Chronique
Big Brother joue
au pickpocket
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Mercredi 15 août
2012
Si Orwell était encore de nos jours, il
aurait revisité son fameux « 1984 ». Son Big Brother avait changé de couleur. Il
est passé du péril jaune au péril
usionniste. Ainsi, à l’ère du Nouveau
Désordre Mondial, Big Brother affolé à
l’image du loup qui frémissait à chaque
fois qu’une feuille tombait, ne cesse
d’user de tous les subterfuges pour
accélérer son plan de domination
mondiale avec notamment l’accaparement
des ressources et leur spoliation fût-il
au détriment de milliers de vies
humaines.
Alors ? Pour mieux justifier ses
exactions de toutes sortes, Big Brother
est forcé d’inventer toutes sortes de
menaces.
Après son fameux Patriot Act, son œil
bienveillant, la NSA, ne cesse de
recueillir des données et des renseignements sur
les communications étrangères à des fins
de « sécurité nationale ». Selon deux
anciens hauts responsables de la NSA,
les programmes de surveillance vont
désormais plus loin. En effet, la NSA
est désormais soucieuse de surveiller
activement n’importe quel citoyen
américain afin d’obtenir le maximum de
renseignements sur chacun d’eux. Il
s’agit, affirment-ils, d’une très
importante opération d’espionnage.
Pourquoi donc, collecter des
informations sur les citoyens
américains? A quelles fins? Que doit-on
craindre comme situation répondant au
critère de « sécurité nationale »?
Parce
que dit-on, les réseaux sociaux
constituent une véritable menace dans la
mesure où ils assurent des « prises de
filet » extrêmement larges. Ainsi, la
fréquentation d’une personne prédestinée
à devenir dangereuse ferait de n’importe
quelle personne un « suspect par
rapprochement » parce qu’il serait dans
le filet.
De ce fait, toute règle légale ne tient
pas quand il s’agit de « lutte contre le terrorisme »
et que la définition du « terroriste »
est à géométrie variable.
Cela dit, venons-en au sujet qui nous
préoccupe avec le glissement des
événements vers le Liban. Non seulement,
la situation en Syrie demeure
inextricable, les usionnistes et leur
alliés occidentalo-arabes louchent vers
le Hezbollah, sans perdre de vue l’autre
leur campagne anti-iranienne.
Dans une récente déclaration,
Daniel Benjamin, coordonnateur de la
lutte anti-terroriste au département
d'Etat américain, a prétendu que « Le
Hezbollah et l'Iran vont tous deux
maintenir une activité terroriste
intense dans un futur proche ».
Aussi, selon les allégations de David
Cohen sous-secrétaire au Trésor chargé
du renseignement financier et de la
lutte contre le soi-disant « terrorisme
» : « le Hezbollah a « facilité » la
formation des forces gouvernementales
syriennes par les Gardiens de la
révolution iraniens et a également joué
un « rôle substantiel » dans l'expulsion
d'opposants syriens hors de certaines
zones du pays(…)
Le Hezbollah « paie sa dette » à la
Syrie qui a longtemps été un allié
proche ».
De fil en aiguille, ces allégations ont
été une justification pour imposer des
sanctions au Hezbollah en gelant tous
ses avoirs sous juridiction américaine,
et les Américains et entreprises
américaines ne pourront plus faire
d'affaires avec le groupe.
Chérif Abdedaïm,
La Nouvelle République
du 15 août 2012
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