Chronique
Etau stratégique
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Samedi 13 octobre
2012
A chaque cour son bouffon
criminel à l’image de ce clown qu’on
a vomi dans un film d’horreur. En
Libye, Sarko avait pris de vitesse
son entourage pour être le premier à
signer un crime contre l’humanité.
Le coup de starter donné, la
suite de la horde otanesque avait
ravagé le pays et piétiné pas moins
de 100.000 morts. Ce forfait commis
en toute impunité, avec jubilation
suite au lynchage de Kadhafi, les
Occidentaux croyaient réussir le
même scénario en Syrie. Mais l’os
sino-russe était là pour empêcher
les prédateurs de croquer du Syrien.
Leurs hordes de chiens enragés ayant
à leur tour essayé, les troupes
gouvernementales syriennes ont su
leur donner la réplique sanglante
qu’ils méritaient. Que reste-t-il
alors ? Contourner le Conseil de
sécurité en trouvant la brèche qui
mènerait à Damas… et comment ? La
solution «Eurêka !» semble toute
trouvée. Le pitbull qui pourrait
mordre serait-il donc turc ? La
Turquie ayant déjà affiché son
hostilité vis-à-vis de Damas, n’a
pas caché son soutien aux
mercenaires de l’OTAN toutes races
confondues, en leur offrant son
territoire comme base arrière. Plan
B : le seul moyen donc de mettre
l’étincelle aux poudres reste la
provocation… Et le Parlement turc
n’a ménagé aucun effort pour donner
son quitus guerrier. Erdogan, trop
docile face à la batte d’Obama,
s’est senti soudainement dans la
peau d’un «Sarko con-quérant». Et
voilà, le premier motif pour
déclencher les premiers barouds
criminels en Syrie. On arraisonne un
avion de ligne syrien en provenance
de Moscou vers Damas. Et pour quelle
raison ? «Il y a une cargaison
illégale à bord de l'avion qui
aurait dû être signalée» en
conformité «avec la réglementation de
l'aviation civile», a déclaré le
ministre des Affaires Etrangères
turc. Des «armes de destruction
massives» ? Le coup a marché en
Irak, on aurait voulu également
qu’il marche en Syrie. Mais, là, il
faut être devin pour savoir ce que
renferme cette «cargaison». Plus
ridicule encore quand ce ministre
enfonce le clou : « Il y a des
éléments à bord qu’on peut qualifier
de douteux». Des «éléments douteux»
? On croit entendre la «voix de son
maître», la batte de baseball
aurait-elle fait son effet ? Mais il
n’y a pas que du côté turc que l’air
sent la trahison ; côté jordanien,
on accueille à bras ouvert les
hordes yankees. Information
confirmée d’ailleurs mercredi
dernier par le secrétaire américain
à la Défense Leon Panetta. Ce
dernier a fait savoir, dans une
conférence de presse à Bruxelles,
qu'un groupe de militaires
américains avait été déployé en
Jordanie pour aider le pays à faire
face à «toutes les conséquences
possibles» de la crise en Syrie.
Faire face à «toutes les
conséquences possibles» en novlangue
stratégique signifierait «la
fourniture d'assistance humanitaire
aux réfugiés syriens, la
surveillance des armes chimiques et
biologiques en Syrie ainsi que le
développement des capacités de
l'armée jordanienne à engager des
opérations spéciales».D'après
l'édition de mardi du New York
Times, l'armée américaine a envoyé
en secret un groupe de plus de 150
experts et soldats spéciaux en
Jordanie.
Chérif Abdedaïm,
La Nouvelle République
du 13 octobre 2012
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