Chronique
« Allez, aux aveux
! »
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Lundi 24 septembre
2012
Depuis le début du conflit en Syrie,
plusieurs commentateurs n’ont cessé de
signaler la participation d’extrémistes takfiristes à la tentative de
déstabilisation du pouvoir syrien.
L’Occident pour sa part, par ses voix
diplomatique et médiatique n’a cessé de
démentir ces infos. Comme le nuage s’est
dissipé au fil du temps, voilà donc ces
« petits » cachotiers hypocrites qui, de
temps à autre, passent aux aveux.
A commencer par un récent rapport de la
Commission d’enquête des Nations Unies
qui signale la présence d’ « islamistes
extrémistes qui ont soit rejoint les
rangs de l’opposition, soit travaillent
d’une façon indépendante, et tentent de
pousser les opposants à commettre des
violations et vers l’extrémisme ».
En matière de soutien à ces mercenaires,
Philippe Géraldi, un officier américain
de la CIA à la retraite a révélé au
journal turc Hürriyet que 5 services de
renseignements étrangers, 50 officiers
de ces services britanniques, français,
allemands et grecs en plus de la CIA
collectent des informations et guident
les insurgés syriens à travers divers
endroits, dont le consulat américain à
Adana et la base aérienne d'Incirlik. Et
de signaler qu’entre 15 et 20 hauts
officiers de la CIA sont entièrement
consacrés au dossier syrien.
Faut-il notamment rappeler qu’en janvier
dernier Géraldi avait révélé au magazine
conservateur américain The American
Conservativ que les avions de l’Otan,
sans leur sigle, transportent l’arsenal
de Mouammar Kadhafi, ainsi que les
miliciens volontaires de la Libye vers
la région turque d’Iskenderun qui abrite
le siège de l’ASL. Il avait rapporté les
avis de ses collègues de la CIA selon
lesquels les informations de
l’opposition sur les batailles violentes
entre leurs miliciens et les soldats
réguliers étaient sans fondement ainsi
que celles sur les défections, « sachant
que les défections documentées de
sources indépendantes sont des faits
rares ».
« De nombreux amis d’Israël aux
Etats-Unis ont mis l’affaire du
changement du régime sur les rails, ils
croient qu’une Syrie faible et divisée
par une guerre civile ne constituera pas
de menace pour Tel Aviv », a-t-il
affirmé.
Il n’y a pas que Tel Aviv qui couve
l’œuf de la subversion en Syrie. Pour sa
part, la France qui se grille
actuellement les méninges à propos d’une
zone d’exclusion aérienne, à travers sa
DGSE, et outre le soutien logistique
ponctuel qu'elle apporte à « l’ASL », «
effectue un travail de renseignement et
de recrutement de sources dans les camps
de réfugiés syriens établis en Jordanie
et en Turquie. Ce qui permet toutefois
au ministre des affaires étrangères
Laurent Fabius de vanter le rôle de la
France dans l’accompagnement des
défections des cadres du régime, comme
le général Manaf Tlass et le général
Mohammad Hussein Haj Ali, président de
l'Institut de la défense nationale
syrien, qui s’est réfugié en Jordanie
début août. Chérif Abdedaïm,
La Nouvelle République
du 23 septembre 2012
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