Chronique
Comble de l'ironie
!
Chérif Abdedaïm
© Chérif
Abdedaïm
Lundi 23 septembre 2013
Les pays «arabes» ont osé élever leurs
têtes pour oser proposer à l’Agence
internationale de l’Energie atomique.
Bien entendu, il ne faut pas trop rêver
; cette proposition a été rejetée par
l’Agence en question.
Le texte a été rejeté par 51 votes
contre, 43 pour, et 32 abstentions.
Israël, considérée comme la seule
puissance nucléaire du Moyen-Orient, n'a
jamais admis détenir l'arme atomique et
n'est pas signataire du Traité sur la
non-prolifération des armes nucléaires
(TNP). Le régime sioniste est «membre»
de l'AIEA, mais ses installations ne
sont pas soumises aux inspections de
l'Agence, à l'exception d'un petit site
de recherche. La résolution discutée au
cours de cette réunion annuelle de
l'agence onusienne exprime «des
inquiétudes concernant les capacités
nucléaires israéliennes et appelle
Israël à adhérer au TNP (...)».Notons
bien l’euphémisme quand il s’agit
d’Israël. Même les mots sont choisis
pour ne pas irriter les éternelles
victimes de la «shoah». Rappelons
également, qu’en 2009, la même
résolution avait été adoptée, puis
rejetée en 2010 après d'intenses efforts
diplomatiques de la part des pays
occidentaux. Sympathie oblige ! Et
pourtant, se basant sur de simples
présomptions, ces mêmes pays occidentaux
n’ont cessé de harceler l’Iran,
soupçonné de vouloir développer l'arme
nucléaire sous couvert de son programme
civil, notamment via ses activités
d'enrichissement d'uranium qui ont
fortement augmenté ces dix dernières
années. Pour les pays arabes, il semble
«que le seul problème devant être
discuté est Israël, et non pas les
grandes quantités d'armes chimiques
détenues par la Syrie ou le défi que
pose la volonté de l'Iran de se doter
d'armes nucléaires», a déclaré Daniel Danieli, premier conseiller de
l'ambassade d'Israël à Vienne. Voilà une
belle diversion pour mieux noyer le
poisson. Ainsi, si l’AIEA s’oppose à
toute résolution visant le régime
sioniste, en revanche, l’Organisation
d’Interdiction d’armes chimiques (OIAC)
va demander l’aide de 7 Israéliens pour
les enrôler dans le cadre de l’équipe
chargée de démanteler l’armement
chimique syrien. C’est le site syrien
Syria Truth qui a révélé cette
information, à la base d’une source
proche du Secrétariat Technique de
l’OIAC. «En fonction de l’accord
russo-américain, lié à cette affaire, et
au mode d’action de l’organisation,
celle-ci peut demander l’aide d’experts
israéliens, quoiqu’Israël n’est pas
membre dans l’organisation, à condition
de détenir d’autres nationalités qu’il
est permis d’admettre sur le sol
syrien», a signalé cette source.
Autrement dit, en faisant participer ces
«experts» israéliens à cette mission,
certains observateurs s’attendent à ce
que le cours des inspections soit
entaché de scandales, pire que ce qui
s’était passé en Irak, où les agents des
services de renseignements américains et
israéliens récoltaient des informations
pour le compte de leurs pays et non des
Nations Unies. Comble de l’ironie !
Article publié sur
la
Nouvelle République
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