Chronique
Quels cauchemars !
Chérif
Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Mardi 25 décembre
2012
CE QUI ÉTAIT ANNONCÉ PAR LA
PLUPART DES
OBSERVATEURS DEPUIS LE DÉBUT
DE LA CRISE SYRIENNE SE CONFIRME
AU FUR ET À MESURE DE
L’ÉVOLUTION DE LA SITUATION SUR
LE TERRAIN : UN CONFLIT QUI
TOURNE À UNE GUERRE
INTERCONFESSIONNELLE. C’EST CE
QUE CONSTATE LE RÉCENT RAPPORT
D’ENQUÊTE MENÉE PAR UNE ÉQUIPE
DES NATIONS UNIES MENÉE PAR
L’EXPERT BRÉSILIEN PAULO
PINHEIRO. D’APRÈS LES
CONCLUSIONS DE CE RAPPORT, DES
MINORITÉS ONT ÉTÉ ENTRAÎNÉES
DANS LA GUERRE MENÉE PAR LES
INSURGÉS CONTRE LE GOUVERNEMENT
SYRIEN.
Comme nous l’avons signalé
dans une précédente chronique,
aux côtés des Syriens
antigouvernementaux, beaucoup de
mercenaires, financés par les
monarques sunnites, prennent
part au combat. A commencer par
la Tunisie où les meneurs d’Ennahda
bénissent tous ceux qui partent
au «djihad» en Syrie ou encore
l’Arabie saoudite qui encourage
des condamnés à mort à combattre
en Syrie, sans oublier, bien
sûr, les Libyens qui ont mené
une «révolution» assistée. Ces
nouveaux «djihadistes de Sa
Majesté» sont issus de pas moins
de 29 pays du Moyen-Orient et du
Maghreb, mais également d’Europe
et d’Amérique, selon ledit
rapport. «Alors que les combats
entre forces gouvernementales et
groupes armés
antigouvernementaux approchent
la fin de leur deuxième année,
le conflit est devenu
franchement communautaire»,
déclarent les enquêteurs
indépendants dans leur rapport
de dix pages. Cela dit, il est
clair que le bras de fer entre
sunnites et chiites se joue
actuellement dans cette région.
La déstabilisation, voire même
la disparition des alliés de
l’Iran, arrangeraient mieux les
hordes occidentalo-sionistes
dans leurs attaques contre
l’Iran. C’est ce qui ressort en
substance des propos d’Obama qui
n’écarte pas l’option militaire
pour empêcher l’Iran
d’abandonner son projet
nucléaire. Reste maintenant à se
poser l’éternelle question du
droit international et de la
capacité d’un Conseil de
sécurité au double standard. Du
point de vue légal, seul ce
Conseil est en mesure
d’autoriser l’emploi de la force
armée en cas « de menace contre
la paix, de rupture de la paix
ou d’un acte d’agression» (art.
39 et 42 de la Charte des
Nations unies). Or, si l’on se
réfère aux contorsions des
propagandistes sionistes, en
l’occurrence, frapper les sites
iraniens parce que ce pays
constituerait une potentielle
menace pour Israël, il s’avère
que ce régime voyou est l’un des
premiers à avoir refusé de
signer le Traité de
non-prolifération nucléaire et
possède pas moins de deux à
trois cents ogives nucléaires.
Pourtant, le Conseil de sécurité
a rappelé que «toute situation
de non-respect des obligations
en matière de non-prolifération
sera portée à l’attention du
Conseil, qui appréciera si cette
situation constitue une menace
pour la paix et la sécurité
internationales et souligne la
responsabilité principale du
Conseil pour lutter contre ces
menaces». Ce qu’il faudrait donc
attendre de ce Conseil, c’est
d’abord l’application de ses
textes au régime voyou sioniste
avant de statuer sur un pays
dont le seul tort est d’avoir
hanté les rêves des monarques
sunnites.
Chérif Abdedaïm,
La Nouvelle République
du 25 décembre 2012
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