Chronique
La malédiction du
11/9
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Lundi 17 septembre
2012
Décidément la date
du 11/9 tend à devenir une journée de
malédiction pour l’Amérique avant de
céder place aux présupposés responsable
de cette imprécation. Et pourtant ce
11/9 n’est pas nouveau en termes de
mauvaises surprises. On se souvient d’un
fameux 11/9 1973, soit 28 ans avant
l’effondrement des deux tours jumelles,
lorsqu’un certain Kissinger s’était
illustré par l’organisation du coup
d’Etat au Chili.
De Hitler à
Pinochet et après, l’histoire nous a
montré qu’il y a certaines mesures que
tout dictateur en puissance doit prendre
pour détruire les libertés
constitutionnelles. Dans ce sens, le
11/9 2001 avait été un parfait pour
George Bush et son administration pour
détruire deux pays au nom d’une soi
disant lutte anti-terroriste.
Et pourtant, nombre
d’analystes qu’on qualifiait de «
conspirationnistes » ont révélé au grand
jour le contenu de la boite de Pandore.
L’opinion endolorie dans un statut
victimaire façonné et fabriqué par une
presse asservie aux plus grands
dictateurs qu’a connus ce siècle, n’a
fait qu’acquiescer face au Patriot Act
adopté le 26 octobre 2011, soit moins de
six semaines après l’attentat du 11/9.
Une opportunité qui permettait toutes
sortes de folie en matière de
restriction des libertés.
Si cette secte
prétend qu’elle lutte en faveur de la
démocratie ou d’une quelconque liberté,
l’histoire nous a démontré le contraire.
En d’autres termes, transformer une
société libre en dictature.
On se remémore ces
coup d’Etat dont les instigateurs
décrètent la loi martiale, font
intervenir leur soldatesque dans des
zones résidentielles, prennent en main
les stations de radio et mettent des
activistes patentés en détention.
Technique utilisée à maintes reprises en
versant plus ou moins de sang, de
manières plus ou moins terrifiantes.
Mais c’est toujours efficace. Il est
très difficile et ardu de créer et
maintenir une démocratie – mais
l’histoire montre qu’en supprimer une
est bien plus simple.
Si l’on compare
cette situation à celle des américains
après ce fameux patriot Act, on ne peut
que relever la similitude.
Le 11/9/2012 a été
apposée une nouvelle fois comme une
signature symbolique que
l’administration US saisira pleinement
pour se permettre d’autres folies, et
bien sûr, au nom de la prétendue guerre
contre le terrorisme. Si en 2001,
l’ennemi ultra-rapidement désigné était
une « organisation » appelée Al Qaïda,
en 2012, l’événement qui a marqué
l’histoire est la parution d’un film
dont on prévoyait les conséquences.
A peine,
l’assassinat de Christopher Stevens,
ambassadeur US, annoncé, qu’Obama réagit
par l’envoi de 50 Marines pour sécuriser
ses compatriotes en Libye. Et pourtant,
cette prétendue sécurité ne vise en fait
que les intérêts des multinationales. Il
y a quelques mois, on annonçait un
éventuel débarquement de près de 12000
marines, stationnés à Malte, à Benghazi.
Après les malédictions afghane et
irakienne (2001-2003), en 2012, le 11/9
marque la suite de la malédiction
libyenne…les rapaces font leurs nids.
Quand le malheur de la majorité fait le
bonheur d’une minorité.
Chérif Abdedaïm,
La Nouvelle République du
17
septembre 2012
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