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Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Samedi 27 juillet 2013
Alors que le Congrès américain a
repoussé toute forme d’intervention
armée en Syrie, il vient d’autoriser
le financement d’un programme secret
de la CIA signé par le président
Obama au début du mois de juin. Le
chef d’état-major interarmes, le
général Martin Dempsey, avait évalué
le soutien (formation et équipement)
des « rebelles » depuis la Jordanie
à 500 millions de dollars par an, et
la création d’une zone de non-survol
à 1 milliard de dollars par mois. Le
programme de la CIA reprend le
principe du soutien aux « rebelles »
depuis la Jordanie et inclut des
opérations secrètes en Syrie.
Il s’agit principalement pour les
États-Unis de contrôler les flux
d’armes en provenance du Golfe
(notamment les missiles sol-air qui
pourraient également être utilisés
contre l’aviation israélienne) et de
garantir leur leadership en
réduisant la présence des jihadistes
(c’est-à-dire en aidant l’Armée
syrienne libre à éliminer une partie
du Front Al-Nosra). Outre cette aide
logistique directe, aux tueurs à
gages en Syrie, le président du
Comité des chefs d'état-major des
forces armées américaines, le
général Martin Dempsey, a fait
savoir mardi dernier que les
Etats-Unis avaient préparé un plan
de bombardements de sites
stratégiques en Syrie. Ce qui va à
l'encontre de l'entente intervenue
entre Moscou et Washington sur la
convocation d'une nouvelle
conférence internationale sur la
Syrie (Genève 2), avait déclaré le
chef de la diplomatie russe Sergueï
Lavrov. « Si nos partenaires
américains mettent l'accent sur la
livraison d'armes à l'opposition
syrienne et sur la diffusion de
leurs plans - visiblement, en cours
d'élaboration - qui prévoient des
frappes sur les positions du
gouvernement syrien, cela ne
correspond évidemment pas aux
ententes visant à réunir la
conférence sans conditions
préalables », a déclaré M. Lavrov
lors d'une conférence de presse. On
se dirige donc vers le scénario
libyen : destruction « massive » des
forces d’Al Assad pour enfin
l’assassiner par les mercenaires
sous-traitants à l’image de Kadhafi.
Quant au Conseil d’Insécurité il
peut feindre la cécité comme
d’habitude. Cela dit, il serait
notamment important de rappeler
succinctement les « prouesses »
belliqueuses américaines depuis la
fin de la Seconde Guerre mondiale.
Ils ont : -bombardé les populations
de plus de 30 pays. -tenté
d’assassiner plus de 50 leaders
politiques étrangers. -tenté de
renverser plus de 50 gouvernements
la plupart d’entre eux
démocratiquement élus. -tenté de
supprimer un mouvement populiste ou
national dans 20 pays. -interféré
honteusement dans des élections
démocratiques dans au moins 30 pays.
Au total, les Etats-Unis ont commis
une ou plus de ces actions dans 69
pays. Et, dans la plupart des cas,
la Grande-Bretagne a été la complice
et la collaboratrice. Donc,
finalement, la décision de bombarder
la Syrie ne serait que le
prolongement de cette politique
criminelle qu’on tente de maquiller
par différents subterfuges.
Article publié sur
la
Nouvelle République
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