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Cirepal
Jabal al-Mukabbir :
une cible permanente et continue de l'occupation israélienne
Rasim Ubaydat – al-Quds8 avril 2009
Ce vendredi 10 avril, le journaliste Rasim
Ubaydat et d’autres personnalités membres des familles des
martyrs ont tenu une conférence de presse réclamant une enquête
sérieuse sur la guerre ciblée menée par l’occupation contre
Jabal al-Mukabbir et la ville d’al-Quds
Il devient clair que le gouvernement de
l’occupation considère le village de Jabal al-Mukabbir comme une
cible directe et continue, en tant qu’exemple dans sa guerre
ciblée contre la ville d’l-Quds.
C’est essentiellement parce que Jabal al-Mukabbir
a constitué et continue à constituer une citadelle importante du
mouvement national palestinien, n’ayant jamais été avare pour la
cause de la patrie et de la liberté, sacrifiant des centaines de
prisonniers dont nombreux sont encore détenus dans les prisons
de l’occupation. Plusieurs d’entre eux sont sur la liste des
doyens des prisonniers, détenus depuis plus de vingt ans, comme
le camarade Bilal Abu Hussayn et le frère Ibrahim Mechaal.
D’autres sont détenus depuis presque quinze ans, comme le
camarade Jamal Abu Jamal, dont le père est décédé il y a moins
de dix jours, sans pouvoir lui jeter un dernier regard, Tawfiq
Uwaysat et d’autres. Certains sont condamnés à la prison à vie,
comme les frères Fahmi Mashahra, dont la fillette a récemment lu
un poème, au cours de la conférence de presse tenue dans l’hôtel
Ambassadeur, à al-Quds, le 2 avril 2009, pour soutenir la cause
des prisonniers d’al-Quds, de l’intérieur et du Golan. Elle
avait offert son poème à son père condamné à vingt perpétuités
et fait pleurer l’assistance émue, car elle y exprimait l’amour,
le respect, le désir de le retrouver
et de se blottir dans ses bras. Son frère, Ramadan
Mashahra, Amin et Bahjat Salhout et des dizaines d’autres
prisonniers, de toutes les tendances politiques nationales et
islamiques.
Al-Mukabbir, avec sa population diversifiée,
n’a pas été avare, il a payé le prix de la libération, par le
sang et les sacrifices. Que ce soit les martyrs de la première
Intifada, l’intifada de la pierre, Jamal Matar, ou de l’Intifada
al-Aqsa, Abd Warad Zaatra, ou les martyrs de la bataille des
ventres creux, Hussayn et Mustafa Ubaydat, les martyrs des
barrages militaires, Nidal Salhout, Mahmoud Halasa, Mahmoud
Shuqayrat et Anas Uwaysat, ou même le martyr Alaa Abu Dhaym et
l’action qualitative et distinguée dans la lutte et
l’affrontement ciblé, dont l’opération est considérée comme un
tournant dans l’histoire de Jabal al-Mukabbir et même dans la
lutte nationale palestinienne.
Après
cette opération, tout, dans Jabal al-Mukabbir, est devenu une
cible, la pierre, l’humain et le végétal. Les autorités de
l’occupation ont accentué leur guerre ciblée et généralisée
contre al-Mukabbir : les différents bras et appareils de
l’occupation ont lancé leur guerre contre la population. Les
appareils municipaux et le ministère de l’intérieur ont accéléré
et intensifié les destructions des maisons, sous prétexte
qu’elles n’ont pas été autorisées, en parallèle avec une
campagne globale de levée des impôts qui a touché tous les
magasins et tous les véhicules, y compris les gens qui circulent
à pied sur la route.
Ajoutons une campagne persistante
d’incitation et de menace, visant à se venger de la population
d’al-Mukabbir, en les humiliant et les brutalisant sur les
barrages militaires, en expulsant et renvoyant des centaines
d’entre eux de leurs lieux de travail, sur des bases racistes et
nationales, tout simplement parce qu’ils sont de Jabal al-Mukabbir.
Suite à l’opération exécutée pr le martyr
Alaa, les colons protégés par la police et l’armée ont essayé
d’investir Jabal al-Mukabbir pour mener des actes de vandalisme
et agir en voyous, essayant de parvenir jusqu’à la maison du
martyr Abu Dhaym pour le détruire. De même, les menaces
officielles en provenance du ministre actuel des affaires
étrangères, Lieberman et d’autres dirigeants politiques,
militaires et religieux, voulant tuer cent Palestiniens de Jabal
al-Mukabbir pour tout colon tué lors de l’opération de Alaa Abu
Dhaym. Certains ont même proposé d’expulser la famille Abu Dhaym
à Gaza, d’autres à pendre les membres de la famille, alors que
d’autres ont proposé de priver la population de Jabal al-Mukabbir
de tous les droits sociaux et médicaux, de monter un mur avec
une porte autour du village, ou de chasser toute la population
de Jabal al-Mukabbir hors de la ville d’al-Quds, vers la zone de
l’Autorité palestinienne, tout en menant une campagne raciste
jusqu’à tirer des coups de feu sur le martyr Qâsim al-Moghrabi,
au mois de Ramadan de l’année dernière, de sang-froid, alors
qu’il avait tout simplement perdu le contrôle des freins de sa
voiture dans le quartier de Bab al-Khalil, l’accusant d’avoir
essayé d’écraser un groupe de soldats de l’occupation. Alors
qu’il était blessé, qu’il saignait et qu’il avait perdu
connaissance, les soldats de l’occupation ont tiré sur lui pour
le tuer.
La campagne d’incitation s’est poursuivie,
officiellement et non officiellement, contre Jabal al-Mukabbir :
des centaines de dunums de ses terres ont été confisquées pour
servir aux projets des colonies, et notamment la colonie Tsion
Zahaf, installée au cœur même du village, ou au profit des
routes de contournement et de colonisation. Les dirigeants
religieux, politiques et militaires israéliens ont fait la
surenchère électorale, exprimant leur extrémisme, leur haine et
leur racisme en poursuivant leur incitation contre la population
de Jabal al-Mukabbir et la famille du martyr Abu Dhaym,
notamment, de sorte qu’ils sont parvenus à bloquer, par le
ciment, la maison du martyr. La population du village est ainsi
privée de tout, même de sa subsistance, sans parler des moindres
services, comme la réfection des routes, la voirie,
l’autorisation de construire, etc…
Dans cette ambiance largement raciste, le
fait de tirer sur la population d’al-Quds est devenue chose
facile et même encouragée et félicitée, comme cela s’est passé
lors du tir de coups de feu sur le martyr Mar’i Radayde, dans la
zone de Beit Hanina, il y a moins d’un mois, ainsi que sur le
martyr Husam Dwayat, dans la zone de Sour Bahir, dont la maison
a été détruite par les autorités de l’occupation il y a deux
jours. Au cours de la destruction, le martyr Iyad Uwaysat, de
Jabal al-Mukabbir, s’était rendu, à mobylette, de Jabal al-Mukabbir
à Sour Bahir pour suivre un cours de conduite. Mais arrivé à la
place du village, les forces de l’occupation avaient imposé le
siège sur la zone pour détruire la maison du martyr Dwayat. Sans
sommation, alors qu’il se dirigeait vers son lieu de cours, les
forces de l’occupation tirent sur lui et le tuent, de
sang-froid. Le prétexte, toujours présent, est que le martyr a
essayé d’écraser, par sa mobylette, les soldats et les citoyens
juifs. Ne pouvant se contenter de le tuer, les forces de
l’occupation arrêtent les membres de sa famille, les brutalisent
et détruisent leur maison, sans entreprendre une quelconque
enquête sérieuse.
Nous réclamons de toutes les institutions et
organismes juridiques et humains, locaux et internationaux, de
mener une enquête impartiale, pour découvrir la vérité et mettre
à jour la guerre ciblée menée contre la population de Jabal al-Mukabbir
et d’al-Quds plus globalement, et notamment sur les opérations
des bulldozers et les soi-disant tentatives d’écraser les
israéliens, les opérations des martyrs Husam Swayat, Ghassan Abu
Tayr, Qâsim Maghribi, Mar’î Radayde et Iyad Uwaysat.
Ces opérations, à considérer qu’elles ne
soient pas des accidents de la route, mais des opérations de
résistance, leur cause demeure l’occupation qui assassine les
Maqdisis et les Palestiniens, plus généralement, mille fois par
jour, par ses pratiques et ses mesures humiliantes et
répressives, y compris les meurtres ciblés des Maqdisis, et
comme ce qui s’est passé avec le martyr Karaki ; le policier qui
l’a tué n’a pas été détenu, mais a été libéré car il serait
malade mental. Justifications prêtes-à-l’emploi pour tout
assassinat exécuté par la police, l’armée et les colons de
l’occupation, contre les habitants arabes de la ville d’al-Quds.
Traduction
CIREPAL
Centre d'Information
sur la
Résistance en Palestine
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