Centre
Palestinien
d'Information
Opinion
Pourquoi les Juifs de l'extérieur
d'«Israël» ne se sentent pas concernés par elle ?
Cholomo Afniri
Photo CPI
Jeudi 13 mai 2010
Palestine – CPI
Le fait que des Juifs se sentent étrangers
de l’Etat juif est insupportable sur tous les niveaux. Il y a
quelque chose d’étrange qui tache les relations entre le
gouvernement israélien et les Juifs du monde. Une fissure
commence à s’élargir entre ces Juifs et "Israël", une chose qui
n’avait jamais existé.
Ce ne sont pas uniquement des personnes
antisionistes comme Naturei Karta et Noam Chomsky qui n’arrêtent
pas de critiquer "Israël" et sa politique. Il y a maintenant des
gens connus comme étant des sympathisants d’"Israël", connus
comme soutiens de ce qu’elle fait. Ce n’est pas facile pour eux
de prendre des positions contre ses politiques.
Je ne suis pas à l’aise de voir des gens
n’habitant pas en "Israël" qui appellent à des politiques
quelconques sans assumer leurs résultats. Ils profitent de
l’espace de liberté dans lequel ils vivent et mettent leur nez
dans la scène politique d’ici. Ils viennent de tous bords, de la
gauche comme de la droite.
Même en ayant une bonne relation avec
"Israël", les décisions politiques difficiles doivent être
prises par nous et par nous seulement – et non par des personnes
qui ne sont pas des citoyens en "Israël". Ceux-ci ne doivent pas
y avoir de rôle.
Il y a une nette différence entre la
citoyenneté responsable et le soutien et la sympathie. C’est
pour cette raison que je suis toujours contre l’idée d’un
parlement juif international et contre d’autres idées comme
celle qui appelle à la participation des Juifs de l’étranger au
destin de la ville d'Al-Quds.
Il faut réfléchir à ce qui se passe
actuellement. Il est vrai qu’il y a une différence entre le
groupe de J Street aux Etats-Unis et ce groupe d’intellectuels
européens qui ont signé un récent document.
Le groupe américain se constitue d’un nombre
d’anti-sionistes, de gens qui soutiennent "Israël", de gens
honnêtes mais naïfs, naïfs car ils ne connaissent pas la réalité
d’"Israël". Il y a aussi les conflits des forces des Juifs des
Etats-Unis. Et ce n’est pas le cas pour ceux qui soutiennent le
document.
Que s’est-il passé ? La réponse est simple :
pour la première fois, il y a ici un gouvernement qui réussit
avec ses déclarations beaucoup plus qu’avec ses actions qui sont
bien légères. Ce gouvernement réussit à susciter l’ennui sur la
scène internationale. Il ne s’agit pas uniquement de la
personnalité d’Obama ou de ses positions. Il s’agit d’amis
d’"Israël" comme Sarkozy et Merkel qui depuis quelques temps ne
se sentent pas à l’aise devant "Israël".
Israël ne peut avoir un ministre des
affaires étrangères qui ne fait que se quereller avec toutes les
nations du monde. Nous avons aussi un gouvernement qui n’a pas
une seule maison dans la partie orientale de la ville d'Al-Quds,
mais qui a réussi à susciter la colère du monde. L’isolement
international d’"Israël" inquiète nos amis. Le gouvernement est
responsable du fait qu’"Israël" perde sa représentativité de
tous les Juifs ; une réalisation du sionisme nous échappe.
Devant ce phénomène, il ne suffit pas de se
sentir seulement choqué. Il est possible d’emprunter un autre
moyen : discuter avec les critiqueurs. Lancer un réel dialogue
et non pas les accuser simplement d’être des Juifs qui se
haïssent.
Une seule personnalité pourra faire ce
dialogue : le président Pérès, qui ne possède aucun pouvoir
politique. Mais avec une politique morale, il pourra combler les
lacunes et travailler pour trouver une solution juive
internationale au problème des relations d’"Israël" avec les
Juifs de l’étranger.
Je ne vais pas jusqu’à dire que l’un va
convaincre l’autre. Mais au lieu des attaques mutuelles qui est
la joie des ennemis d’"Israël", il faut les faire s’asseoir
autour d’une table ronde dans la ville d'Al-Quds, afin que l’un
écoute l’autre. Cela poussera probablement le gouvernement à
comprendre qu’il a un rôle dans cette affaire et poussera les
critiqueurs à comprendre la complexité de la réalité.
Article
écrit par Cholomo Afniri, dans le journal hébreu Maariv, le 10
mai 2010, traduit et résumé par le département français du
Centre Palestinien d’Information (CPI)
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