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Chronique
Trop beau pour
être vrai
Chérif Abdedaïm
© Chérif
Abdedaïm
Mardi 18 septembre
2012
« Il est important
que nous ne perdions pas de vue un fait
fondamental: l'Amérique doit continuer à
montrer la voie au monde. » avait
déclaré Hilary Clinton, à l’occasion de
la réception des corps des victimes de
l’ambassade étasunienne en Libye.
Quelle est cette
voie dont parle Hillary ? Celle des
guerres déclenchées depuis près d’un
demi-siècle par les Etats-Unis dans
différents continents ?
Celles de la
dépossession des pays envahis et la
spoliation de leurs richesses tout en
prétendant leur apporter la « démocratie
» américaine ?
Ce ton « humain »
et solennel d’Hillary Clinton ne
pourrait que trahir cette hypocrisie de
l’Occident qui fait preuve de fausse
compassion face aux drames humains.
Hier, Hillary
Clinton se réjouissait devant la
dépouille déchiquetée du Guide Libyen,
aujourd’hui, elle semble ressentir la «
souffrance » d’une personne soumise à
une mort atroce.
Cela dit, la voie à
laquelle Hillary Clinton semble convier
le monde serait-elle celle qui
privilégie le crime sous la cape
ecclésiastique ?
Suite aux événement
s de Benghazi, Hillary Clinton avait
annoncé « des mesures supplémentaires
pour protéger les ambassades, consulats
et citoyens américains partout dans le
monde». En novlangue, cette déclaration
serait synonyme d’une intervention, d’où
la décision d’Obama de lâcher ses
Marines en Libye et au Yémen. Dans ce
cas, ce n’est plus la sécurité des
représentations diplomatiques que l’on
cherche, mais celle des multinationales
qui pompent le pétrole libyen. Evoquant
le lynchage de leur ambassadeur, les
diplomates états-uniens avancent que
l’attaque de l’ambassade a été
soigneusement planifiée.
On retombe donc,
dans la théorie du complot, non pas
sioniste, mais islamiste. Quelle ironie
du sort, quand on sait que la guerre de
l’impérialisme américain contre
l’Afghanistan a été en réalité menée
pour le pétrole au mépris des victimes
civiles du 11/9. Il s’agissait en effet
de construire un pipe-line pour
transporter le pétrole ou le gaz de la
Caspienne tout en contournant l’Iran et
l’amener ensuite en Méditerranée en
passant par la Mer Rouge, puis par le
canal de Suez. D’ailleurs, Hamid Karzaï,
le gauleiter d’Afghanistan nommé par les
Américains, est le représentant
d’UNOCAL, l’entreprise américaine qui
devait fabriquer ledit pipe-line !
Mais cela, la
crasse « mainstream » n’en souffle mot,
car, les USA, ce pays qui a été
construit par des esclaves noirs sur un
territoire intégralement volé aux
Indiens en les exterminant ? Est-ce là
le « modèle » à suivre, si l’on se
réfère aux propos d’Hillary Clinton ?
L’Amérique n’a pas
changé ! C’est elle qui commet massacres
et tortures partout dans le monde
entier, et ce, au nom de la paix. La
paix c’est la guerre, disait Orwell et
Hillary semble bien inspirée de l’auteur
de 1984 pour nous en déballer quelques
excréments.
Chérif Abdedaïm,
La Nouvelle République du
18 septembre 2012
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