Chronique
Gesticulations ou
moment de vérité ?
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Mardi 25 septembre
2012
A l’approche
des élections américaines du 6 novembre
prochain, le fou de Tel Aviv ne cesse de
se remuer sur un œuf qu’il a longtemps
couvé espérant qu’Obama l’aiderait dans
son éclosion.
Pari perdu,
semble-t-il, dans la mesure où Obama,
trop préoccupé par son propre sort
électoral, ne veut pas pour l’instant
s’engager dans un conflit aux
conséquences imprévisibles. Pour sa
part, l’Iran, longtemps fustigé par les
Occidentaux, harassés par ses éternelles
menaces, vient de hausser le ton
vis-à-vis du régime sioniste. Cela dit,
les militaires iraniens ont répondu
favorablement à l’invitation de Bibi de
passer aux choses sérieuses. A commencer
par le général Mohammad Ali Jafari,
commandant en chef des Gardiens de la
révolution (Pasdaran), qui a affirmé que
son pays était prêt à cette
confrontation avec Israël. Un processus
suicidaire pour l’«Etat juif», a déclaré
Mohammad Ali Jafari lors d’une
conférence. «En ce moment, Israël voit
en la guerre la seule méthode de
confrontation (…) S’il (Israël, NDLR)
commence quelque chose, cela conduira à
sa destruction», a-t-il affirmé.Même son
de cloche chez le brigadier général Amir
Ali Hajizadeh, membre du corps des
Gardiens de la révolution islamique et
chef de l’armée de l’air, qui
s’exprimait sur la chaîne de télévision
Al-Alam. Pour ce dernier, une attaque
aérienne israélienne contre les
installations nucléaires iraniennes
serait «bienvenue» car elle donnerait à
l’Iran une raison de contre-attaquer et
de «se débarrasser» de l’Etat juif «pour
toujours». «L’Iran n’a jamais débuté un
conflit. En revanche, si notre pays est
sûr que ses ennemis mettent la touche
finale pour l’attaquer, alors on
pourrait lancer une attaque préventive.»
Dans ce climat de menaces de
déclenchement d’un conflit aux
conséquences imprévisibles, Ahmadinejad
s’apprête à prononcer son discours aux
Nations unies le 26 septembre. Diatribe
en vue… quand on sait que le président
iranien n’a jamais porté de gants dans
ses discours vis-à-vis des Occidentaux.
La tribune onusienne va donc lui offrir
une nouvelle fois l’opportunité tant
attendue pour exprimer ses quatre
vérités, d’autant plus que le monde est
à la croisée des chemins avec,
notamment, la crise syrienne, les
menaces israéliennes et tout ce qui se
trame au Proche et au Moyen-Orient. Au
pays de la «démocratie», vingt
responsables iraniens, y compris les
ministres et les principaux
collaborateurs du président, se sont vus
refuser un visa pour se rendre aux
Etats-Unis. Question niveau préparatoire
: l’institution onusienne serait-elle la
propriété des Etats-Unis ou une
institution internationale indépendante
? En attendant, la 67e session de
l’Assemblée générale des Nations unies
risque d’être «prometteuse» en matière
de surprises, compte tenu de ce qui se
passe actuellement sur la scène proche
et moyen-orientale. Ahmadinejad n’a donc
rien à perdre avant de prendre sa
retraite, contrairement à Bibi qui rêve
encore d’un Grand Israël.
Chérif Abdedaïm,
La Nouvelle République
du 25 septembre 2012
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