Chronique
Débilité sénile
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Mercredi 10 juillet 2013
La confrérie ainsi que ses alliés
ultraconservateurs risquent de perdre
des partisans, notamment parmi les
jeunes, qui estiment que l’expérience
démocratique a échoué dans le pays et
qui pourraient être désormais tentés par
un recours à la violence.
Dans un commentaire posté sur Facebook,
Essam el-Haddad, conseiller de Mohammad
Morsi pour les questions de sécurité
nationale, résume clairement ce risque
après les événements intervenus mercredi
en Égypte. « Le message va retentir
d’une manière parfaitement claire dans
le monde musulman : la démocratie n’est
pas pour les musulmans », écrit-il.
Mohammad al-Beltagi, membre de la
confrérie dont plusieurs membres ont été
appréhendés par les militaires et la
police, a lui aussi détaillé les menaces
qui se profilent désormais en Égypte.
Lors d’un rassemblement organisé jeudi
devant une mosquée du Caire, il a
expliqué : « La question est désormais
celle de la position du monde libre qui
pousse le pays vers le chaos et qui
pousse des groupes autres que les Frères
musulmans à revenir à l’idée d’un
changement par la force. »
Ces signaux d’alarme lancés par les
islamistes son appuyés par « l’éternel
prédicateurs de la mort » Youssuf
Qardaoui.
Ce dernier a appelé samedi dernier les
Egyptiens à soutenir le président
islamiste Mohamed Morsi renversé par
l'armée, déclarant « nulle et non avenue
» sa destitution dans une fatwa.
Ce mentor des Frères musulmans dont est
issu Mohamed Morsi, prévient que « la
charia (loi islamique) impose à tous les
croyants de faire allégeance au
président élu, d'exécuter ses ordres et
de se conformer à ses directives ».
Drôle comme ce prêcheur à la carte soit
sujet à une amnésie chronique. Il n’y a
pas longtemps il avait incité au
renversement de Bachar Al Assad qui
pourtant a été également élu par son
peuple. Aussi virulent à l’égard de ses
« confrères », il n’a pas ménagé ni
l'imam d'Al-Azhar, cheikh Ahmed al-Tayeb,
ni le patriarche copte, Tawadros II,qui
selon lui n'ont « pas été mandatés »
par leurs communautés respectives pour
parrainer la destitution de M. Morsi.
Quand on sait que Qardaoui a toujours
été mandatés par les criminels de
guerres en Libye et en Syrie pour
légitimer l’assassinat de Kadhafi et
qu’aujourd’hui, il nous parle de droits
fondamentaux et de chariâ, on est tenté
de se demander avec quel démon s’est-il
allié.
Premier président démocratiquement élu
d'Egypte, M. Morsi, contesté par une
partie des Egyptiens, a été renversé
mercredi par l'armée qui a argué qu'il
n'était pas en mesure de régler la grave
crise politique dans le pays.
Pour rappel, ce prédicateur a été déchu
de la nationalité égyptienne par le
président Gamal Abdel Nasser pour son
appartenance aux Frères musulmans, puis
a obtenu la nationalité qatarie. Il
s'est illustré, lors de ses apparitions
répétées sur la chaîne satellitaire Al-Jazeera,
par ses encouragements aux soulèvements
dans les pays du Printemps arabe.
Mieux serait pour lui de soigner sa
débilité sénile, car, il n’a rien
compris en politique.
Article publié sur
la
Nouvelle République
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