Chronique
11 septembre, le
nouveau feuilleton
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Jeudi 20 septembre
2012
Quant une date symbolise un fait
historique sans cesse réitéré, on est en
droit de se poser maintes questions.
2012 nous apporte donc son 11/9 avec la
mort en prime. Ce qui ne va pas sans
dire que plusieurs observateurs trouve
cela « du déjà vu »…qui arrangent les
américains.
En 2001, ces derniers se sont lancés
unilatéralement à l’assaut de
l’Afghanistan avant de passer en Irak.
La récession qui s’en suivie avait
finalement profité aux multinationales
américaines.
Certains observateurs pensent que,
l’attaque du consulat de Benghazi n’est
pas aussi spontanée qu’ont le pense
comme l’affirme le site tunisien Webdo :
« Elle ne nous paraît pas aussi
spontanée que cela. Elle a été précédée
le même jour par une manifestation au
Caire et suivie, le lendemain, par deux
autres, à Tunis et à Alger, dont les
auteurs présumés seraient des
salafistes. Autrement dit, cela s’est
produit dans tous les pays d’Afrique du
Nord, autrefois particulièrement
tolérants (même si dans certains cas,
ils peuvent témoigner leur indignation
ou manifester leur colère contre ce
genre de provocation gratuite à
l’encontre de leurs symboles religieux)
et qui apparaissent s’être transformés
en « tanière » pour les extrémistes
islamistes dont certains sont armés, et
donc dangereux pour la stabilité de
leurs pays respectifs. »
« Personne ne peut affirmer l’existence
d’une coordination entre les différents
assaillants », estime pour sa part
l’éditorial d’Al-Quds Al-Arabi. Pour le
quotidien panarabe, cette attaque serait
le fait d’un groupe appartenant à la
nébuleuse d’Al-Qaida destinée à venger
la mort du numéro deux de
l’organisation, Abou Yahya Al-Libi, tué
par un tir de drone américain en juin
2012 au Pakistan. “C’est une erreur de
la part du régime libyen de nier la
présence d’éléments appartenant à
Al-Qaida en Libye et de rejeter la
responsabilité de cette attaque sur les
partisans du régime déchu de Kadhafi.
Car ces deux mouvements ne poursuivent
pas les mêmes objectifs. Al-Qaida se bat
contre les Américains alors que les
partisans de Kadhafi cherchent à semer
le chaos dans le pays”, relève Al-Quds
Al-Arabi.
Des déclarations de responsables
américains vont également dans le sens
d’attaques planifiées, en Libye. Les
extrémistes se seraient servis de la
manifestation contre le film pour faire
diversion et s’en prendre au consulat
américain avec des armes de petit
calibre, mais aussi des lance-roquettes.
Conclusion ? Le coup serait donc
planifié par Al Qaïda, à l’image de
celui du 11septembre 2001 ?
Et pourtant, « On a tort de penser que
le terrorisme serait l'instrument des
faibles. Comme la plupart des armes
meurtrières, le terrorisme est surtout
l'arme des puissants. Quand on prétend
le contraire, c'est uniquement parce que
les puissants contrôlent également les
appareils idéologiques et culturels qui
permettent que leur terreur passe pour
autre chose que de la terreur. », disait
Noam Chomsky (dans son article «
Terrorisme, l'arme des puissants », Le
Monde Diplomatique, décembre 2001).
Dans ce contexte, abonde également
l’historien américain Webster G. Tarpley
(dans son livre La Terreur fabriquée) :
« Le terrorisme moderne est le moyen par
lequel les oligarchies mènent contre les
peuples une guerre clandestine qu'il
serait politiquement impossible de mener
ouvertement... Le terrorisme est
intrinsèquement une activité contrôlée
par une faction du gouvernement,
agissant probablement sous l'influence
de groupuscules financiers qui sont
généralement l'ultime source d'autorité
sur notre planète mondialisée. »
De par ces points de vue, il ressort que
depuis le 11 septembre 2001, l’opinion
bascule plutôt vers la suspicion que la
thèse officielle.. Certains sceptiques
pensent que les attentats de New York et
de Washington(en 2001) constituent
probablement l'exemple le plus
spectaculaire de terrorisme d'Etat
jamais mis sur le compte d'un groupe
dissident clandestin. En un temps
record, ils ont permis de faire tomber
d'innombrables obstacles qui
s'opposaient à la mise en place, à
l'échelle planétaire et sous contrôle
américain, des fondements d'une future
dictature plus ou moins librement
consentie par une population naïve et
docile. Et c'est au nom de la « lutte
contre le terrorisme » que les décideurs
de la Maison Blanche poursuivent leurs
guerres prédatrices. En d’autres termes,
la terreur du 11 septembre 2001 semble
justifier désormais la terreur de la
guerre, n'importe où, n'importe quand,
le cas échéant de manière « préventive
».
Dans ce sens, Obama a déjà mobilisé son
armada pour la conquête de la Libye. Il
y a quelques mois, certaines sources
avaient déjà évoqué un éventuel
débarquement, à Benghazi, de 12.000
soldats américains stationnés à Malte.
Maintenant, Obama annonce le
débarquement de 50 Marines spécialisés
dans le domaine sécuritaire.
Enfin, faudrait-il se demander si
l’attaque meurtrière de Benghazi est
vraiment due à la diffusion d’un film
(L'innocence des musulmans) insultant
l’Islam et notre Prophète (QLSSSL). Car,
si l’on se réfère à certaines sources,
le film en question est sorti depuis
juin où il n’a eu que 22 000 vues ce qui
est peu en effet. Cela était donc passée
jusque là inaperçu.
Pourquoi donc, c’est un 11 septembre que
le feu est mis aux poudres ?
Le
blog de Chérif Abdedaïm
du 20 septembre 2012
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