane, tout en
insistant sur le fait que cette question représente le degré
de la conscience morale dans le monde.
Quant aux organisateurs du congrès, ils ont insisté dans leurs
discours et au cours des débats sur la détermination des réfugiés
palestiniens à retourner chez eux, sur la nécessité de
s'organiser pour faire entendre la voix des réfugiés et leur
volonté, la nécessité d'agir en Europe pour briser le blocus,
de soutenir la résistance contre l'occupation et de développer
l'information.
Ils ont également souligné qu'il est temps que les
Palestiniens d'Europe et de l'exil aient une place dans les
structures représentatives du peuple palestinien, réclamant
une participation plus grande à la prise des décisions et la
refonte des organes supérieurs représentatifs du peuple
palestinien.
Des mesures pratiques furent aussitôt entreprises, au
cours de cette rencontre, comme par exemple la mise en place de
plusieurs structures unitaires, professionnelles ou catégorielles
(femmes, jeunesse) rassemblant les Palestiniens d'Europe.
Centre
d'Information sur la Résistance en
Palestine