Chronique
Liberté
d'excrétion
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Dimanche 16 septembre
2012
Depuis la Palestine
et l’Egypte, jusqu’en Indonésie, les
musulmans du monde entier ont exprimé
leur colère, après la prière du
vendredi, suite à la diffusion du film
blasphématoire dénonçant à l’occasion la
politique ambivalente occidentale et
américaine, en matière de liberté
d’expression.
Lors de la
publication des fameuses caricatures du
Prophète( QLSSSL) portant une bombe dans
son turban, un rédacteur en chef avait
répliqué que c’est au nom de la «
liberté de la presse » que son journal
l’avait fait.
Son interlocuteur
lui avait, alors, posé la question si
son journal prévoyait de publier une
caricature d’un Rabbin portant une bombe
sur la tête, la prochaine fois qu’Israël
envahirait le Liban. Ce détraqué en chef
avait vite convenu que c’était de
l’antisémitisme.
Autre fait à
souligner : lorsqu’un cinéma parisien
avait passé le film « La dernière
tentation du Christ », dans lequel le
Christ faisait l’amour avec une femme,
la salle de cinéma avait été incendiée,
un spectateur a été tué et le tueur
s’est avéré être chrétien.
Cela dit, pourquoi
lorsqu’il s’agit d’insulter, de façon
délibérée, toute une nation de près de
1,6 milliards de musulmans, ces
perroquets de la « crasse » et non de la
presse veulent occulter les fait raciste
pour nous entretenir solennellement sur
« la liberté d’expression » ?
Pour ce qui est des
conséquences de ces actes ( et les
réactions du monde islamique), les
provocateurs semblent s’en ficher
éperdument. Et pourtant, lorsqu’un
dessin humoristique danois dans un
quotidien jusque-là inconnu a tracé le
portrait du Prophète Mohammed avec une
bombe dans son turban, l’ambassade
danoise à Beyrouth a été incendiée.
Lorsqu’un pasteur texan a décidé de «
condamner le Coran à mort », les
couteaux sont sortis de leurs fourreaux
en Afghanistan – nous laissons de côté
les pages du Coran « accidentellement »
brûlées par le personnel américain à
Bagram. Et maintenant, un film
délibérément injurieux provoque le
meurtre de l’un des diplomates le plus
juste du Département d’Etat.
L’ironie du sort
voulant que cet ambassadeur, nommé
représentant auprès du Conseil National
de Transition dès mars 2011 a été un des
responsables des actions militaires et
de renseignements qui ont abouti à
l’assassinat du dirigeant libyen.
Autre fait à
souligner dans cette cascade
d’événements, la coïncidence entre la «
commémoration » des événements du 11
septembre et l’événement lui-même.
Depuis le 11 septembre 2001, beaucoup
d’encre a coulé à propos de «
l’imposture » qui a permis aux néo-cons
de justifier leur invasion en
Afghanistan et en Irak.
Dans ce contexte,
on assisterait semble-t-il à un remake
sous une autre forme. A ce propos, c’est
le quotidien britannique The Independant
citant des sources diplomatiques à
Washington qui vient de relancer le
débat en affirmant que les Etats Unis
étaient au courant de l'attaque du 11
septembre contre leur deux
représentations diplomatiques à Benghazi
et au Caire mais qu'ils n'en ont pas
averti leurs diplomates!
« Les Etats Unis
savaient depuis 48 heures qu'une telle
attaque aura lieu mais ils n'ont pas mis
en garde Chris Stevens qui venait
d'entrer d'une tournée en Allemagne en
Australie et en Suède et dont le séjours
à Benghazi aurait dû rester inconnu du
public ».
Que pourrait
constituer la vie d’un diplomate par
rapport aux profits des multinationales
américaines en Libye ? Preuve en est la
décision d’ Obama de dépêcher ses
Marines pour sécuriser les libyens ou
plutôt les plateformes pétrolières
libyennes.
Chérif Abdedaïm,
La Nouvelle République du
16
septembre 2012
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