Chronique
Révérence pour un
criminel de guerre
Chérif
Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Mercredi 28 novembre
2012
D’après le Centre palestinien
d’information, Hadj Ibrahim Mahmoud Nasr Abou Nasr, un Palestinien de
quatre-vingt-dix ans, était dans sa
ferme en train de récolter ses
olives, lorsqu’ils l’ont assassiné,
ainsi que son petit-fils alors que
l’un de ses garçons a été blessé.
Fouad Khalil Ibrahim Hojazi, 46
ans, n’a pas été plus chanceux que
Hadj Ibrahim. Lui aussi a perdu la
vie ainsi que ses deux enfants,
Mohammed, 4 ans, et Sahib, 2 ans
seulement. Sa femme, quant à elle, a
été grièvement blessée. Six autres
membres de sa famille et plus de
vingt personnes d’entre ses voisins
ont été blessés. En fait, les
occupants sionistes avaient visé sa
maison à Jabalia. La rhétorique
sioniste parle d’une banque
d’objectifs à frapper. Apparemment,
les enfants et les civils
palestiniens de la bande de Gaza
étaient sur la liste de cette
banque. Outre ces assassinats, la
chasse au Palestinien continue à
Gaza et en Cisjordanie, avec
l’arrestation de 5 députés du Hamas
et de 55 autres Palestinien sous
prétexte «terroriste». Et du moment
qu’on parle d’arrestations,
n’oublions pas également que les
services de sécurité de l'Autorité
palestinienne (AP), formés en grande
partie par le général américain
Dayton, poursuivent leur série
d’arrestations au même titre que les
forces d’occupation. Ainsi, on a
appris que, dans la ville de
Naplouse, dans le nord de la
Cisjordanie occupée, ils ont arrêté
pas moins de 6 cadres du mouvement
Hamas. Et si ce ne sont pas les
arrestations, ce sont les
kidnappings. Pourtant, Mahmoud
Abbas, qui avait félicité récemment
Ismaël Haniyeh pour la résistance
farouche aux agresseurs sionistes,
aurait dû se souvenir qu’une
réconciliation interpalestinienne ne
pourrait se faire sans résolution
définitive du dossier des détenus
politiques dans les prisons de l'AP
en Cisjordanie occupée. A moins
qu’Abbas, comme d’habitude, applique
ce qu’on lui dicte du côté
américano-sioniste. Sachant déjà
qu’il n’a plus de légitimité
présidentielle depuis 2009, nous
serions tentés d’avancer que ses
fonctions actuelles sont usurpées.
Il aurait quand même été raisonnable
de suivre l’exemple de son
«adversaire» sioniste, le sinistre
de la guerre Ehud Barak, qui a
annoncé sa décision de se retirer de
la vie politique une fois pour
toutes après avoir été accusé par
des politiciens sionistes d’avoir
échoué dans l’opération militaire
lancée par l’armée israélienne
contre la bande de Gaza. En passant
faut-il rappeler que ce sinistre
avait occupé plusieurs autres postes
politiques et militaires très
importants depuis qu’il a rejoint
l’armée israélienne en 1959. Après
tous les crimes qu’il a dirigés, le
voilà qui pense déjà à tirer sa
révérence de criminel de guerre sans
pour autant s’inquiéter
d’éventuelles poursuites pénales. Il
sait pertinemment que les robes
noires de la CPI ne lui demanderont
jamais des comptes sur la boucherie
de Gaza, sur ces corps déchiquetés
par ces bombes prohibées ( à
l’uranium appauvri), sur ces civils
palestiniens brûlés vifs par les
fragmentations de phosphore blanc en
feu, sur ces enfants tués d’une
balle dans le cœur ou dans la tête
par des snippers israéliens, sans
oublier le blocus éternel augmentant
le nombre des victimes succombent
chaque jour.
Chérif Abdedaïm,
La Nouvelle République
du 28 novembre 2012
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